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A FONDS PERDUS
L�Etat, le banquier et le sp�culateur Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 11 - 2008

�En plein d�sarroi, les march�s attendent leur salut des Etats�, titrait ce vendredi le quotidien parisien de l��conomie, Les Echos, en ouverture de son �dition �lectronique. �Les march�s ne veulent toujours rien savoir. Analystes et strat�ges ont beau pointer le faible niveau de valorisation d�sormais offert par les actions, les indices boursiers continuent de plonger, entra�n�s dans une spirale baissi�re qui semble sans fin.� Une certaine na�vet� id�ologique autorise encore certains � croire en un Etat au service de l�int�r�t g�n�ral, au-dessus des int�r�ts particuliers, sinc�rement r�solu � faire barrage � la cupidit� de sp�culateurs � l�app�tit insatiable.
Or, chaque jour qui passe t�moigne que ces derniers s�en servent (de l�Etat) pour l�cher ce qui reste au fond de l�assiette comme maigres et ultimes ressources aux collectivit�s nationales. Dans le sillage de l�effondrement du mythe de la neutralit� de l�Etat capitaliste et au-del� des vell�it�s discursives de certains de ses porte-parole � revenir au bel �ge industriel, entreprenarial, cr�atif et comp�titif, les instituts de r�gulation mon�taire et financi�re en prennent pour leur compte, alors que les vieilles controverses doctrinales entre les h�ritiers de Keynes et de Friedman semblent fondre comme beurre au soleil. La r�ponse au cri de d�tresse des march�s que relaie Les Echos nous a �t� sugg�r�e par Foreign Affairs, la prestigieuse revue am�ricaine d��conomie et de relations internationales. Elle proposait cette semaine aux abonn�s � sa newsletter de relire un texte de Gregory J. Millman, paru dans son num�ro de mars-avril 1995, sous le titre pr�monitoire de �For love of money : why central bankers and speculators need each other� (Pour l'amour de l'argent : pourquoi les banquiers centraux et les sp�culateurs ont besoin les uns des autres). Une lecture bien plus qu�instructive : un r�gal ! Nous en r�v�lons ici l�essentiel apr�s un laborieux exercice de traduction. Jusqu'au d�but des ann�es 1980, le diff�rend opposant les professionnels de l'�conomie avait pour t�tes de file John Kenneth Galbraith et Milton Friedman. Leur diff�rend portait sur les raisons profondes de la grande d�pression de 1929. Dans la lign�e de John Maynard Keynes, Galbraith soutenait que le cataclysme avait pour origine la nature instable des march�s libres. Friedman, tenant � une autre explication, rattachait la d�pression � l'�chec ou l�incapacit� des banques centrales � r�pondre � une r�duction de la masse mon�taire. Ce faisant, il endossait la responsabilit� de l��chec au gouvernement, et non au march�. D�s le d�but des ann�es 1980, les vues de Friedman succ�daient � celles de Keynes comme nouvelle orthodoxie �conomique des institutions am�ricaines. Mais ce que cela signifie dans la pratique est moins clair. Keynes a inspir� le contr�le gouvernemental sur les institutions financi�res dans le monde entier et insuffl� aux banques centrales et aux tr�soreries gouvernementales une certaine suffisance quant � leur capacit� � g�rer les march�s. Plus important encore, les valeurs de change ont �t� plac�es sous le contr�le des banques centrales � en partie parce que Keynes avait persuad� d'autres des maux que comportaient des taux de change flottants. Pour sa cr�dibilit�, le nouvel ordre financier d�pendait du diagnostic de Keynes sur la grande d�pression. Pourtant, longtemps apr�s que Friedman eut rectifi� le diagnostic, la vieille bureaucratie demeurait. Et alors que, en 1971, le monde s��loignait du dollar comme monnaie de r�f�rence, sur d�cision de Nixon, les taux de change sont encore g�r�s � avec des degr�s variables d'efficacit� � par les banques centrales. Voil� qui relativise les d�bats d��cole et att�nue l�opposition surfaite entre l�Etat capitaliste et les march�s : la crise du capitalisme financier est �galement celle son mode de gouvernement. �J'avais toujours imagin� Milton Friedman dans son bureau sombrant lentement dans la d�mence � mesure que le monde r�el le rattrapait�, �crit Gregory J. Millman. Une fa�on de dire que son autorit� �tait � un paroxysme tel que c��tait � la r�alit� de se conformer � ses vues et non le contraire. Dans sa description enthousiaste de la mort lente de l'ordre financier d�apr�s-guerre, l'auteur raconte un moment �mouvant de Novembre 1967, o� Friedman joua un r�le actif dans sa perte. Un jour, il d�cida de vendre � terme la livre sterling � un acte �galement digne de Keynes, qui a souvent �t�, lui aussi, un sp�culateur financier. A sa grande surprise, Friedman d�couvrit tr�s vite que le march� n'existait pas pour son pari. Les banquiers de Chicago refus�rent de lui pr�ter les livres � vendre, au motif que la R�serve f�d�rale et la Banque d'Angleterre ont toujours rejet� la sp�culation priv�e sur les monnaies. Il s'en est longuement plaint dans une s�rie d'articles dans Newsweek. Les articles sugg�raient � Leo Melamed, alors membre du Conseil des gouverneurs de la Chicago Mercantile Exchange, la possibilit� d'un march� � terme de devises. Muni d'une recommandation de Friedman (pour laquelle il avait pay� 5000 $), Melamed demanda la permission d�ouvrir le nouveau march� � George Shultz, alors secr�taire d�Etat au Tr�sor du pr�sident Nixon et ancien proche camarade de Friedman � l'Universit� de Chicago. Shultz ne voyant aucune raison de refuser, il porta la contradiction au c�ur du syst�me financier d'apr�s-guerre : il a �t� administr� avec un engagement id�ologique pour la lib�ralisation des march�s. La profusion de nouveaux instruments financiers a �t� une r�ponse � l'explosion de la sp�culation mon�taire. Le march� � terme des devises est ainsi ouvert en mai 1972. Friedman, avec tous les autres petits investisseurs, a �t� en mesure de vendre � terme la livre britannique. Ainsi naquit le premier march� enti�rement libre de la sp�culation mon�taire de l'apr�s-guerre. Que l'Etat ait perdu le contr�le de ses march�s financiers ne signifie pas a contrario que les sp�culateurs en ont pris tout le contr�le. Ce qui se passe sur les march�s t�moigne d�une dilution telle du pouvoir qu�en toute logique il n�existe qu�� peine. Bien que la taille des march�s de changes internationaux les rende difficiles � �tre domin�s par une personne seule, cette m�me taille fait que m�me de petits changements dans la valeur des monnaies peuvent donner naissance � des multimillionnaires du jour au lendemain. Il n�est que l�g�rement exag�r� de dire qu�un monde lib�r� des banques centrales peut cr�er une industrie d'interm�diaires riches. Et la mont�e de ces commer�ants n�exprime pas une victoire du march� sur les banques centrales, mais plut�t une fusion graduelle des int�r�ts des banquiers centraux et des commer�ants. Il suffit de relever, pour s�en convaincre, qu�aucun clan ne se soucie de voir le bout du tunnel. Les cambistes font de gros profits sur l�intervention de la banque centrale qui, loin de stabiliser les march�s, les pousse � plus de volatilit�. Les banques centrales gagnent en importance, en stature, et en raison d��tre bureaucratique pour g�rer la monnaie, la d�fendre courageusement contre les attaques des sp�culateurs, etc, etc. Or, ces jours-ci, le commer�ant et le banquier central sont souvent une seule et m�me personne. Pantouflage et d�lit d�initi� les associent. Au moins une demi-douzaine d'anciens gouverneurs de la R�serve f�d�rale occupent maintenant des emplois tr�s r�mun�rateurs � Wall Street, o� ils prodiguent aux commer�ants des conseils sur la monnaie et les obligations. Un ancien gouverneur de la Fed, maintenant employ� par une banque d'investissement, a �t� r�cemment d�crit par le New York Times pour vendre sa connaissance intime de l'int�rieur de la Fed � raison de 100 $ la minute. La valeur de ce type de conseil sera toujours proportionnelle aux activit�s de la banque centrale, et d'anciens banquiers centraux partagent avec ceux qui ach�tent leur service un int�r�t financier imm�diat dans le maintien d�une banque centrale active. Ils partagent �galement l�int�r�t que la banque centrale reste insondable. La plupart des banques centrales, y compris la R�serve f�d�rale, refusent d'expliquer leurs actions. Elles op�rent sur l�hypoth�se �trange que les march�s fonctionnent plus harmonieusement avec moins de connaissances. La Fed a publi� pendant une br�ve p�riode, au d�but des ann�es 1970, le proc�s-verbal de ses r�unions : elle l�a fait cinq ans apr�s qu'elles ont eu lieu ! Une indiscr�tion destin�e � fournir aux �conomistes professionnels des donn�es leur permettant de mieux comprendre l'institution. Mais, il est assez rapidement et clairement apparu que la Fed et les �conomistes partageaient un m�me ordre du jour : se disputer la paternit� d'un nouveau livre �crit par une paire d'h�r�tiques. Ce livre, c�est : Histoire mon�taire des Etats-Unis, 1867-1960, �crit par Milton Friedman et Anna Schwartz Jacobson. Il explique, entre autres choses, comment la grande d�pression avait �t� caus�e par l'idiotie de la R�serve f�d�rale.

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