La crise politique au N�pal a pris hier une nouvelle tournure apr�s la d�mission du Premier ministre Pushpa Kamal Dahal � la suite de la d�cision du pr�sident Ram Baran Yadav de maintenir dans ses fonctions le chef des arm�es, limog� la veille par le gouvernement pour �insubordination�. Le chef de l'Etat, un centriste membre d'un parti de l'opposition, a somm� le chef des arm�es, le g�n�ral Rookmangud Katawal, de rester � son poste contre l'avis du gouvernement qui l'avait relev� de ses fonctions dimanche pour avoir d�sob�i � ses consignes. La d�cision du chef de l'Etat a �t� d�nonc�e par le Premier ministre et ancien chef des mao�stes (ex-rebelles) Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda qui a pr�sent� sa d�mission au pr�sident Yadav pour, a-til dit, �prot�ger la d�mocratie et la paix�. La d�mission du Premier ministre a �t� accept�e par le pr�sident n�palais qui a appel� le Conseil des ministres sortant � assumer ses responsabilit�s jusqu'� la formation d'un nouveau Conseil. Prachanda, qui conduit depuis ao�t 2008 un gouvernement de coalition, a estim� que la d�cision du chef de l'Etat constituait �une attaque contre cette jeune d�mocratie et contre le processus de paix� tandis que le ministre de l'Information, Krishna Bahadur Mahara, a affirm� que �la d�cision de limoger ou de nommer le chef des arm�es incombe au gouvernement et non au pr�sident�. Pour sa part, un porte-parole des mao�stes a estim� que la d�cision de maintenir le chef des arm�es � son poste �viole les dispositions de la Constitution et met en p�ril le processus de paix� en cours dans ce pays himalayen enclav� entre l'Inde et la Chine. Le gouvernement n�palais, domin� par les mao�stes ayant largement remport� les derni�res l�gislatives, reproche au chef des arm�es n�palaises d'avoir d�rog� � l'accord de paix de novembre 2006 pr�voyant que l'arm�e nationale int�gre dans ses rangs les ex-rebelles mao�stes Le Premier ministre Prachanda avait demand� au chef des Arm�es d'expliquer pourquoi l'ordre de limoger huit g�n�raux et les consignes en mati�re de recrutement avaient �t� ignor�s. Par ailleurs, le limogeage du chef des Arm�es a �t� suivi du retrait du Parti communiste du N�pal marxiste-l�niniste unifi� (PCN-MLU, centre-gauche) de la coalition gouvernementale accusant les mao�stes d'avoir pris une �d�cision unilat�rale �. Le parti du Congr�s (centre-droit, opposition) a fustig� pour sa part une mesure �autocratique�. Les mao�stes �taient d�j� entr�s en conflit avec l'arm�e lors de la guerre civile, de f�vrier 1996 � novembre 2006, qui a fait 13 000 morts et ruin� l'�conomie du pays. Dans le cadre de l'accord de paix multipartite de 2006, quelque 19 000 anciens rebelles mao�stes ont �t� d�sarm�s, cantonn�s et plac�s sous le contr�le de l'ONU. Mais l'arm�e n�palaise demeure hostile � la r�int�gration dans ses rangs de milliers d'ex-gu�rilleros mao�stes redoutant que ces derniers ne �politisent� ces forces arm�es. Selon des analystes, le maintien de la paix au N�pal est tributaire de la r�ussite de l'incorporation de ces ex-gu�rilleros mao�stes, pour la plupart des jeunes d�s�uvr�s, dans l'arm�e r�guli�re, forte de quelque 90 000 hommes. Pour rappel, le N�pal, ancien royaume, est devenu une R�publique le 28 mai 2008 � la suite d'un vote de l'Assembl�e constituante (AC). Le d�part du roi Gyanendra a ainsi marqu� la fin de la seule monarchie hindouiste du monde, qui r�gnait depuis 240 ans.
