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LETTRE DE PROVINCE
PRESSE : UNE LIBERT� CONDITIONNELLE Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 05 - 2008

Ce qu�il y a de �confortable � � vivre sous une dictature s�assumant sans �tats d��me ni de faux-fuyants ce sont pr�cis�ment les r�gles brutales qu�elle �dicte. A son ombre, il n�y a presque jamais de proc�s obliques, instruits au nom de l�on ne sait qu�elle �thique ou �droit-de- l�hommisme�. La morale de l�Etat �tant exclusivement incarn�e par elle, la pens�e univoque qu�elle diffuse est par cons�quent l�alpha et om�ga du comportement � l�usage de la soci�t�.
Et si, parfois, cette soporifique qui�tude muette est troubl�e par des hurluberlus de la plume, sa police politique est justement l� pour faire avorter dans l��uf la moindre contestation. Sous ce r�gime l�on r�prime de la sorte et avec une �gale morgue qui ne s�encombre d�aucun scrupule comme l�illustre si bien le sort de nos confr�res tunisiens, notamment. Autant dire que la logique du despotisme n�a nul besoin de la com�die des tribunaux. A l�inverse, les r�gimes d�mocratiques seraient, eux, estampill�s par le recours � l�arbitrage de la justice laquelle, en toute ind�pendance, fixe les bonnes fronti�res entre la libert� de dire et d��crire et celle qui attente � la vie priv�e d�autrui. Mais cette dualit� entre d�mocratie et dictature est, somme toute, bien trop simplificatrice. Car il peut justement exister une troisi�me cat�gorie de r�gime qui, sans �tre une stupide chape de plomb, n�est toutefois pas une respectable r�publique sourcilleuse du primat de la justice en tant qu�unique gardienne des libert�s. Toutes les libert�s� Ni chien docile ni loup pr�dateur, ce type de r�gime est d�abord la cons�quence d�une hybridation, forc�ment id�ologique. Celle qui ref�conde et refonde la tyrannie primaire en la dotant de quelques oripeaux de la citoyennet� afin de la rendre pr�sentable. Gr�ce � ce tour de passe-passe, l�on a fini par admettre que l�Alg�rie, entre autres pays du tiersmonde, �tait devenue une �d�mocratie en transition�. C�est-�-dire une soci�t� �mergeant lentement dans ce domaine et vis-�-vis de laquelle il faut cultiver la condescendance. Or, tout le malentendu est l�. Il est paradoxalement dans l�inconfort de vivre sous cette ambigu�t� de cam�l�on. La presse, notamment, en paye ponctuellement le prix fort de cette nouvelle orthodoxie doctrinale qui n�est rien d�autre qu�un artificieux habillage s�mantique afin de reconduire les pratiques du pass�. Les avanies essuy�es par les journalistes, chaque fois qu�ils se sont inscrits en faux par rapport aux plaidoiries du pouvoir quand il se d�fend dans les forums internationaux, illustre bien le fait que nous vivons toujours dans une d�mocratie de pacotille. 18 ans apr�s sa naissance, la presse �crite non officielle demeure sur la d�fensive dans ses relations avec l�appareil d�Etat. Craignant � tout moment le b�illon, elle s��puise dans les louvoiements afin d��viter les chausse-trappes. Et pourtant, elle n�a pour d�autre alternative que cette fa�on de faire et d�agir. Celle de d�busquer les mises en sc�ne destin�es � donner un semblant de l�galit� aux proc�s des journalistes. Le processus de culpabilisation morale de ces derniers est d�j� en marche et s�inscrit dans une strat�gie globale de mise au pas des �diteurs. Ainsi, le reproche courant, qui se d�cline sous la forme de �transgression� d�ontologique de certains �crits, n�est-il pas destin� � pr�cariser d�abord les entreprises de presse en leur imposant sournoisement une plus grande rigueur dans l�autocensure ? Nous sommes d�j� dans une sorte d�hygi�ne inquisitoire qui fait de tout �crit un d�lit potentiel. C�est implicitement ce qui explique la r�activation saisonni�re des plaintes en �diffamation�. Elle en est m�me le signe distinctif de la normalisation rampante. Comme il se doit, dans de pareilles farces, les instances politiques jouent aux Ponce Pilate s�interdisant d�interf�rer dans l�intime conviction des juges ! Une tartuferie d�mocratique dont on sait qu�elle n�est que le prologue des cur�es � venir. En changeant de m�thode, puisqu�il n�est plus de mode de r�primer sans la com�die des pr�toires, le pouvoir confirme tout le �bien� que la presse pense de lui. La crainte qu�une v�ritable libert� d�expression nuit � ses int�r�ts explique la f�rocit� cyclique qu�il met � la juguler. La vigueur du pamphlet, la d�rision du billet, les analyses fortement charpent�es des �ditoriaux et les comptes-rendus moins compass�s des faits de soci�t� le d�rangent d�s lors qu�ils apportent des d�mentis aux discours officiels. M�me s�il est convenu que quelles que soient les latitudes o� ils se trouvent, les pouvoirs font rarement bon m�nage avec la presse, tous cependant ne s�autorisent pas certaines pratiques. L�intol�rance de la d�marche qui a cours chez nous incline � penser que les mois � venir (la perspective de la pr�sidentielle de 2009) seront d�cisifs pour nombre de journaux en mauvais termes avec la voix officielle. Attendons-nous donc � revoir les convocations chez les juges et � subir le chantage par la publicit� institutionnelle. Rien de tout cela ne sera �pargn� � certaines publications. Car, comme il sied � tout mauvais plaideur, quand il a les attributs du pouvoir, il n�y a rien de mieux que les proc�s d�intention. Les sp�cieux pr�textes qu�offre l��thique ne permettent-ils pas � la sorcellerie politicienne de faire des miracles ? Comme les proc�s d�hier dont fut victime un �diteur (l�embastillement 2 ann�es durant de Benchicou) et la liquidation arbitraire du quotidien Le Matin, il y a ceux qui viennent de se tenir r�cemment au d�triment de Belhouchet, le directeur d�El Watan, et le chroniqueur C. Amari. Tous ont un d�nominateur commun et une connotation politique : l�intimidation. Ce n�est donc pas par euph�misme que l�on doit aujourd�hui parler de menace liberticide. Le �rationnement� de la libert� de la presse est plus que jamais � l�ordre du jour dans des hautes sph�res. Celles-ci, ayant besoin d�un huis clos m�diatique pour se projeter au-del� d�avril 2009, ne peuvent que tisser des b�illons et dresser des b�chers pour les iconoclastes de la plume. A partir de ce 3 mai de l�an de gr�ce 2008, il faudra placarder aux portes des r�dactions l�avis suivant : �La presse est en libert� provisoire. �

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