Abdelaziz Ziari, pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale, est arriv� hier apr�s-midi � Paris et y sera jusqu�� vendredi pour une visite officielle, en r�ponse � l�invitation de Bernard Accoyer, son homologue fran�ais. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed L�objectif de cette visite, rappel� dans un communiqu� de la pr�sidence de l�Assembl�e fran�aise, est �la mise en place de la grande commission interparlementaire France- Alg�rie, dont le principe a �t� agr�� en 2007 par Jean-Louis Debr�, alors pr�sident de l�Assembl�e nationale�. La visite intervient dans un contexte particulier, domin� par les incertitudes sur les dates de visite d�Etat du pr�sident alg�rien en France. L�examen du programme d�taill� de la visite de M. Ziari, qui nous a �t� fourni par l�ambassade alg�rienne � Paris, ne mentionne aucune rencontre avec des responsables politiques fran�ais autres que les parlementaires. Assez �tonnant, lorsque l�on sait que lors de toutes leurs visites ant�rieures, les anciens pr�sidents de l�APN, Troisi�me homme de l�Etat alg�rien, �taient toujours re�us par le Premier ministre en exercice et le ministre des Affaires �trang�res, au moins. En dehors de la rencontre demain avec Jean- Louis Debr�, pr�sident du Conseil constitutionnel, M. Ziari rencontrera, si l�on s�en tient au programme officiel, presque tous les chefs de groupes parlementaires : Bernard Derosier, le pr�sident du groupe d�amiti� France Alg�rie et G�rard Larcher, pr�sident du S�nat. Un programme tr�s charg� mais qui ne va pas au-del� des institutions parlementaires. Il est vrai que le point central de la visite est la cr�ation de cette grande commission parlementaire, l�examen des modalit�s de son fonctionnement et le programme de coop�ration qui en d�coulera. Mais � l��vidence, peut-on, pour une visite d�un tel niveau dans la hi�rarchie de l�Etat, faire l��conomie de rencontres avec les premiers responsables politiques du pays visit�. La question s�impose d�autant plus que, d�un c�t� comme de l�autre, il nous apparaissait que l�on voulait �tourner cette page noire de l�histoire avec la France� et comme le pr�conisait le pr�sident alg�rien dans son message � l�universit� de S�tif le 7 mai dernier �trouver une voie originale qui permettra de d��tablir entre l�Alg�rie et la France, entre le peuple alg�rien et le peuple fran�ais des rapports authentiques d�amiti� sinc�re et v�ritable�. Et il est vrai aussi que dans la m�me p�riode, soit � l�occasion de la comm�moration r�cente en Alg�rie du 8 Mai 1945, le pr�sident de l�Assembl�e, qui intervenait sur les ondes de la Cha�ne 3, qualifiait d�ignobles les massacres du 8 Mai 1945 et estimait que la France devait faire repentance pour les crimes commis durant le colonialisme � et que par ailleurs �m�me si la France refuse tout acte de repentance, cela se fera un jour�. Est-ce cette d�claration, reprise tr�s largement ici en France, qui a confin� le programme de Ziari � des rencontres avec ses homologues parlementaires ? Jusqu�ici, il faut le rappeler, M. Bensalah, du temps o� il pr�sidait l�Assembl�e, avait �t� re�u en octobre 2001 par ses homologues mais aussi par les membres du gouvernement et plus r�cemment encore, Amar Sa�dani, lors de sa visite en France du 18 au 23 f�vrier 2007, en tant que pr�sident de l�APN avait �t� re�u par le Premier ministre de l��poque-Dominique De Villepin - et par le ministre des AE, Philippe Douste- Blazy. Bouderies des responsables du gouvernement fran�ais ou raisons plus profondes li�es � un climat d�incertitudes et de divergences sur le devenir des relations entre les deux pays ? La suite de cette visite pourra, peut-�tre, nous �clairer.