Une v�ritable dlala que ce week-end semiuniversel. Chacun y vend � sa place sa petite marchandise usag�e, et ce n�est pas pour autant que les vaches sont bien gard�es. Sauf les vaches � lait, celles que l�on dorlote comme un derrick ! Conjugu� au Ramadan qui ajoute sa touche d�irrationnel au grand bazar, on baigne dans le d�lire. Pr�parez-vous, on va vous r�veiller ! Tu parles d�un r�veil ! C�est l�assommoir collectif. Durable. Les journaux paraissant le seul jour f�ri� de la semaine, tu ne trouveras �a nulle part in the world ! Garanti ! Imagine Le Monde en France, The Washington Post aux Etats-Unis, The Guardian en Grande- Bretagne ou El Ahram en Egypte, en repos le samedi, mais activant les rotatives le dimanche ? La semaine � l�envers, le calendrier de guingois, la raison qui marche sur la t�te. Et si au moins ce renversement �tait la cons�quence d�un choix ! Mais, non ! Il ne proc�de ni d�une strat�gie commerciale ni d�une adaptation aux exigences d�un lectorat. Il r�sulte d�un diktat des imprimeries, lesquelles semblent faire leur petite cuisine toutes seules dans leur coin, � l�abri des dispositions l�gales prises par un Etat qui a encore la force d�en �dicter des bribes dans un souffle d�agonisant. Qui d�cide, en fin de compte ? Eh bien, c�est simple. El- Houkouma a grossi�rement arr�t� de d�placer le week-end. A moiti�, disons. Le reste, la mise en application, le plus difficile, on verra ! C�est chacun pour soi ? Que chacun prenne le week-end qui lui convient, c�est la semaine des quatre vendredis ! Moi, c�est le jour o� je dois sortir ma grand-m�re. Mon coll�gue, l�, derri�re le bureau, le gus � lunettes de greffier, lui, c�est le lendemain, son week-end. On ne peut partir tous le m�me jour. Le cafouillage provoqu� par ce micmac, c�est quand m�me du chiad�. Les tergiversations sur la r�partition des cours dans l�Education nationale, c�est quelque chose. Si, par exemple, le jour de repos hebdomadaire est vendredi, qui n�est pas le jour l�gal, on est hors champ. Total ! Ces petits ponts que distribue au pays ceux qui le gouvernent ne prouvent pas seulement qu�une d�cision aussi importante que le changement de week-end a �t� prise � la l�g�re. R�flexion, pr�paration, projection m�me, oulach ! Concertations avec les politiques et les professionnels des secteurs o� l�application est probl�matique ? Walou ! C�est le coup de t�te, l�impulsivit�, le fait du prince. D�brouillez-vous avec �a ! Apr�s tout, un peu plus de brouillage, �a n�a jamais tu� le d�sordre. Tout cela ne confirme qu�une chose : l�insigne incomp�tence de nos dirigeants. Oui, c�est �a, partez ! Vous voyez bien � quel point votre incomp�tence est nuisible au pays ! C�est la seule chose qui puisse �tre dispens�e de d�bat. Prenons l�Education nationale et les h�sitations dans lesquelles le minist�re s�ab�me non pas avant mais apr�s que la d�cision soit prise. On a tous entendu notre omnipr�sent et ind�boulonnable ministre des �coles tirer des plans sur la com�te en direct sur les radios. Les projections sont normales en d�autres circonstances. De m�me que les alternatives, s�ils elles avaient �t� �tudi�es avant d��tre livr�es en vrac � l�opinion publique m�me pas abasourdie, emball�e par l�incertitude et le doute d�amateurs. Lamentable. Surtout cette possibilit� �voqu�e de faire venir les �coliers le samedi. Ce qui �quivaut � abolir un jour de repos hebdomadaire en le fractionnant par petits morceaux. Genre : pour obtenir un week-end int�gral, tu colles bout � bout un morceau de vendredi, un fragment de samedi. Tu assembles tout �a avec de la colle alg�rienne qui ne colle rien et te voila semiuniversel. �Ils� auraient pu nous �viter tout ce cirque en se souvenant que la comp�tence des gouvernants, c�est de pr�voir. Une concertation minimum men�e en amont aurait fait faire l��conomie de ce spectacle affligeant. Concertation. M�me pas avec le corps enseignant. C�est d�j� un niveau de r�flexion que les incomp�tents qui sont au gouvernail ne peuvent atteindre. S�ils avaient seulement demand� leur avis aux repr�sentants des �l�ves, ils seraient sortis avec un projet un peu moins b�cl�. R�sultat : nous voil� flanqu�s d�une multitude de week-ends, ne sachant plus o� donner de la t�te dans cette synth�se �cum�nique sans le vouloir. Oui, si notre opini�tre singularit� se maintient contre vents et mar�es, ce n�est pas dans l�affliction d��tre gouvern�s par des gens qui ne voient pas devant la pointe de leurs chaussures. H�las, cette mal�diction est partag�e par nombre de pays. Combien de tyranneaux incomp�tents tr�nent-ils sur de grands peuples qu�ils m�nent droit aux r�cifs ! Notre singularit� est de donner dans l�absurde avec un tel sentiment d�autosatisfaction b�ate que �a en devient path�tique. Oui, ils vont r�ussir le pari de cr�er ce qui a toujours �t� comparable � la quadrature du cercle, l�impossible. Ils sont en train de fabriquer la semaine des quatre vendredis.