Pour une surprise, c�en est franchement une : le prix Nobel de la paix 2009 a �t� d�cern�, vendredi matin, � Oslo, au jeune pr�sident am�ricain, Barack Obama. Cette haute distinction couronne son engagement en faveur d�un monde d�nucl�aris�. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Le pr�sident am�ricain a �t� pr�f�r� � 204 autres nomin�s pour le prix Nobel de la paix. Le comit� Nobel, qui a inform� de son choix vendredi matin, a expliqu� qu�Obama se voit adjug� le prix pour �ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coop�ration entre les peuples�. Elu pr�sident des Etats- Unis d�Am�rique en novembre 2008 et pr�t� serment en janvier 2009, Barack Obama, l�Afro-Am�ricain, devient ainsi le troisi�me pr�sident am�ricain en exercice � se voir attribuer le Nobel. Th�odore Roosevelt le re�ut en 1906 et Woodrow Wilson en 1919. Un autre pr�sident am�ricain, Jimmy Carter en l�occurrence, s�est vu �galement distinguer, mais pas durant l�exercice de ses fonctions pr�sidentielles. Carter l�a obtenu en 2002. Cinq ann�es plus tard, soit en 2007, c�est le vice-pr�sident am�ricain Al Gore qui obtient la distinction. Barack Obama �merge du lot, parmi une pl�iade de nomin�s, alors qu�il n�est qu�au d�but de son mandat � la t�te de la superpuissance mondiale. Avant l�annonce surprise du nom du laur�at par le comit� Nobel, deux personnalit�s �taient donn�es comme potentiels attributaires du prix. Il s�agit de l�opposant zimbabw�en, devenu Premier ministre, Morgan Tsvangirai, et le m�decin congolais, Denis Mukwege. Ce dernier s�est engag� dans la cause humanitaire, en soignant les femmes victimes de la guerre civile. Mais le comit� Nobel a jet� son d�volu sur Obama parce qu�estimant que sa contribution pour la paix dans le monde est pr�pond�rante et son action si percutante. En septembre dernier, Obama, pr�sidant une r�union du conseil de s�curit� des Nations Unies, a r�ussi � arracher un vote unanime en faveur d�une r�solution am�ricaine appelant les pays nucl�aris�s � d�manteler leurs arsenaux. Le 7 juillet, � Moscou, il plaida pour un avenir assis non sur les tanks et les missiles, mais sur l��ducation. �L�avenir n�appartient pas � ceux qui massent des arm�es sur un champ de bataille ou qui enterrent des missiles, l�avenir appartient aux jeunes qui seront arm�s d�une �ducation et d�une imagination cr�atrice �, soutenait-il devant des �tudiants tout ouie � la nouvelle �cole d��conomie de Moscou. Partisan de la paix dans le monde, Barack Obama l�est incontestablement. Et on ne peut pas dire qu�il s�est converti � cette conviction apr�s son ascension au haut de l��chelle politique et institutionnelle am�ricaine. En 1983, il publiait d�j� un manifeste dans le magasine de l�universit� de Colombia et dans lequel il appelait � �casser la mentalit� de la guerre�. Port� � la pr�sidence am�ricaine, il n�a fait donc que joindre l�acte � l�appel qu�il lan�a d�j� dans sa prime jeunesse. Ses efforts en faveur de la paix �taient d�autant plus visibles qu�ils rompaient d�avec le �va-t�en-guerre� de son pr�d�cesseur � la Maison-Blanche, George Bush. En ce sens, le d�sengagement militaire de l�Irak s�appr�cie comme l�expression d�une volont� � fonder les rapports entre les Etats autrement que dans un rapport de force (militaire). Ainsi se lit �galement son engagement � trouver une solution au conflit isra�lopalestinien. Obama a gagn� aussi les faveurs du comit� Nobel en activant une diplomatie am�ricaine tous azimuts, laquelle ne toise pas de haut, comme c��tait le cas durant le r�gne de Bush, ce que l�on d�signe commun�ment par les �petits pays�. Le pr�sident am�ricain, qui op�re par escales �quilibr�es entre �grandes� et �petites� capitales, fait dans le plus que correct diplomatique.