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LETTRE DE PROVINCE
Un pays � bout de nerfs Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 11 - 2009

Entendons-nous bien, il ne s�agira pas ici d��voquer l�imminence du fameux match de football, mais d�autres menaces qui risqueront de surprendre d�autres soirs, plus lointains certainement, que celui du 14 novembre. A cet �avertissement� de journaliste, nous sentons d�j� sursauter, � partir de leurs confortables certitudes de rentiers, tous ceux qui n�y verraient dans ce commentaire que l�insignifiance de quelques cassandres en mal de pr�diction ! Un boutefeu arm� d�une plume et �carapac� dans le ressentiment.
Quel renversement de perspective au moment o� la presse, qui observe et rapporte fid�lement, s�accorde pour noter que le pays est tendu � rompre. Il est au bord d�une grave crise de nerfs qui pr�lude, si celle-ci n�est pas soign�e dans l�urgence, de la mont�e des houleux marais sociaux. De ceux qui, apr�s leur passage, laissent d�irr�parables d�g�ts. A se rappeler leur engouement flatteur du pass�, l�on peut comprendre que cette cohorte d�enr�l�s dans les fonctions de pompiers s�efforceront d�abord de taire la critique. Tout n�est pour eux que rumeur malveillante et qu�il n�est de v�rit� que dans la �parole officielle �. Or, �tonnamment, c�est de celle-ci que manque l�Etat pour rassurer. Et ce ne sont pas les quelques loufoques assertions d�un Premier ministre, longtemps invisible et de moins en moins loquace, qui feront baisser la grande fi�vre. Celui qui, r�cemment, s�est distingu� sottement en commentant l�affaire de Diar Echems, n�auraitil pas d� commencer par dialoguer avec ceux qui interpellaient violement l�Etat ? �L��meute ne r�gle rien�, disait-il en guise de condamnation sauf qu�il oublie qu�il y a autant, sinon plus, de culpabilit� dans le silence incompr�hensible de l�Etat qu�il ne veut l�admettre. En responsabilit� politique, l�on ne peut d�roger au devoir d��couter, de r�agir publiquement, d�arbitrer ponctuellement les conflits sociaux et de clarifier par la n�gociation la moindre discordance. Plus personne au sommet de l�Etat ne le fait ou tout au moins ne d�sire en rendre compte � l�opinion. Depuis avril dernier, le sommet du pouvoir s�est retir� dans un dangereux bunker, d�o� ses �chos se font rares. Un d�sengagement rampant qui fait peur au pays et mal � sa cr�dibilit�. Qu�il feigne d�ignorer qu�il existe un distinguo tranch� entre une pr�sence de tous les instants � la barre et la navigation � l�estime ne le rend pas plus subtil dans sa d�marche. Cette derni�re serait plut�t la source de tous les d�litements des institutions. Entre la rectitude �thique, qui contraint ceux qui gouvernent � assumer pleinement et publiquement leurs charges, et le d�voiement des fonctions, qui poussent en permanence � la gestion secr�te des carri�res, il semble que l�on ait choisi actuellement de se cantonner dans cette derni�re. Il est vrai que la premi�re p�se d�un trop lourd fardeau d�abn�gation pour de si fr�les �paules politiques au moment o� les nuages s�amoncellent. A l�exception de quelques proches, nul ne sait dans quel �tat d�esprit est actuellement le chef de l�Etat et comment il compte rem�dier au d�senchantement national. Pour avoir exig� et obtenu, gr�ce au dernier amendement constitutionnel, l�abrogation du poste de chef du gouvernement, n�est-il pas dans l�obligation d�assumer seul l��chec notoire de ce gouvernement ? M�me s�il refuse toujours de s�exprimer sur le sujet et qu�il privil�gie un hautain d�tachement vis-�-vis des questions d�intendance de l�Etat, il ne peut durablement maintenir un tel statu quo � ses c�t�s et dans le m�me temps exiger que l�on �pargne l�image d�un r�gime qu�il incarne. Six mois apr�s sa r��lection, n�est-il pas encore l� � cultiver les �quilibres des clans en laissant la bride l�ch�e � de nombreux ministres ayant �chou� plus d�une fois ? Au moment o� sur le front social, une s�rie de d�brayages sont annonc�s et que le recours aux �meutes destructrices n�est pas exclu, il s�abstient de s�exprimer. Quand de toutes parts lui parviennent des appels au changement radical (celui de son propre style et de ses commis) et qu�il n�y a aucun retour d��coute, comment interpr�ter cette �glaciation� au sommet ? L�usure, apr�s dix ann�es de pouvoir, serait une explication, mais qui ne se suffirait pas � ellem�me faute de l�avoir mise en perspective avec le personnage lui-m�me. Connu et reconnu pour ses qualit�s de tribun, a-t-il encore la vigueur pour convaincre par le discours quand beaucoup de ses promesses ont �t� oubli�es par lui ? Lui, justement, qui par intelligence politique ne s�abuse pas sur l�origine de sa long�vit� au pouvoir, comprend d�sormais que ses atouts d�hier sont inop�rants. Aussi s�est-il subtilement converti � la vertu de la parole rare afin de lui donner la solennit� des oracles. D�j� qu�il n�a jamais �t� enclin � s�adresser fr�quemment � la nation et accessoirement converser avec la presse indig�ne, le voici qu�il opte pour une r�serve de monarque � l�abri des contingences. Prendre de la hauteur rime chez lui avec distance, ce qui � l��vidence est une grossi�re erreur. Dans un pays f�brile o� l�odeur de poudre menace d�asphyxier les villes et les villages, il y a toujours un moment crucial o�, tout grand prince que l�on soit, l�on est en devoir de quitter son ermitage et de parler.
Comme l��crivait avec unepointe d�ironie f�roce un publiciste de renom(1), dont il se pr�vaut de son amiti� : �Lorsqu�on exige d�un peuple le devoir de seulement ob�ir dans son int�r�t, pourquoi s��tonner alors qu�un jour il en vienne � revendiquer son droit � l�ingratitude ?�. Et de conclure avec une componction voulue : �... A m�diter !�.
Quoi de mieux qu�un conseil d�ami pour d�ciller le regard ?
B. H.
(1)- Jean Daniel, directeur du Nouvel Observateuret a �t� fait docteur honoris causa de l�Universit� d�Alger en 2005 sur la demande du pr�sident Bouteflika, au moment, o� le journaliste Benchicou purgeait une peine de prison inique.


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