�Je suis venu � 6h30 de Dar-el-Be�da pour donner mon sang et voil� que le m�decin me refuse ce geste de solidarit� avec mes fr�res palestiniens sous pr�texte que je n�ai pas l��ge requis�, lance, d�pit�, Bilal. N�ayant pas sa carte d�identit� pour faire valoir son �ge, ce jeune stagiaire se retire discr�tement. Lotfi Merad - Alger (Le Soir) - La pr�sence sur les lieux du pr�sident de la F�d�ration alg�rienne des donneurs de sang, M. Ghrebi, ne lui sera pas d�un grand secours. �C�est le r�glement, il faut avoir au moins dix-huit ans et ne souffrir d�aucune maladie chronique telle que le diab�te ou la tension art�rielle et ne pas �tre, non plus, sous traitement antibiotique�, explique-t- il au jeune gar�on. Adoss� � un �norme tronc d�arbre en face de la Grande-Poste � Alger, Bilal observe pendant un long moment les nombreux b�n�voles qui attendent silencieusement, sous une fine pluie, leur tour pour acc�der � l�un des deux camions de collecte de l�Agence nationale du sang, stationn�s � l�entr�e de la rue Ben M�hidi. D�s les premi�res heures de la journ�e d�hier, f�te d�El Achoura, une centaine de personnes se pr�sentent d�j� pour la campagne de collecte de sang en solidarit� avec le peuple palestinien. Jeunes et moins jeunes, hommes et femmes ont tenu � offrir �une partie de nous�. Les images insoutenables d�enfants et de femmes morts ou bless�s sous les bombardements assassins de l�arm�e isra�lienne diffus�es sur les cha�nes de t�l�vision ont suscit� un �norme �lan de solidarit� parmi le peuple alg�rien. �En tant que femme, je n�ai rien d�autre � offrir � part mon sang�, soutient Sabrina, quelque peu r�sign�e car, elle aussi, n�a pu aller au bout de son geste de solidarit�. �Le m�decin m�a dit que ma tension est faible�, nous r�pond-elle. Comme elle, bon nombre de postulants ont �t� �refoul�s� qui pour des probl�mes de tension, qui pour s��tre pr�sent�s � jeun. Mais, quelques heures seulement apr�s le d�but de la campagne, et d�j� quatre-vingts poches de sang sont collect�es. A l�int�rieur des deux camions, portant deux banderoles sur lesquelles on pouvait lire �Solidarit� avec Ghaza� entre les drapeaux alg�rien et palestinien, quatre m�decins aid�s d�infirmiers se relayent. �Apr�s la mesure de la tension art�rielle, le b�n�vole est invit� � s�allonger sur l�un des deux lits le temps de la transfusion. Une op�ration qui dure � peine quelques minutes�, nous dira un des m�decins. Certains donneurs habitent les quartiers alentours, d�autres sont venus par bus ou en voiture. A l�image de cette dame qui, voyant le nombre �lev� de postulants, a pr�f�r� se diriger � El-Biar o� se d�roule la m�me op�ration de collecte de sang au profit des victimes de Ghaza non sans regretter le fait que �les hommes et les femmes n�aient pas �t� s�par�s �. A mesure que le temps passe, les deux cha�nes form�es � l�entr�e des deux camions s�allongent. Dans l�attente, les discussions portent exclusivement sur l�actualit� au Proche-Orient. �Il y a eu encore des martyrs ce matin�, s�exclame l�un. �La r�sistance palestinienne a abattu des soldats isra�liens ! � lui r�pond l�autre. �Vont-ils envoyer le sang tel quel ?� s�interroge un b�n�vole, visiblement heureux d�avoir accompli son devoir envers ses fr�res palestiniens. �Non ! Lui r�pond un m�decin, les �l�ments du sang seront s�par�s en plaquettes sanguines et autres facteurs avant d��tre transf�r�s�.