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HASSA�NE ZEMMOURI, L�EX-P-DG DE L�EX-ENAPAL AU SOIR D�ALG�RIE :
�Ma condamnation n�a �t� ni accidentelle ni le fait du hasard�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 05 - 2009

Six ann�es et demie d�incarc�ration � El-Harrach. Dix-sept ans de qu�te inlassable de r�paration. C�est trop pour un homme qui n�a pas commis le crime pour lequel on l�a injustement condamn�. Aujourd�hui, finis les d�dales �prouvants de la justice. Il est acquitt� et innocent�. Mieux vaut tard que jamais. Mais est-ce suffisant pour r�parer le pr�judice subi ? Il n�y a que celui qui a v�cu cette terrible cabale judiciaire qui peut en juger. Lui, c�est Hassa�ne Zemmouri, l�ex-Pdg de l�ex-Enapal. Il a tout et tant perdu, jusqu�� l��tre cher, sa m�re qui mourut alors qu�il �tait derri�re les barreaux. Aucune indemnisation, dit-il. Aujourd�hui, il lance une accusation � l�endroit de ceux qui l�ont vou� aux g�monies : des groupes d�int�r�ts que la transition vers l��conomie de march� n�agr�ait pas. Interview.
Entretien r�alis� par Abder Bettache
Le Soir d�Alg�rie : Dix-sept ans apr�s, la justice vous innocente. Vous y attendiez-vous ?
Hassa�ne Zemmouri : Dix-sept ans apr�s, la justice a fini par reconna�tre ce qui �tait parfaitement clair d�s le d�but de cette v�ritable cabale, d�lib�r�ment mont�e de toutes pi�ces contre ma personne. Je dis bien d�lib�r�ment, car il ne fait pas l�ombre d�un doute qu�il ne s agit ni d�une erreur accidentelle ni du hasard. Tout a �t� manifestement d�cid� et g�r� par l�ensemble du syst�me de r�pression de l��poque. Syst�me qui, comme tout le monde le sait, comptait en son sein des individus qui disposaient d�un pouvoir absolu et total sur le pays et le peuple. Ils n�avaient aucune limite, ce qui explique nombre de d�passements et le grand drame qu�a v�cu le pays. Pour ma part, convaincu d�avoir tr�s bien fait mon travail, dans la transparence et dans le seul int�r�t du pays, j�avais la conscience parfaitement tranquille donc je me suis battu contre cette justice qui �tait aux ordres.
Vous n�avez pas r�pondu � la question�
Si je me suis syst�matiquement pourvu en cassation aupr�s de la Cour supr�me qui, d�ailleurs, m�a syst�matiquement donn� raison, c�est parce que j��tais convaincu qu�un jour, avec le temps et les changements qui ne manqueraient pas d�intervenir, il y aurait une justice et des magistrats honn�tes qui prendraient leurs responsabilit�s et prononceraient le droit et rien que le droit. Ce jour a fini par arriver apr�s 17 longues ann�es de bataille judiciaire. J�ai �t� acquitt�, donc innocent�. Je l�ai toujours clam� haut et fort devant les magistrats qui �taient aux ordres � l��poque.
Lors de votre proc�s, vous avez d�clar� que vous faites les frais d�un r�glement de comptes entre groupes d�int�r�ts. Pouvez-vous �tre plus explicite ?
Oui je l�affirme. J�ai fait les frais d�un r�glement de compte entre groupes d�int�r�ts. Pourquoi ? Pour la seule et bonne raison que je n�ai pas h�sit� une seconde � donner un grand coup de pied dans la grosse fourmili�re qu��tait et qu�a toujours �t� l�Enapal. Cette action entreprise a provoqu� une v�ritable lev�e de boucliers de la part de ceux qui �taient derri�re les int�r�ts compradores que j�ai d�rang�s et que j�ai ouvertement combattus. Ils n�ont jamais accept� ce fait qui �tait inimaginable et inacceptable pour eux. N�ayant rien pu faire tant que j��tais en fonction et du fait �galement que je n�avais rien � me reprocher, ils m�ont attendu apr�s ma mise en cong� sp�cial, qu�ils ont arrang� au pr�alable avec un ministre de leur camp, pour actionner l�appareil r�pressif. Leur d�marche �tait diabolique. Ils ont en premier lieu propag� des rumeurs puis une arrestation qu�il fallait � tout prix cr�dibiliser. Il fallait aussi donner un coup d�arr�t aux r�formes �conomiques qui n��taient pas b�n�fiques pour eux.
Il n�en demeure que l�accusation vous a reproch� de ne pas avoir respect� la r�glementation en vigueur.
L�accusation m�a reproch� mille et une choses, pas seulement d�avoir enfreint la r�glementation. Le probl�me est qu�en v�rit�, � force d�user de contre-v�rit�s et de falsifications, ils ont fini par se m�langer les pinceaux. La r�glementation � laquelle ils se sont r�f�r�s �tait li�e � l��conomie socialiste et elle avait �t� abrog�e depuis longtemps. Hassaine Zemmouri n�a fait qu�appliquer la r�glementation et les lois en vigueur. Des lois li�es aux choix �conomiques et strat�giques du pays � cette �poque. Un choix port� sur l��conomie de march�, et j��tais en conformit� totale.
Si c��tait � refaire, reprendriez-vous l�initiative de 1990. C�est-�-dire agir en tant que premier responsable d�une entreprise publique sans disposer de l�autorisation politique ?
Etant un homme de conviction, de rigueur et d�efficacit�, il ne me viendrait pas une seule seconde � l�esprit d�accepter de g�rer quoi que ce soit sans au pr�alable avoir mis les choses au clair. Bien �videmment, en termes de pr�rogatives. Il �tait de mon devoir de prendre totalement les responsabilit�s inh�rentes � la gestion performante de toute structure, ce qui �tait d�ailleurs le cas de l�Enapal. J�avais carte blanche de la part de l�ex�cutif de l��poque. Il faut dire et reconna�tre m�me que c��tait pour la premi�re fois dans l�histoire du pays qu�un ex�cutif exigeait de ses gestionnaires qu�ils assument et prennent toutes les d�cisions � leur niveau. Oui, c��tait une premi�re pour ma part comme pour le reste des gestionnaires
Mais, il y a des comptes � rendre � votre tutelle...
Je rendais compte apr�s coup. Au cours des r�unions idoines, la tutelle �tait inform�e en temps r�el, ce qui est parfaitement normal. Sachant qu�il s�agit d�un secteur public et pour que notre �conomie d�colle, il est obligatoire de lib�rer totalement les �nergies. Il est imp�ratif de passer par une telle d�marche. Ce n�est pas en freinant l�initiative ou en embusquant partout des gardes chiourmes parasitaires, que nous serons performants. Il faut instituer la transparence partout et dans tous les domaines. Il faut une v�ritable d�mocratie. La libert� de penser, de s�exprimer, d�agir sans avoir peur. Quant � la politique, elle doit s�exprimer au niveau des conceptions et des choix strat�giques qui engagent le pays sur le long terme surtout � avoir un projet de soci�t�, une mode d�organisation socio�conomique, une �ducation nationale, etc.
Vous aviez mauvaise presse � l��poque o� vous �tiez P-dg de l�Enapal
La r�ponse est simple. Parce que j�exer�ais enti�rement mes responsabilit�s. Comme je vous l�ai d�j� dit, j�ai combattu et d�fendu le seul et exclusif int�r�t de mon pays. J�ai heurt� et d�rang� d�autres int�r�ts qui �taient manifestement en train de creuser la tombe de l�Alg�rie. La suite vous la connaissez�
Le cadre gestionnaire public est-il r�ellement aujourd�hui libre de ses gestes ?
Le cadre gestionnaire est-il libre de ses gestes ? Oui et non. Le cadre gestionnaire avait �volu� dans un cadre d��conomie dirig�e. Il �tait charg� par le politique d�assurer le fonctionnement �l�mentaire de l�entreprise � la t�te de laquelle il �tait d�sign�. C��tait un choix purement politique et strat�gique dict� par l�Etat. C��tait l��poque o� les entreprises publiques distribuaient des b�n�fices alors qu�il n�y avait pas trace de b�n�fices. Il fallait assurer la paix sociale et on ne demandait � personne d��tre performant ou rentable. Cette �poque est d�sormais r�volue, sauf � vouloir aller dans le mur. A cette �poque, le gestionnaire public ne pouvait pas �tre libre de ses actions. Aujourd�hui, on ne peut pas �tre performant, si l�on n�est pas libre de d�cider, d�agir et d�entreprendre. Le cadre de l��conomie de march�, qui se fonde sur la performance, impose la libert� d�initiative, et le cadre gestionnaire ne peut pr�tendre � cela que sur la base de comp�tences av�r�es. Pour ma part, je consid�re que la fonction � charge publique est avant tout hautement �thique. Il demeure, cependant, qu il y a encore nombre d�autres conditions � remplir pour que le cadre gestionnaire puisse travailler dans des conditions saines et loyales. L�, c�est une affaire de syst�me et de culture.
Et pourtant, l�acte de gestion a �t� d�p�nalis�
Vous dites que l�acte de gestion a �t� d�p�nalis�. Je crois bien que vous faites erreur. L�acte de gestion n�a pas �t� d�p�nalis�. C�est un simple subterfuge qui a substitu� de nouvelles lois en remplacement des anciennes, tout en gardant un flou flagrant qui ouvre la voie � toutes les interpr�tations possibles. C�est, encore une fois, la porte ouverte � toutes les d�rives. Le cadre gestionnaire est toujours en danger
Sept ann�es apr�s votre incarc�ration, l�entreprise que vous avez dirig�e, en l�occurrence l�Enapal, a �t� dissoute. Votre commentaire.
C��tait un des objectifs vis�s par tous les parasites de l��poque. Apr�s ma liquidation honteuse, alors que le chef du gouvernement de l��poque, apr�s une longue audition en t�te � t�te, avait conclu que ma gestion �tait cr�dible et performante, on a proc�d� � la liquidation de l�entreprise et partag� ses activit�s. On a sacrifi� 7 500 travailleurs, soit 7 500 familles jet�es dans la pr�carit� et la peur du lendemain sans compter que l�Etat a perdu un levier strat�gique d�action sur la s�curisation de l�approvisionnement en deniers alimentaires de base. Je consid�re, pour ma part, que cette d�cision est une erreur. Il faudrait rectifier rapidement et en marge, je rappelle qu�� l��poque, l�Enapal �tait en passe de devenir un puissant holding � travers les diff�rents partenariats n�goci�s avec de grands groupes internationaux. Les investisseurs avaient accept� de r�aliser ce qui aurait transform� l�Alg�rie et Alger en v�ritable plaque tournante du commerce international avec une position dominante sur le Bassin m�diterran�en et � moyen terme sur l�Afrique. H�las, cela a �t� sabord�. J�avais laiss� derri�re moi pour sept mois de stock de marchandises, soit trois mois de stock marchand et quatre mois de stock strat�gique.
Comptez-vous demander r�paration ?
Demander r�paration ? L�Etat s�est tromp� ou a �t� tromp� par des individus que je n�h�siterai pas � qualifier de malveillants. L�Etat peut donc r�parer et indemniser �quitablement. La justice s�est prononc�e. Elle a r�tabli la v�rit� en m�innocentant. C�est public et c�est au nom du peuple alg�rien qu�elle a jug� et qu�elle a rendu son verdict. L�Etat devrait donc prendre l�initiative de cette r�paration en termes de recouvrement de tout mes droits, � savoir pr�judices mat�riel, moral et social. Je pose la question : combien co�te une nuit, une journ�e de prison, lorsque vous �tes innocent ? Combien co�tent six ans et demi d�incarc�ration injustifi�e et injustifiable ? Combien co�tent six ans et demi loin de ma famille ? Enfin, le plus p�nible, combien co�te le fait que ma v�n�r�e m�re soit d�c�d�e, alors que j��tais injustement incarc�r� et que je n�ai pu ni �tre pr�sent � ses c�t�s ni � son enterrement ? Retenons aussi qu�avec l��ge et l��tiquette du repris de justice qu�on vous a coll�e, malgr� votre innocence, je n�ai pu durant cette p�riode de dix-sept ans, c�est-�-dire de novembre 1992 � janvier 2009, trouver un travail car l�affaire �tait pendante en justice. L�Etat doit donc prendre tous ces �l�ments en consid�ration pour une juste r�paration et me permettre de faire valoir, le cas �ch�ant, mes droits � la retraite.


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