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BOXE
FERGU�NE MOURAD (ANCIEN PROFESSIONNEL ET D�TENTEUR DE LA CEINTURE D'OR) �Une phrase m'a fait gagner la ceinture d'or�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 08 - 2008

L'homme a tenu en haleine tout un peuple � l'occasion du dernier round d'un combat de boxe qu'il a disput� lors du traditionnel tournoi de Bucarest (Roumanie), o�, men� aux points, il a su revenir � la charge et battre son adversaire du jour devant son public, et ce, sous les encouragements de son entra�neur qui lui lan�ait la fameuse phrase �regarde la�lam� (drapeau, ndlr).
Lui, c�est Mourad Fergu�ne qui se rappelle bien de ce jour o� il donna une le�on de boxe et de patriotisme en trouvant la force de battre le Roumain Yann Miron. Le titre de �ceinture d'or� �quivaut largement � une participation � des joutes mondiales et olympiques. Mourad Fergu�ne, qui a mis fin � sa carri�re � l'�ge de 34 ans, est rest� invaincu durant les 34 combats qu'il a disput�s chez les professionnels. Mourad, qui est install� en France depuis 1977, pouvait postuler au titre mondial si les responsables de l'�poque l'avaient aid�. Il avait non seulement c�toy� un vice-champion olympique, un champion d'Europe, du Pacifique, et un champion de France, mais il a battu tout ce beau monde. Ag� aujourd�hui de 53 ans, il est responsable au sein d'une entreprise de s�curit�. Mari� en 1982 � une Alg�roise qui l'a toujours soutenu, Mourad est p�re de trois beaux enfants. Assad, son fils a�n�, �g� de 22 ans, a pr�f�r� poursuivre ses �tudes bien qu'il ait entam� une carri�re de boxeur. Ses deux autres enfants sont des filles : l'une est universitaire et pr�pare une licence en communication et l�autre, encore au coll�ge, est fan de musique et des instruments et excelle � la basse. Tout le monde lui pr�dit un avenir radieux en musique. Un monde qui n�est pas �tranger � la famille puisque son grand-p�re n�est autre que le regrett� Boudjema� Fergu�ne, professeur de musique et sp�cialiste du qanoun. Mourad, lui, garde toujours l�entrain d�un sportif. D'ailleurs, juste apr�s notre entretien, il est parti effectuer une s�ance de footing.
Propos recueillis � Paris, par Mohamed Djadi
Le Soir d'Alg�rie : Vous avez mis fin � votre carri�re professionnelle en 1988, � l'�ge de 34 ans. Vous �tes rest� invaincu durant 34 combats professionnels, m�daill� d'or des Jeux africains de 1978, au tournoi de Djakarta en 1979, d�tenteur de la ceinture d'or de Bucarest et champion d'Alg�rie de 1975 � 1980. Un beau palmar�s, n'est-ce pas ?
Mourad Fergu�ne : En effet, je suis rest� invaincu durant toute ma carri�re professionnelle avec � la cl� 34 combats gagn�s dont 28 avant la limite. Malheureusement, j'ai arr�t� la boxe sans r�aliser mon r�ve de devenir champion du monde de la boxe professionnelle. Les responsables sportifs ne m'ont aid� � aller plus loin dans ma carri�re.
Beaucoup de titres durant votre carri�re mais aucune participation aux Jeux olympiques. Pourquoi ?
Ecoutez, la boxe, �a n'a jamais �t� une affaire d'argent, puisque � l'�poque, ce sont les couleurs nationales qui comptaient pour nous. J'ai d�but� ma carri�re � l'�ge de 14 ans, j'ai �t� champion d'Alg�rie de 1975 � 1980 avant d'opter pour une carri�re professionnelle en France deux ans plus tard, soit en 1982. J'ai �t� m�daill� d'or aux Jeux africains d'Alger en 1978, d�tenteur de la ceinture d'or, m�daill� d'or de Djakarta durant la m�me ann�e en battant le solide boxeur St�phane Ferrara, alors champion de France.
Vous n'avez pas r�pondu � ma question�
Pardon ! Si je n'ai pas eu la chance de participer � une joute olympique, c'est pour la simple raison que les Jeux olympiques de Montr�al de 1976 ont �t� boycott�s par tous les pays africains puis ceux de Moscou en 1980 � l'appel du pr�sident am�ricain suite � l'invasion de l'Afghanistan par l'Union sovi�tique. Cela n�avait donc rien � voir avec le sport. A ce moment-l�, j�avais d�croch� la ceinture d'or de Bucarest en 1979 qui me permettait de participer aux JO de Moscou.
Plusieurs de vos co�quipiers ont d�croch� des titres, mais ils ont �t� jet�s aux oubliettes !
A l'�poque, on d�fendait les couleurs nationales, donc l'argent n'�tait pas notre objectif. D'ailleurs, tous les titres que j'ai gagn�s ne m�ont rapport� aucun dinar, contrairement aux athl�tes actuels et c�est tant mieux pour eux. Je citerai, � titre d�exemple, la situation v�cue par mes co�quipiers, tels l'Oranais Ben Ali Gacemi, le Relizanais Loun�s, l'Alg�rois Missoum ou encore Zidane, Missouri et Siad et j'en oublie d'autres qui �taient de tr�s bons boxeurs et qui ont honor� le noble art durant leur carri�re sportive. La r�volution ce n'est pas seulement avec les armes, mais aussi avec d'autres moyens tel le sport. Les footballeurs de l'�quipe du FLN en sont la parfaite illustration. Moi, quand je montais sur un ring, je ne boxais pas pour moi-m�me, mais, pour l'Alg�rie.
Pourtant, on dit que vous avez re�u des offres qui vous auraient permis de devenir champion d'Europe et que vous avez refus�es.
Effectivement, en 1988, alors que j'�tais au summum de ma forme avec une carri�re professionnelle pleine, un promoteur fran�ais, qui se reconna�tra, a promis de faire de moi un champion d'Europe si j'opterais pour la nationalit� fran�aise. Chose que j'ai refus�e sans m�me y penser. Je suis nationaliste et j'aime mon pays. En plus, personne de mes pr�d�cesseurs, � savoir Ould Mekhloufi et Hamani, ne l'avait fait. Alors ce n'est pas moi qui d�rogerais � la r�gle. Je ne vous le cache pas qu�� cette �poque, je pouvais facilement devenir champion d'Europe, voire plus.
Ces derni�res ann�es, la boxe alg�rienne est en d�clin malgr� la pr�sence de bons jeunes boxeurs. Pourquoi, d'apr�s-vous ?
Ecoutez, il y a plusieurs param�tres qui ont fait que notre noble art n�est pas aussi performant. Il y a d�abord cette d�cennie noire qui nous a affect�s tant sur le plan �conomique que sportif. C'est ce qui a bris� beaucoup de nos jeunes qui �mergeaient � cette �poque-l�. Il y a aussi l'amour du pays et la hargne de se battre sur un ring qui manquent � certains de nos pugilistes. Nous, � l'�poque, on se battait, on recevait des coups, mais on revenait toujours avec des m�dailles, sans demander une contrepartie financi�re.
Avez-vous �t� sollicit� depuis que vous avez mis fin � votre carri�re professionnelle ?
Non ! Je n'ai jamais �t� sollicit� et je sais que je ne le serais jamaispour faire partie de la f�d�ration. Ils savent que je suis du m�tier et que si je rejoignais le groupe, certains seront g�n�s car je n'ai pas ma langue dans ma poche. La majorit� d�entre eux n'aont jamais pris de gants et par cons�quent, il ne faut surtout pas s�interroger sur le pourquoi du d�clin de la discipline. Ils sont l�, ils b�n�ficient de privil�ges et n�apportent rien � la boxe et aux boxeurs.
Ce qui aggrave les querelles au niveau de la f�d�ration�
Vous savez, les querelles internes ont port� pr�judice � la boxe alg�rienne et au moral de nos pugilistes. Une situation qui cr�e en fin de compte un malaise qui se r�percute sur la pr�paration et les performances de nos boxeurs.
Par contre, nous avons appris que l'Association des sportifs alg�riens de France (ASAF) vous a sollicit� pour la formation des jeunes boxeurs �migr�s. Est-ce vrai ?
Effectivement, les responsables de l'ASAF, dont je suis d'ailleurs adh�rent, m'ont contact� pour me confier le volet formation. Le pr�sident Belbekri et son secr�taire g�n�ral Guedioura, anciens footballeurs professionnels et internationaux alg�riens, font du bon travail au profit de notre communaut� en mati�re de sport. Belbekri est l'homme qu'il faut. Son pass� en tant qu'ancien footballeur le prouve et la place qu'il occupe, il ne l�a pas usurp� vu son exp�rience. Il m��tait impossible de d�cliner leur offre. Je ne demande qu�une salle pour commencer le travail de d�tection afin de regrouper cette jeunesse qui pratique le noble art et qui a soif de porter les couleurs nationales. Je suis un homme de terrain et je suis ravi d'occuper ce poste d'�ducateur formateur au sein de l'ASAF qui regroupe beaucoup de stars sportives alg�riennes dans pr�s de 17 disciplines.
Si vous avez un message � transmettre aux jeunes boxeurs, que leur diriez-vous ?
De penser � l'apr�s-boxe, car il y a l'avant et l'apr�s-boxe. L'avant, c'est la carri�re de l'athl�te et l'apr�s, c'est la retraite de l'athl�te. Certains de nos boxeurs ne pensent qu�� boxer, mais � la retraite, ils se retrouvent face � leur destin, d�munis. Donc, je conseille nos futurs retraitables du sport de pr�parer leur dipl�me d'�ducateur sportif ou de se pr�parer � des formations pour des m�tiers. Pour ceux qui ont fait des �tudes sup�rieures, le probl�me ne se pose pas.
Avez-vous connu des situations difficiles durant votre carri�re et l'apr�s-carri�re comme vous le dites ?
Oui, dans la vie comme dans une carri�re sportive, il y a des hauts et des bas. Mais moi, gr�ce au soutien permanent de ma femme tant sur le plan sportif que professionnel, j�en suis sorti indemne. Actuellement, je suis responsable au sein d'une entreprise de s�curit�.
Il semblerait que l'un de vos trois enfants aurait pu devenir un champion de boxe ?
Effectivement, Assad, mon fils a�n�, �g� de 22 ans, pouvait devenir un grand champion, s�il n'avait pas choisi de faire des �tudes, et c'est tant mieux, puisqu'il a r�ussi dans ce domaine. Il pr�pare une licence en sciences politiques. Quant � mes deux autres filles, l'une est �g�e de 20 ans, elle vient de d�crocher son baccalaur�at et pr�pare une licence en communication. La plus jeune est �g�e de 13 ans et poursuit ses �tudes au coll�ge, tout en se consacrant � la musique o� en jouant de la basse.
Elle va suivre les traces de son grand-p�re, le regrett� Boudjema� qui �tait professeur de musique et sp�cialiste de l'instrument qanoun.
En effet, ma petite fille est tr�s dou�e pour la musique. Elle est en quelque sorte l'h�riti�re de mon d�funt p�re, Boudjema� Fergu�ne.
Nous ne terminerons pas cet entretien sans �voquer votre combat qui avait tenu en haleine tout un peuple...
Vous savez, je n'oublierais jamais le tournoi de Bucarest qui m'a permis de remporter la ceinture d'or durant les derniers moments du combat. Ce jour-l�, alors que j'�tais au summum de ma forme, je m'appr�tais � arracher la ceinture d'or mise en jeu lors de ce traditionnel tournoi de Bucarest. Un �v�nement auquel sont convi�s les meilleurs boxeurs du monde. C'est un tournoi �quivalent � un championnat du monde et aux Jeux olympiques. J'ai fait quatre combats auparavant difficiles m�me si j'ai gagn� mon premier combat face au vice-champion olympique, Pedro Gamarou, par KO au premier round. Le second combat �tait face � un solide Iranien que j'ai battu sur arr�t de l'arbitre, le troisi�me c'�tait face � un champion d'Europe en titre, un Allemand de l'ex-RDA, G�nter, que j'avais battu aux points. Qualifi� en finale de ce grand tournoi, j�affrontais un coriace de la boxe de l'�poque, le Roumain Yann Miron (d�c�d� quelques ann�es plus tard dans un accident de la circulation, Ndlr). Le Roumain combattait devant son public. Au premier round, nous �tions � �galit� de points, idem pour le second round, mais au troisi�me round, je commen�ais � l�cher, surtout que toute la salle �tait acquise � lui. Mon entra�neur, feu Abdelkader Kosseiri, tape fort sur le ring en criant �Mourad, la�lam �. Je dirige mon regard vers lui et il me montre le drapeau alg�rien. A ce moment-l�, en jetant un �il sur le drapeau de mon pays, j'ai senti une terrible force envahir mon corps. Je commen�ais � frapper coup sur coup mon adversaire qui n'a rien compris et ce, jusqu'� la fin du dernier round. C�est comme �a que j'ai gagn� ma ceinture d'or qui m�a permis d'aller disputer les Jeux olympiques. C�est gr�ce au drapeau de mon pays et la force que m'a donn� Dieu que j'ai gagn� face au Roumain qui �tait donn� favori. Voil� l'histoire de �Mourad La�lam�.
Nous vous laissons le soin de conclure.
M�me si je n'ai pas pu r�aliser mon r�ve d'�tre champion du monde professionnel, j'ai connu le monde du noble art, notamment lorsque j'ai sign� au ring de Montreuil. J'ai connu de grands entra�neurs comme mon manager du ring, le regrett� Jean Traxel. J'ai connu la joie d'�couter l'hymne national de mon pays retentir aux c�t�s de ceux des Am�ricains, Cubains, Roumains, Polonais ou des Fran�ais, notamment au tournoi de Bucarest. J��tais surtout fier de porter les couleurs nationales et aujourd�hui, je suis fier de toute ma carri�re.


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