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MUSULMANS ET CHR�TIENS Y VIVENT EN COMMUNAUT�
La Syrie refuse de c�der � l�extr�misme
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 10 - 2008

Perch� sur la colline, le village de Maloula s'offre � nos regards �bahis par le charme et la beaut� de ses paysages. De gigantesques croix tendant leurs bras vers le ciel en signe de pri�re vous accueillent � l'entr�e. La statue de la sainte Takla, la ma�tresse des lieux fr�l�e par des rayons iris�s du soleil chaud en ce jour d'octobre, veille sur la paisible cit� chr�tienne, blottie dans la pierre, d'une blancheur immacul�e. La l�gende raconte que la sainte a �lu domicile dans une des grottes de la montagne sinueuse aux multiples galeries, situ�e au point culminant de la r�gion.
De notre envoy�e sp�ciale � Damas, Fatma Haouari
Fuyant la col�re de son p�re m�cr�ant qui n'accepta pas que sa fille embrasse la religion monoth�iste, la sainte dut subir de terribles �preuves. Maloula est le symbole du martyre de milliers de chr�tiens qui �taient, � l'�poque, pers�cut�s par les Romains. C'est aussi la preuve que les �glises et les mosqu�es sont des lieux de culte o� Dieu est ador� sans complexe ni diff�rence. Dans ce pays, on applique l'esprit de la religion. On consid�re que l'essence est plus importante que le d�tail. L'Eglise orthodoxe, qui surplombe toute la r�gion, continue � perp�tuer la tradition ancestrale. Ses habitants parlent l'aram�en, la plus vieille langue s�mite de toute la r�gion et qui est celle du proph�te A�ssa (J�sus- Christ), nous apprend-on. Le lieu de culte est visit� par des touristes venus des quatre coins de la terre. Ceux de confession chr�tienne viennent pour se ressourcer spirituellement. Ils ont droit � une onction, selon leur croyance, pour gu�rir de maladies diverses gr�ce � son huile b�nite. Tout de noir v�tues, les s�urs d�vou�es m�nent une vie aust�re. Elles s'occupent des orphelines h�berg�es dans l'orphelinat qui se trouve dans l'enceinte de l'�glise. Leur tenue ressemble au djilbab musulman et si ce n'est la croix qui pend sur leur poitrine, on aurait du mal � les distinguer du premier coup. C'est notre premi�re escale d'une visite guid�e � l�occasion du 7e Festival de la route de la soie qui s'est d�roul� du 10 au 15 du mois courant et auquel pas moins de cent cinquante m�dias du monde entier ont �t� convi�s. A notre arriv�e, le 9 octobre, nous sommes re�us � l'a�roport de Damas par Mme Mirvet, petite blonde aux yeux p�tillants et au geste agile. C'est notre guide qui ne nous quittera pas d'une semelle. L'allure d�bonnaire, elle nous dit que c'est elle qui a choisi la d�l�gation alg�rienne par sympathie. Le courant passe aussit�t et le s�jour culturel s'annonce sous de bons auspices. Nous sommes h�berg�s � l'h�tel Sheraton, l'un des plus grands h�tels de la capitale. La chaleur de l'accueil nous laisse une agr�able impression. Les autorit�s syriennes ont mis le paquet pour que le s�jour se passe dans les meilleures conditions. Il s'agit pour ce pays vieux de dix mille ans de faire conna�tre les potentialit�s d'investissement et les richesses dont il rec�le mais surtout de briser certains tabous li�s aux conflits entre les religions. Le message semble dire �regardez-nous, nous vivons en toute convivialit�, la cohabitation entre les diff�rentes croyances est possible. La Syrie en est l'exemple personnifi�. Le Festival de la route de la soie (Tarik el-harir) participe � cette d�marche d'ouverture sur les autres. Une ouverture amorc�e avec l'intronisation du pr�sident Bachar Al-Assad qui a eu comme premi�re d�cision d'engager des r�formes �conomiques et politiques tr�s importantes. L'id�e de l'organisation du Festival de la route de la soie a germ� dans la t�te du ministre du Tourisme, Sa�d Allah Agha Al-Kala�, nous indique-t-on, qui voulait cr�er un �v�nement apte � faire revivre les anciennes traditions. Il a trouv� que cette longue route, qui traversait des milliers de kilom�tres, des sentiers escarp�s, des monts et des vall�es verdoyantes, avait pour particularit� de cristalliser les interactions entre les diff�rents peuples qui l�empruntaient pour des raisons religieuses ou �conomiques et qui continuent cette qu�te jusqu'� nos jours, sauf que la technologie a consid�rablement �court� le long trajet harassant qui durait trois ann�es cons�cutives. Il expliquera d'ailleurs lors d'une conf�rence de presse l'int�r�t de ce festival pour le rapprochement des peuples et des religions que son d�partement s'attelle � mettre en relief. La route de la soie peut en constituer un moteur. C'est sur cette route que notre itin�raire touristique commence mais nous le vivrons � travers un tableau dansant et chantant des plus mirifiques. Lors de la c�r�monie d'ouverture du festival, des troupes venues des diff�rents pays, que la ligne de la soie coupait autrefois, nous enchanteront avec leurs tenues truculentes, des robes � falbalas et des chaussures en cuir minutieusement travaill�es. Les groupes hindou, turque, russe et autres, sans oublier la "debka" b�douine syrienne sont au rendez-vous. Pour ceux qui se rendaient pour la premi�re fois dans ce pays mill�naire, c'est une v�ritable d�couverte, voire un voyage initiatique au creuset des civilisations.
La m�moire des anciens
Notre visite se poursuit le troisi�me jour avec un riche programme � la cl�. Foire de la production traditionnelle o� se m�lent couleurs et styles t�moignant de la dext�rit� des artisans venus exposer et vendre leurs produits. L'Alg�rie a son stand devant lequel on se bouscule. C�ramique, bois, bronze, argent et autre orf�vrerie faisaient la fiert� des exposants. Ces artisans conservent ainsi la m�moire des anciens. Mais comme dans tout travail artisanal mis � rude �preuve par l'industrialisation, ils ont besoin de soutien pour que cette m�moire ne meure pas. Le tourisme reste un bon moyen pour sauvegarder cette m�moire et faire en sorte que ces artisans puissent gagner leur pain d�cemment. Notre tourn�e continue en direction des "Khan", mi-auberges, mimarch�s couverts construits par les Ottomans o� les caravanes de la route de la soie venaient chercher le g�te et le manger. Ils se d�clinent en plusieurs appellations, selon la sp�cialit� qui y est propos�e. Khan al-Harir d�di� � l'art culinaire local, Khan al- Tutun o� on vendait autrefois le tabac et qui est devenu un th��tre pour les troupes artistiques, Khan Jagmag est celui des calligraphes. Quant aux Khan al-Zeit et Khan al- Safarjalani, ils abritent respectivement des concerts de musique et des expositions de photographies de la vieille ville. La journ�e se termine par un d�fil� de mode, en soir�e, des pays participants. R�veil matinal le 12 octobre : direction Palmyre (Tadmor), ville mythique de la reine Z�nobie, que la l�gende d�crit comme une femme extr�mement belle, d'une intelligence pertinente et d'un courage exemplaire. Elle marchait � la t�te de ses arm�es et nourrissait l'ambition d'�tendre son empire du Nil au Bosphore. Elle fut stopp�e net dans ses conqu�tes par l'empereur romain Orl�ans qu'elle a d�fi� en voulant s'accaparer son titre et son tr�ne. Les historiens racontent que ce dernier �tait �pris d'elle mais il ne put la s�duire. Face � la r�sistance et l'opini�tret� de la reine, il l'encha�na avant de la tuer une fois qu'elle fut tomb�e dans ses rets. La grande cit�, qu'on devine � travers ses ruines et ses colonnes colossales, t�moigne de la grandeur de cette dame de fer. De surprise en surprise, le p�riple se poursuit. Nous faisons une halte dans l'oasis de la ville avec d�jeuner concoct� par les B�douins en plein air et spectacle de montgolfi�res. Nous sommes, par la suite, h�berg�s � l'h�tel Palmyra Cham Palace, un chef-d'�uvre architectural, unique en son genre, selon son directeur g�n�ral qui tient � rencontrer les journalistes alg�riens autour d'un caf� gracieusement offert. Lundi 13 octobre : cap sur la ville Al-Raqa. Notre guide Mirvet nous annonce que notre chauffeur Abou Houssam est l'heureux papa d'une petite fille. Sa femme a accouch� la veille et l'attend pour donner un pr�nom � la nouvelle venue.
On le f�licite. Il est aux anges, mais il a h�te de voir la poup�e qui vient de na�tre durant le festival au sein de son foyer. Apr�s des heures pass�es � entonner maladroitement des chansonnettes dont on �corche des couplets du d�but � la fin, nous arrivons sur les lieux. On nous offre un repas somptueux compos� de m�choui, de riz et de bl� concass� cuits � l'�tuv�e. Nous traversons, par la suite, l'Euphrate � bord d'une embarcation pour acc�der � la citadelle de Dja�bar, suspendue comme une perle au milieu d'une montagne et qui �tait inexpugnable pour les conqu�rants. On termine la soir�e par un mariage b�douin. Les traditions n'ont pas pris une ride. La f�te dure un bon moment, au grand bonheur des invit�s. Mardi 14 octobre : nous prenons la route en direction de la ville d'Alep. Celle-ci est grande, plut�t moderne, ses maisons sont construites en pierre. Elle jouit d'un tissu urbanistique tr�s particulier qui lui est propre. Nous visitons sa citadelle, rest�e intacte. Elle offre une vue panoramique � vous donner le tournis. Ses march�s et ses quartiers populaires vous emm�nent dans des �poques lointaines. D'ailleurs, nous aurons un aper�u dans la soir�e de ce melting-pot avec un festival culinaire : un foisonnement de plats syriens et �trangers. A l'honneur, harissa, kounafa et autres g�teaux confectionn�s � base de pistaches, un fruit sec tr�s pris� en Syrie. Mercredi 15 octobre : le ministre du Tourisme anime une conf�rence de presse. Il passe en revue la nouvelle politique de son d�partement. Nous visiterons, par la suite, le ch�teau de la grande figure musulmane Salah- Eddine al-Ayoubi (Saladin), une pure merveille. Nous l'explorons de fond en comble. La vue qu'elle offre est imprenable. Le temps d'un break et nous voil�, en d�but de soir�e, dans l'amphith��tre de Djebla pour assister � la cl�ture du festival. Les troupes folkloriques, d'un rythme fr�n�tique et envo�tant, ressuscitent les caravanes de la route de la soie, lesquelles finalement avaient un message de paix � transmettre. Elles n'auront pas exist� pour rien. Jeudi 16 octobre : le p�riple n'est pas encore fini pour le groupe de journalistes alg�riens. Nous restons encore deux jours � Damas. Nous faisons une visite au Mus�e national, un palais d'un ancien seigneur ottoman, et enfin les grands bazars de Damas, � savoir : Bab Touma, Al- Hamidia o� le n�goce bat son plein et o� nombre de commer�ants alg�riens viennent s�approvisionner. Vendredi 17 octobre : nous nous rendons � la Grande Mosqu�e omeyyade qui se trouve au c�ur de la plus ancienne capitale du monde. Un joyau architectural qui fait p�mer de plaisir l'�il des f�rus de l'arch�ologie. Le site de la mosqu�e a une histoire surprenante. Il a �t� une terre d'adoration pendant plusieurs si�cles. Il a �t� d'abord un temple du dieu "Hadad Rimmon", dieu de la pluie et du tonnerre, du temps du roi D'aram de Damas, ensuite les Romains le transform�rent en temple pour leur dieu Jupiter. Vint plus tard l'empereur de Rome et de Byzance Th�odore 1er qui reprit le temple pa�en de Jupiter et y �rigea une �glise consacr�e � Saint-Jean Baptiste. A l'arriv�e des musulmans � Damas, sous le commandement de Khalid Ibn El-Walid, la vieille ville devint musulmane. Au cours des 72 ans qui s'ensuivront, les habitants de la capitale, constitu�s de musulmans et de chr�tiens, partag�rent le site du temple. D'un c�t�, l'�glise, et de l'autre, la mosqu�e. La Grande Mosqu�e est constitu�e de trois minarets, l'un est situ� � l'ouest, le deuxi�me appel� minaret de la jeune mari�e au nord et enfin celui de J�sus � l'est. Une l�gende dit que le jour du Jugement dernier, ce proph�te descendra du ciel sur ce minaret. La particularit� de cette mosqu�e est qu'elle abrite � l'enceinte m�me de la salle des pri�res le tombeau du proph�te Yahia (Saint-Jean Baptiste) que chr�tiens et musulmans viennent visiter du monde entier. Non loin, on trouve le tombeau de Salah- Eddine El-Ayoubi ainsi que celui de Sa�da Zineb qui fait l'objet de travaux de r�novation. La visite du lieu de culte s'ach�ve avant la pri�re du vendredi. Samedi 18 octobre : retour � la mosqu�e pour y rencontrer son directeur. Une surprise agr�able nous attend. Une d�l�gation de femmes �crivaines arabes est sur les lieux, � leur t�te Nawel Sa�daoui. La grande f�ministe �gyptienne est tout sourire. Elle est �blouie par la beaut� de la mosqu�e. Nous �changeons quelques mots avant de nous dire au revoir. Nous fl�nons dans les quartiers populaires. �a grouille de monde. Personne ne ch�me, m�me les enfants. On les voit partout. Ils s'accrochent aux basques des touristes pour leur vendre des paquets de chewing-gums ou encore pour leur cirer les chaussures � la sortie des h�tels. La pauvret� est patente. Les citoyens, nous diton, supportent, � travers une forte imposition, la lourde facture de la guerre avec Isra�l qui occupe ill�galement le plateau du Golan. L'embargo subi par la Syrie a pouss� l'Etat � trouver les moyens d'assurer sa s�curit� alimentaire. Le tourisme reste pour ce pays, riche de ses diversit�s tant ethniques que religieuses, un secteur de d�veloppement et de prosp�rit�.
F. H.

Qu'est-ce que la route de la Soie ?
Au 2e si�cle avant J.-C., l'empereur chinois Wudi des Han envoya son �missaire Zhang Qian aux "Contr�es occidentales" (aujourd'hui la r�gion du Xinjiang), frayant ainsi la Route de la soie. Cette derni�re devint un itin�raire strat�gique de premi�re importance sur le continent euro-asiatique � l'�poque. Il y a 2000 ans, des commer�ants chinois et �trangers commenc�rent � transporter des tissus de soie de Chang'an (Xi'an d'aujourd'hui, ancienne capitale de Chine) vers la Perse et Rome, ouvrant ainsi une route entre l'Orient et l'Occident qui a pris plus tard le nom de la "Route de la soie". Depuis cette �poque, les soieries chinoises sont devenues c�l�bres dans les pays lointains. La route passe � partir de Xi'an par l'Asie centrale, l'Afghanistan, l'Iran, l'Irak, la Syrie pour aboutir � la c�te orientale de la mer M�diterran�e. Longue de plus de 7 000 km, elle traversait la Chine sur 4 000 km. Du 2e si�cle avant notre �re jusqu'� l'ouverture de la route maritime de la soie, au XVe si�cle. C'�tait par cette voie que les soieries, ainsi que d'autres inventions chinoises telles que la poudre, le papier et l'imprimerie parvinrent en Europe, tandis qu'en Chine arrivaient les religions du bouddhisme, du nestorianisme, de l'Islam et les cultures et arts de ces derniers ; certains produits sp�ciaux de l'�tranger, comme les raisins, les noix, les grenades, les concombres, le verre et les �pices, ont �t� aussi introduits en Chine. La prosp�rit� de la Route de la soie d'autrefois est inscrite dans les annales, et aujourd'hui, ses nombreux vestiges historiques et ses sites pittoresques continuent d'attirer nombre de touristes chinois et �trangers. La Syrie est le berceau des civilisations hittite, assyrienne, grecque, romaine, arabe et ottomane. Elle fut aussi, avec Alep, l'un des carrefours de la Route de la soie o� les caravanes transitaient d�Asie vers les grands ports de la M�diterran�e.
Synth�se F. H.
Source : minist�re du Tourisme syrien

MOHAMED ZIAD EL-MAOUSILI, DIRECTEUR DES AWKAF DU RIF DE DAMAS :
�La libert� du culte est garantie�
Mohamed Ziad El-Maousili est directeur des Awkaf de la capitale syrienne. Il est ing�nieur et titulaire d'un dipl�me d'�tudes sup�rieures en th�ologie. Dans cet entretien qu'il nous a accord� � Damas, il nous fait part de la politique de l'Etat syrien dans le maintien de l'�quilibre et de l'�galit� entre les diff�rentes communaut�s religieuses.
Le Soir d'Alg�rie : Parlez-nous des diff�rentes communaut�s religieuses au sein la soci�t� syrienne ?
Mohamed Ziad El-Maousili : La Syrie est le berceau des religions et des proph�ties Le Cham, qui veut dire le nord chez les anciens arabes, est b�ni par Dieu. Nous avons diff�rentes croyances qui vivent en parfaite harmonie. Nous ne disons pas cohabitation mais vie commune. Nous vivons tous ensemble, nous partageons le quotidien. La tol�rance des uns envers les autres est une valeur ancestrale. C'est une culture ancr�e dans nos m�urs. Allah a dit dans le Saint Coran que nul n'a le droit d'imposer la religion, nous appliquons ces paroles � la lettre. Au sein de la soci�t� syrienne, il y a les musulmans qui sont majoritaires, les chr�tiens et m�me des juifs. Ils vivent en communaut�. Ce sont des Syriens qui ont les m�mes droits et les m�mes devoirs.
Dans ces diverses communaut�s religieuses, il y a diff�rentes factions, � l'exemple des musulmans, sunnites et les chiites, n'est-ce pas ?
Nous ne faisons pas la distinction entre eux. Nous refusons de les compartimenter. Notre minist�re de tutelle met un point d'honneur � maintenir l'�quit� et l'�galit� entre tous. Chaque individu a le droit de prier Dieu comme il l'entend en toute s�curit�. Les musulmans dans leurs mosqu�es, les chr�tiens qu'ils soient catholiques, protestants ou orthodoxes dans leurs �glises et les juifs dans leurs synagogues. Pour preuve, nous avons un quartier qui porte le nom �quartier des juifs�, o� ces derniers vivent en toute s�r�nit� sans �tre inqui�t�s. Ils font partie de la nomenklatura. Ils jouent leur r�le �conomique dans toute sa mesure. La vie commune sous-entend des liens affectifs forts de voisinage, de mariage. Les musulmans se marient avec les chr�tiennes. Ce qui cr�e des liens de sang entre les familles. Je vous donne mon exemple. J'ai un voisin chr�tien avec qui j'ai une relation amicale tr�s forte, nos �pouses sont �galement amies. Durant le mois de Ramadan, nos amis chr�tiens nous invitent au ftour alors qu'ils ne sont pas concern�s par le je�ne. Chez nous, la cohabitation dont vous parlez est naturelle.
Vous �tes th�ologien, comment expliquez-vous l'extr�misme islamiste ?
Lors des conqu�tes musulmanes, il �tait interdit de tuer les femmes, les enfants, les vieux, les hommes d�sarm�s, de profaner les lieux de culte, de couper des arbres. L'extr�misme est l'�uvre d'individus qui ont d�vi� du droit chemin. L'Islam est une religion de Dieu et Dieu est compassion. Est-il logique de croire que Dieu incite au crime ? L'extr�misme n'est pas propre � l'Islam, il existe dans toutes les religions.
Cependant, il est plus f�roce dans les pays musulmans puisque nous avons affaire � des musulmans qui tuent leurs propres fr�res en les accusant d'apostasie, l'exemple de la n�buleuse d'Al-Qa�da est �difiant, qu'en pensez-vous ?
La question qu'on doit se poser est la suivante : qui a entra�n� et financ� ces gens-l� ? N'est-ce pas les Etats-Unis qui les ont manipul�s pour combattre l'Union sovi�tique. Al-Qa�da est un monstre qui s'est retourn� contre celui qui l'a cr��.
Mais l'extr�misme religieux trouve un terreau au sein des soci�t�s musulmanes que des mouvements comme celui des Fr�res musulmans exploitent, un mouvement dont vous avez eu � souffrir dans les ann�es 1980�
Effectivement ! Mais dans notre pays, nous avons un environnement et une mentalit� qui refusent ces mouvements. Notre religion est celle du juste milieu, de la mod�ration. Un mouvement comme celui des Fr�res musulmans est de facto rejet� par la soci�t� syrienne. L'h�ritage des anciens nous pr�serve de ces d�viations. C'est notre soupape de s�curit�. Notre pr�sident de la R�publique Bachar Al-Assad a instruit les imams d'enseigner le v�ritable Islam, loin des interpr�tations qui le parasitent. Notre pr�sident puise sa force dans l'unit� du peuple. En outre, nos concitoyens sont conscients du danger que de tels mouvements extr�mistes peuvent engendrer. Nos services de s�curit� reconnaissent que la population a un haut degr� de civisme et de conscience. La nature de notre peuple ne peut se positionner qu'en faveur de la paix entre les diff�rentes croyances qui le composent. Je vous cite le cas d'un quartier tr�s florissant qu'est celui de Bab Touma : il est compos� d'environ 60% de chr�tiens et de 40% de musulmans. Personne ne peut troubler le cours normal et paisible de la vie de ce quartier. Nous sommes tr�s �tonn�s quand quelqu'un nous fait la remarque sur cette cohabitation car chez nous elle est normale. Je vous citerai un autre cas qui est celui de notre minist�re des Awkafs (Affaires religieuses), au sein des effectifs figurent des ing�nieurs de confession chr�tienne. Ils sont recrut�s sur la base des crit�res de comp�tence et d'int�grit�. Ce sont des Syriens. Nous ne faisons pas de clivage ou de disparit�.
Existe-t-il des lois dans votre pays qui prot�gent les minorit�s religieuses ?
Nous n'avons pas de lois sp�cifiques qui prot�gent les minorit�s religieuses mais la libert� du culte est garantie. Les chr�tiens ont le droit de pratiquer leur religion et de construire leurs �glises tout comme les musulmans ont le droit de b�tir leurs mosqu�es. Elles sont chapeaut�es par notre minist�re de tutelle.
N'est-il pas temps d'encourager elijtihad en r�action au djihad et les fetwas pr�n�s � tort et � travers ?
Toute nation qui se respecte doit encourager la science et inciter au savoir et au rayonnement de l'esprit. Pour revenir � l'extr�misme, il est le fruit de l'ignorance. Nous devons aller vers la mise en place de r�f�rences s�res et solides. Il y a des sujets qui doivent faire l'objet de d�bats scientifiques et pragmatiques et qui ne doivent pas �tre engag�s par n'importe qui.


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