ALNAFT et EQUINOR signent une convention pour étudier le potentiel algérien    Hamas informe les médiateurs qataris et égyptiens de son approbation de leur proposition concernant un cessez-le-feu à Ghaza    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.789 martyrs    L'eau arrive en ville sur une distance de 146 kms    Plusieurs projets décidés par le président de la République inspectés    Cérémonie jeudi à l'occasion de l'anniversaire de nationalisation des mines et de création de la Sonarem    Conseil de la nation: la Commission des affaires juridiques examine l'avant-projet d'amendement du Règlement intérieur    Des visites d'inspection inopinées au niveau des chantiers de réalisations de logements    De nombreuses interpellations dans les campus américains    Les dirigeants arabes pérorent au Caire pendant qu'Israël massacre !    Mobilisation propalestinienne : Plusieurs syndicats appellent au blocage des lycées    Ligue 1 Mobilis: l'USMA et la JSK se neutralisent (2-2)    Distinction : Mustapha Berraf décoré de la médaille de l'Ordre national du Mali    L'international sénégalais Nicolas Jackson à égalité de but avec Didier Drogba    21 joueuses retenues pour le 3e et dernier tour qualificatif    Une bande de trafiquants de drogue démantelée et saisie de 750 capsules    Hommage aux chevaliers de la plume    Douze avions mobilisés par ''Tassili Airlines'' pour la lutte contre les feux de forêts    Projection honorifique du film «Tayara Safra» de Hadjer Sebata    Hasna El Bacharia inhumée au cimetière de Béchar    Célébration des costumes et des bijoux algériens authentiques    Enseignement et formation professionnels: les lauréats du concours du mois de Ramadhan distingués    Décès de la moudjahida Ouissi Aouali à l'âge de 86 ans    Tour d'Algérie-2024 : retour du MC Alger après une longue absence    "L'Algérie, un partenaire stratégique dans la coopération africaine", thème d'un séminaire à Alger    Nâama : décès du moudjahid Brahimi Laïd    Sport scolaire : Belaabed reçoit le président de l'ISF    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Le 9e Festival national de la création féminine du 9 au 17 mai à Alger    Merad appelle depuis Khenchela à l'intensification des efforts pour protéger les forêts contre les incendies    Agression sioniste contre Ghaza: l'UE appelle à un cessez-le-feu immédiat    Espagne: le Maroc fustigé pour non-coopération dans la lutte contre le trafic de drogue    Signature d'un mémorandum d'entente pour la commercialisation des produits d'ACS en Mauritanie    Belkacem Sahli réitère son intention de prendre part aux présidentielles du 7 septembre    Natation/Championnats d'Afrique Open: l'Algérie décroche six nouvelles médailles, dont trois en or    Le wali honore la presse locale    A Monsieur le président de la République    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Hassan Hattab : le parcours d�un chef terroriste
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 12 - 2008

Contrairement � ce qui est commun�ment admis, le parcours terroriste de Hassen Hattab dit Abou Hamza, qui se fera conna�tre comme le principal membre fondateur du GSPC et son premier ��mir national�, n�a pas commenc� au sein du GIA, cr�� en octobre 1992, ni m�me au sein du MEI, cr�� en f�vrier 1992, avant de rallier ce dernier suite � un �pacte d�unification des rangs� en mai 1994 et qu�il avait rejoint en 1993.
Son basculement dans le terrorisme remonte concr�tement � 1990 au sein de l�organisation dite Takfir Wa El- Hidjra (T&H) qui avait tent� de s�incruster au sein de l�arm�e alg�rienne en infiltrant des casernes et des �coles militaires (voir encadr� 1). Il venait alors de terminer, l�ann�e pr�c�dente, son service militaire qu�il a effectu� dans la wilaya de Biskra au sein des troupes a�roport�es o� il a connu, entre autres, les tristement c�l�bres parachutistes Amari Sa�fi, dit Abderrezak Le Para, et Abdelaziz Abi, dit Okacha Le Para, qui deviendront ses �lieutenants� au sein du futur GSPC. Son oncle paternel, Abdelkader, dit Mouloud, n�est pas �tranger � son recrutement par cette organisation terroriste � la plus ancienne en Alg�rie dont les premiers groupes arm�s avaient tenu un maquis d�s les ann�es 1970 � � laquelle il a luim�me appartenu avant son ralliement au MIA de Mustapha Bouiali au d�but des ann�es 1980 et au sein duquel il a repris le maquis au d�but des ann�es 1990, entra�nant avec lui plusieurs membres de sa famille dont Hassen et quatre de ses fr�res (voir encadr� 2). D�autant plus que cette organisation avait une forte implantation � l�est d�Alger, dans la r�gion de Rouiba-Bordj El-Kiffan, dont est originaire et o� r�sidait sa famille. Le nom de Hassen Hattab n�a apparu au grand jour qu�� partir de 1996 lorsqu�il a commenc� � signer des communiqu�s en tant qu���mir de la zone II du GIA �. Entre temps, il est pass� du T&H au Mouvement pour l�Etat islamique (MEI) cr�� et dirig� conjointement en f�vrier 1992 par un ancien bras droit de Mustapha Bouiali, Abdelkader Chebouti, et Sa�d Makhloufi, membre fondateur du FIS. Le ralliement du MEI au GIA en 1994 vaudra � Hassen Hattab son affectation � la t�te d�une katibat d�nomm�e El-Feth, bas�e � Khemis El-Khechna, � l�ouest de la wilaya de Boumerd�s, avant de devenir ��mir� d�un �jound� regroupant trois katibats (El-Feth, El-Qods et El-Ansar) dans la m�me wilaya. Il finira par se retrouver � la t�te de toute la �zone II� couvrant l�Est de la wilaya d�Alger et la Kabylie (Boumerd�s, Tizi-Ouzou, B�ja�a et Bouira) en juin 1995 alors que le GIA �tait alors dirig� par Djamel Zitouni depuis l��limination par les forces de s�curit� de son pr�d�cesseur, Cherif Gousmi, en septembre de l�ann�e pr�c�dente. Bien que devant toute son ascension � Djamel Zitouni, Hassen Hattab va, lui aussi, prendre ses distances par rapport � ce dernier, � l�instar de nombre autres responsables centraux et locaux du GIA. Le d�saccord a pour origine certains aspects que ce dernier a commenc� � insuffler � l�organisation terroriste en menant une campagne d���puration des rangs� contre des terroristes jug�s, � tord ou � raison, comme cherchant � le renverser pour des raisons politiques ou de leadership et conduire le GIA selon leurs propres desseins. Au lendemain de l�assassinat de Djamel Zitouni en juillet 1996, son successeur, Antar Zouabri, diffusera l�enregistrement audio de l��interrogatoire� d�un terroriste pr�sent� sous le nom de Radouane Bouzar�ah o� il est r�v�l� que Hassen Hattab, avec d�autres complices, comme son futur bras droit � la t�te du GSPC, Abdelaziz Abi dit Abou El- Hoummam dit Okacha Le Para, a foment� un �complot� pour assassiner Djamel Zitouni. S�il est connu que ce dernier a �t� tu� par un groupe de la Djaz�ara dirig� par Ali Benhadjar qui �tait en guerre ouverte contre lui, il n�a jamais �t� dit comment ni pourquoi Zitouni a �t� attir� dans l�endroit o� il est tomb� dans l�embuscade qui lui a �t� fatale et dont les d�tails sont amplement �tal�s par Radouane Bouzar�ah, mettant en cause exclusivement Hassen Hattab et ses complices. Ali Benhadjar, lui-m�me, dira plus tard dans plusieurs interviews, apr�s sa reddition, que son groupe ne savait pas que Djamel Zitouni �tait parmi les membres qu�il a attaqu�s et ne l�a su que le lendemain. Alors que les �d�rives� de Djamel Zitouni ont pouss� plusieurs groupes terroristes � s�en �carter pour agir de mani�re autonome en cr�ant leurs propres organisations, Hassen Hattab n�a pas �t� tent� de rompre avec le GIA. Il maintiendra la m�me position sous Antar Zouabri, autrement plus sanguinaire et �d�viationniste� que son pr�d�cesseur, jusqu�en juillet 1997 o� il se d�marquera ouvertement et franchement de ses pratiques dans un communiqu�, sans pour autant montrer la moindre intention de se retirer du GIA. . Ce ne sera que lorsqu�il eut la certitude absolue qu�il ne pouvait d�aucune mani�re influer sur lui et son orientation qu�il r�solut de cr�er son organisation, le GSPC, en septembre 1998. Entre temps, depuis la mort de Djamel Zitouni, tout en continuant � s�vir en Kabylie et � l�est d�Alger au nom de la �zone II� du GIA durant plus de deux ans, il a tent� de rallier � lui, par l�interm�diaire de ses �missaires, tout ce qu�il aurait pu �tre possible comme groupes terroristes, sans trop de succ�s. L�annonce de la cr�ation de son organisation n�a pu se faire qu�au nom de la �zone II� qu�il dirigeait lui-m�me et quelques groupes limit�s bas�s dans les Aur�s, dans l�Est alg�rien, notamment � Batna et T�bessa o� il restera confin� pendant longtemps. Cependant, il a h�rit� de la plupart des r�seaux de soutien � l��tranger qui avaient appartenu au GIA et qui l�ont d�sert� au fur et � mesure de sa d�confiture mais qui ne sauront lui �tre d�un grand secours, d�une part du fait de son inconsistance en Alg�rie et, d�autre part, � cause des d�mant�lements successifs qu�ils subissent dans plusieurs pays europ�ens. Port� dans un premier temps � titre �provisoire� � la t�te du GSPC au moment de sa cr�ation, il reprendra sa fonction d���mir� de la �zone II�, � l�organigramme du GIA ayant �t� maintenu par la nouvelle organisation � � partir d�avril 1999, c�dant la place � Abdelmadjid Dichou dit Abou Mos��b, qui a �t� son �officier ex�g�te� (mufti). Mais celui-ci ne tiendra que quatre mois avant d��tre abattu par les forces de s�curit� � Batna o� il tenait un conclave. Hassen Hattab est de nouveau d�sign� au sommet de l�organisation o� il se maintiendra jusqu�en ao�t 2003. Etant la derni�re organisation dissidente issue du GIA, le GSPC rencontrait beaucoup de difficult�s � se �laver� des pratiques que continuait � commettre le GIA. D�autant plus que le bras arm� du FIS, qui s�est donn� pour nom l�Arm�e islamique du salut (AIS) et qui a refus� de se rallier au GIA en mai 1994 avec les autres organisations terroristes qui se sont �unifi�es � sous son �gide, avait d�cid� de se mettre en �tr�ve�, th�oriquement pour laisser voir qu�il n�avait aucune responsabilit� dans les massacres commis au nom du �djihad�. L��mergence du GSPC a �t� �galement mise � mal par la lutte antiterroriste men�e par les forces de s�curit� de plus en plus professionnalis�es et par une forte pr�sence tr�s combative des groupes de Patriotes (voir encadr� 3) aussi bien Kabylie que dans les Aur�s. La politique dite de �concorde civile�, initi�e par le gouvernement dont les mesures permettaient aux terroristes de r�int�grer la soci�t� sans craindre des poursuites, a, de son c�t�, affaibli sa perc�e (voir encadr� 4), surtout qu�elle a �t� soutenue par plusieurs �oul�mas� consid�r�s jusque-l� par Hassen Hattab luim�me comme des r�f�rences du salafisme (voir encadr� 5). Malgr� ces entraves, le GSPC a continu� jusqu�en 2002 � voir d�autres groupes se rallier � lui. Apr�s avoir gagn� la quasi-totalit� de ceux qui appartenait au GIA dans l�est et le sud du pays, il a �t� rejoint par d�autres groupes terroristes. C�est le cas de la katibat El-Khadra de M�d�a, dans le Centre, le Groupe sunnite pour la pr�dication et le djihad (GSPD) et le groupe Jound Allah � A�n Defla, la katibat El-i�tissam de Relizane (centre-ouest), le Groupe salafiste combattant (GSC) de Sidi-Bel-Abb�s (Ouest) qui ont tous �pr�t� all�geance� � Hassen Hattab, compensant la relative �rosion que la �concorde � a provoqu� dans ses rangs. En d�pit du rassemblement de tout ce que les maquis comptent comme terroristes radicaux totalement ferm�s aussi bien aux appels du gouvernement qu�� ceux des �oul�mas� du salafisme, de certains coups d��clats repr�sent�s par certaines embuscades sanglantes contre les forces de s�curit� en Kabylie et dans les Aur�s, le GSPC n�a pu influer d�aucune mani�re sur l��volution de la situation s�curitaire � son profit. Sa faillite manifeste �voluait en se confondant de plus en plus avec de la pure criminalit� contre les forces de s�curit�, doubl�e de banditisme (braquage d�agences postales et bancaires dans les villages et racket des usagers de la route dans des faux barrages) que d�une pseudo �guerre sainte�. Cette situation a amen� certains membres du �commandement� du GSPC � contester les comp�tences de Hassen Hattab � continuer � diriger ce groupe et l�ont contraint � la �d�mission� en ao�t 2003 pour d�signer � sa place l�ancien ��mir� des Aur�s, Nabil Sahraoui, dit Mustapha Abou Ibrahim, qui commencera aussit�t � se rapprocher d�Al- Qa�da devenant progressivement sa branche locale au niveau du Maghreb en janvier 2007. Isol� de la direction du GSPC, il s�est retir� en se mettant en stand-by jusqu�� septembre de la m�me ann�e o� il a d�cid� de se rendre aux autorit�s du pays. Il a vainement esp�r� jusqu�� la derni�re minute rallier � lui au moins une partie du GSPC pour pouvoir n�gocier en force sa d�position.
Mohamed Issami
Takfir Wa El-Hidjra et Hassen Hattab
Un militaire islamiste, qui assume son appartenance id�ologique, aujourd�hui �exil� apr�s avoir fui � l��tranger au milieu des ann�es 1990, l�ancien capitaine Ahmed Chouchane, a donn� un bref aper�u sur la relation entre Hassen Hattab et Takfir Wa El-Hidjra dans ses �m�moires� publi�es en langue arabe sur Internet sous l�intitul� La crise alg�rienne. Un t�moin au c�ur des �v�nements. Il note qu�apr�s la mort de Mustapha Bouiali, l���mir� du MIA, et l�arrestation de ses partisans en 1987, l�id�e de l�action arm�e a connu un affaiblissement durant une courte p�riode avant de r�appara�tre � travers une agitation, qualifi�e de �suspecte�, de membres de Takfir Wa El-Hidjra. Selon lui, leur premi�re initiative a �t� celle qu�a ex�cut�e, en 1990, leur ��mir� pour la r�gion de Boumerd�s, Mohamed Ouret dit Mahieddine Ouarith, quand il a tent� d�impliquer un groupe de sous-officiers d�un bataillon de parachutistes de Laghouat et d�un autre � Biskra dans le but de s�emparer de lots d�armes et de munitions. Il r�v�le que l�interm�diaire entre ce Mahieddine et les sous-officiers impliqu�s �tait un militaire r�serviste qui a effectu� son service militaire chez les parachutistes, nomm� Hassen Hattab. Alors que Hassen Hattab avait lui-m�me affirm� dans une ancienne interview au journal Al- Hayah, paraissant � Londres, qu�il a �t� recrut� par Mahieddine, il est apparu par la suite que ce dernier s��tait � plusieurs reprises investi dans diff�rentes op�rations de d�sertion de militaires dans diff�rentes casernes, dont la plus importante est de Beni-Messous en avril 1992. Pour m�moire, il y a lieu de noter que Takfir Wa El-Hidjra a tr�s t�t tent� d�infiltrer des unit�s de l�arm�e alg�rienne comme cette action du d�but des ann�es 1980, r�v�l�e par des t�moignages publi�s par l�hebdomadaire El-Mohaqiq en janvier 2008, et qui a cibl� la Marine nationale � Tamenfoust, dans la wilaya d�Alger.
Une famille terroriste
Au sein de sa famille, Hassen Hattab n�est pas le seul � avoir bascul� dans le terrorisme. Un oncle paternel, Abdelkader, dit Mouloud, est d�j� un v�t�ran, quand lui aussi prend le m�me chemin. Ce dernier, n� en 1947 � Bordj El-Kiffan, agriculteur de profession et illettr�, a rejoint le MIA de Mustapha Bouiali, qui a �t� cr�� en 1979, avant de passer � l�action arm�e en 1982 alors qu�il �tait d�j� un partisan du mouvement Takfir Wa El-Hidjra. Rescap� en 1990 apr�s l�amnistie accord�e aux Bouyalistes, il a repris le maquis en entra�nant avec lui, progressivement, plusieurs membres de sa famille alors que lui-m�me est assassin� par un groupe rival en 1994 pr�s de Boudouaou (Boumerd�s). Les fr�res a�n�s de Hassen Hattab, � savoir Djamel, n� en 1953 � Rouiba, cadre du complexe des v�hicules industriels de Rouiba (SNVI), et Tewfik, n� en 1963 dans la m�me ville o� il occupait la fonction de technicien sup�rieur de la sant� � l�h�pital, n�ont pas r�sist� au chant des sir�nes. Le premier, qui sera abattu par les forces de s�curit� en 1995, ouvrira la voie � son fils Mustapha, qui tombera � son tour en 1996 � Zemmouri (Boumerd�s), alors que le second est �limin� d�s 1994 dans la r�gion de Dergana dans la wilaya d�Alger. L�ann�e pr�c�dente, c��tait Ali, n� en 1958 � Rouiba, qui a �t� abattu � Benzerga, tout comme le sera dans la m�me localit� en 1995 son cadet, Zoheir, qui est n� en 1975 dans la m�me ville que ses autres fr�res. De tous ses fr�res qui sont tomb�s dans le m�me aveuglement que lui, Hassen Hattab est le seul survivant. Il est n� en f�vrier 1967 � Rouiba. Ayant �chou� au baccalaur�at, il a effectu� son service militaire � l��cole des Troupes a�roport�es de Biskra vers laquelle il a �t� orient� sans doute du fait qu�il �tait un sportif qui excellait dans les arts martiaux, notamment le karat�. D�mobilis� en 1989, il est recrut� comme m�canicien � l�h�pital de Rouiba avant de basculer dans le terrorisme d�o� il ne sortira plus jusqu�� sa reddition en 2007. Cette mal�diction qui s�est empar�e de cette famille a trouv� son prolongement parmi ses beaux-fr�res. Son �pouse n�est autre que la s�ur d�un infirmier dont il fera plus tard son responsable des questions m�dicales au sein du GSPC, Sa�d Rabi� Cherif abattu en 1999, dans la r�gion de Mizrana (Tizi Ouzou). De m�me, il se r�v�lera (pour ce qui est rendu public comme informations) qu�une de ses s�urs avait un mari terroriste, ing�nieur de formation, et qui a �t� artificier d�un groupe terroriste.
Le premier communiqu� de Hattab
Le premier communiqu� du GSPC, juste apr�s celui annon�ant sa cr�ation, que signera Hassen Hattab, le 25 septembre 1998, est adress� aux Patriotes. Il consid�re que lorsque les dirigeants du pays qu�il qualifie de �tyrans� ont �chou� dans leur �r�sistance contre les valeureux moudjahidine qui leur ont donn� des le�ons inoubliables en mati�re de sacrifice �, ils ont tent� de �porter la guerre entre nous et le peuple musulman�, en recourant, par la contrainte, � l�armement des villages et douars afin de pousser les membres de la communaut� musulmane � devenir un peuple combattant Dieu et son Proph�te et le d�pouiller de sa religion �. Aussi appelle-t-il � la vigilance contre ce �plan terrifiant �, soulignant qu�il ne s�agit que d�une preuve suppl�mentaire qui r�v�le �la faiblesse du r�gime� et sa �chute imminente�. Il avertit, toutefois, �ceux qui ont �t� contraints de porter les armes� de ne pas s�aventurer � combattre leurs �fr�res moudjahidine et t�cher leurs mains du sang pur des jeunes�, leur rappelant qu�ils auront la paix et qu�ils continuent � �tre consid�r�s par lui et les siens comme � des fr�res pour eux tant qu�ils ne s�impliquent pas dans la guerre contre l�islam et les musulmans �. Ce communiqu�, o� Hassen Hattab n�omet pas de mettre sur le dos des forces de s�curit� les massacres commis par le GIA, sera le d�but de retours r�currents o� il tentera de distinguer son organisation terroriste en rappelant qu�elle ne s�attaque pas � la population. Une autre fa�on de dire que celle-ci n�a pas � s�armer pour se d�fendre puisqu�elle n�est pas cibl�e. Mais, dans les faits, les civils sont loin d��tre �pargn�s par le GSPC. Si les douars ne connaissent pas les massacres collectifs du temps du GIA, il n�en est pas de m�me pour les usagers de la route, qu�ils soient dans leurs propres v�hicules ou dans des transports collectifs, qui sont syst�matiquement d�trouss�s de leurs biens, aussi minimes soient-ils, dans des guets-apens sous forme de �faux barrages�. En fait, ses efforts pour innocenter son organisation des attaques contre la population n�ont �t�, finalement, qu�une astuce pour tenter d�isoler les forces de s�curit� dans leur lutte contre le terrorisme. Car au moment o� il clame et r�clame qu�il ne s�en prend pas aux populations civiles dans nombre d�autres communiqu�s, il n�omet jamais d�appeler ces derni�res � entourer de leur sollicitude les �moudjahidine� et leur apporter aide et soutien.
Contre toute id�e de d�poser les armes
Alors qu�il �tait encore l���mir de la zone II� du GIA et que le GSPC n�est pas encore cr��, Hassen Hattab diffuse un communiqu� dat� d�avril 1998 o� il fustige la �tr�ve� d�cid�e par l�AIS, le mois d�octobre pr�c�dent, la consid�rant comme un acte de �trahison�. Le mois de juillet suivant, la �commission l�giste� de cette m�me �zone II� qu�il dirige, revient sur le sujet en le traitant d�un point de vue �th�ologique� dans le but de l�invalider et de d�montrer sa nullit� sur le plan religieux sous le titre �Dhiyae essobh fi er-rad ��la doua�te el-hodna wa es-solh� (R�ponse aux partisans de la tr�ve et de la r�conciliation). Tout en puisant ses arguments dans les avis de �savants religieux� anciens comme Ibn Taymiyya et en recourant � des exemples dans l�histoire des premiers temps de l�islam, elle n�h�site pas � mettre en exergue le slogan du GIA qu�elle reprend � son compte : �Ni dialogue, ni tr�ve, ni r�conciliation avec les apostats�. L�ann�e suivante, � la suite du r�f�rendum sur la �concorde civile�, initi� par le nouveau pr�sident de la R�publique, le GSPC, � la t�te duquel est revenu Hassen Hattab apr�s un court interm�de occup� par Abdelmadjid Dichou Abou Mos��b, fait publier sur Internet une brochure d�une quarantaine de pages, dat�e de d�cembre 1999 et sign�e par un Abou Ishaq sous le titre intraduisible �Ed-der el-menthour fi nasrat menhaj eth-thoughour � dont l�id�e s�articule autour d�une argumentation pour asseoir une th�se d�fendant une vision ancr�e dans l�authenticit�. La derni�re partie de ce document revient sur la �concorde pr�tendue � consid�r�e comme un signe de faiblesse du �tyran� qui, incapable de battre les partisans de l�islam par le fer et le feu, a entrepris de les avoir par les sentiments et le pardon. En se r�f�rant aux th�ses de l�int�griste �gyptien Sayyid Qotb dont se nourrit le courant Takfir wa el-hidjra, il assimile ceux qui ont accept� de d�poser les armes � des �jahilite� (des ignorants de l�islam). En mars 2000, la �Concorde� est de nouveau brocard�e, mais cette fois � travers un communiqu� de la �commission information� du GSPC qui brandit une s�rie de revendications d�attentats sanglants dans plusieurs wilayas, tout en maltraitant la presse accus�e de faire dans la d�sinformation. En septembre de cette m�me ann�e, c�est Hassen Hattab lui-m�me qui signe un communiqu� o� il d�nonce les �oul�mas� du Moyen-Orient qui soutiennent la �concorde� par des fatwas d�cr�tant la �nullit� du djihad� en Alg�rie. Et jusqu�� sa �d�mission� � la fin de l��t� 2003, il va multiplier, de mani�re cyclique, et par s�ries, les attentats de son organisation comme r�ponse � la main tendue qui l�invite � la �r�conciliation � en s�accrochant � son slogan �Ni dialogue, ni tr�ve, ni r�conciliation avec les apostats�.
La doctrine wahhabite de Hassen Hattab
Quatre mois avant l�annonce de la cr�ation du GSPC, Hassen Hattab signe un communiqu�, le 3 avril 1998, sous le titre �La doctrine des moudjahidine dans la zone 2 et leur voie pour la compr�hension de la religion� dans lequel il s��tale, pour la premi�re fois, sur ses penchants id�ologiques. Ce document est en fait un r�sum� d�un enregistrement audio qui sera repris et diffus� plus tard, en 2002, sous forme d�une brochure sign�e de Abou Mos��b Abdelmadjid Dichou intitul�e �Quelques mots � propos des h�r�tiques et les horsla- loi�. Dans ce communiqu� sur la �'�qidat � des �moudjahidine� d'avril 1998, �num�rant les vingt-quatre points de l'assise id�ologique du futur GSPC, Hassen Hattab r�affirme sa r�f�rence aux �pieux anc�tres sans la vision desquels l'islam ne peut �tre compris� tout en s�effor�ant de se distinguer du GIA en se r�f�rant � des fetwas d'Ibn Taymiyya pour se laver les mains de la pens�e �des khawarej (h�r�tiques, entendre : GIA) qui ont permis de r�pandre leur sang et la destruction de leurs biens en accord avec le groupe Takfir Wa El-Hidjra qui a excommuni� les musulmans en gros et en d�tail�. Poursuivant son discours, il note que ses partisans et lui �ne combattent que les apostats et personne d'autre parmi les innovateurs sauf dans le cas o� il n'y a pas d'autres moyens que de les tuer pour s'en d�fendre�, tout en pr�cisant que �le djihad ne s'arr�tera que lorsque la parole de Dieu sera la plus �lev�e�, qu'il n'est question �ni de si�ges au Parlement ni du retour d'un parti, du fait que cela n'est pas permis en islam, mais uniquement de l'application de la chari'� selon les pr�ceptes salafistes�. Le tout est ponctu�, inlassablement, par des retours incessants, en plus du Coran, � des ex�g�tes et des jurisconsultes parmi les plus anciens et les oul�mas contemporains o� pr�dominent nettement des hanbalites qui constituent la principale r�f�rence du socle doctrinal du wahhabisme. Au m�me moment, force est de constater que Hassen Hattab a montr�, dans la pratique, que m�me en s'appuyant sur le wahhabisme comme doctrine de base de son organisation terroriste, il ne fait pas dans l'�imitation aveugle� des ma�tres � penser auxquels il se r�f�re, comme il a pris soin de le souligner dans ce communiqu� d'avril 1998. Car en tant que wahhabite qui se respecte, sa doctrine devait l'inciter (le GIA et le groupes des HDS l'ont fait) � s'attaquer aux mausol�es des marabouts et � profaner leurs tombeaux. Il a pris la libert� de tordre le cou au wahhabisme en �vitant de s'attaquer aux familles �maraboutiques� dans la �zone II� et ailleurs et de les avoir sur le dos. Il a pr�f�r�, tactiquement, m�nager leurs traditions pour ne pas en faire des ennemis esp�rant sans doute gagner �� et l� des sympathies. Cette m�me libert� l'am�nera, deux ans plus tard, � s'attaquer vertement � ses plus importantes r�f�rences en mati�re de wahhabisme, dont son idole le mufti saoudien El-Otheymine (aujourd'hui d�c�d�), quand elles �dicteront des fatwas pour d�clarer la nullit� du point de vue de la chari'� du �djihad � en Alg�rie, allant jusqu'� les m�priser avec des mots du genre �quelques ex�g�tes du Hidjaz�, sans h�siter � les taxer d'�tre tomb�es � la solde des moukhabarates (services secrets).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.