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CHRONIQUE D�UN TERRIEN
La grande harba (XXIV) Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 12 - 2009

Le train peinait � traverser la nouvelle cit� de Oued Smar- Tchou En La�, ancienne banlieue d�Alger devenue une gigantesque ville de pr�s de 5 millions d�habitants. D�imposants gratte-ciels couraient � l�horizon, au milieu des denses fum�es d�usines implant�es par milliers. Depuis l�arriv�e des Chinois, la zone, ancien bazar o� se vendaient les produits les plus divers provenant de l�importation anarchique, �tait devenue un lieu de production qui exportait vers le monde du t�l�phone portable � la grue monumentale.
Les Chinois s��taient dits : �Pourquoi gaspiller les devises de l�Etat alg�rien dans l�importation de n�importe quoi. Nous allons utiliser une partie de cet argent dans l�investissement productif.� Le gouvernement de Ouahybelkha, en panne d�id�es depuis qu�un certain Rammet dit �le bradeur� avait voulu tout vendre pour une bouch�e de pain, trouva l�id�e s�duisante. Il y eut plusieurs r�unions communes entre les repr�sentants de la communaut� chinoise et les gars du minist�re du patriotisme �conomique. Il fut d�cid� d�arr�ter l�importation de toute marchandise que l�on pouvait produire ici. Ainsi, les limonades tunisiennes, turques et autres, comme les biscuits, jus d�orange, chewing-gum, confitures, tomates en conserve, etc. (la liste est longue) furent refoul�s � nos fronti�res. Imaginez que l�on trouva m�me le fameux �foul m�d�mes�, plat national �gyptien, mis en bo�te et exp�di� en Alg�rie par je ne sais quel petit malin. Peut-on envoyer nos �m�hajeb� nationales en Egypte ? L�Alg�rie �tait devenue la vache � lait de tout le monde. N�importe qui pouvait venir s�installer ici et cr�er une Sarl d�importation. Souvent, ce sont des gens issus des soci�t�s productrices �trang�res ou proches d�elles qui sont envoy�s chez nous pour pomper nos devises et nous envoyer, en contrepartie, n�importe quoi ! La surfacturation aidant, ils se sucraient sur notre dos� Les Chinois �taient fermes. Ils impos�rent au gouvernement une ligne de conduite draconienne. Certains ministres �taient m�contents parce qu�ils avaient des int�r�ts dans l�importation, soit qu�ils poss�daient des soci�t�s � l��tranger, soit qu�ils recevaient des pots-de-vin sur les produits import�s par leurs d�partements minist�riels. Mais le gouvernement avait peur de d�cevoir les Chinois qui pouvaient, � tout moment, mettre le pays � feu et � sang. En outre, les autorit�s ne voulaient pas laisser enti�rement l�initiative du patriotisme �conomique aux �trangers. En fin de compte, le plan de la relance de l�industrie fut adopt� en conseil des ministres et la presse officielle ne souffla pas mot de l�initiative chinoise. C�est le gouvernement qui fut combl� de qualificatifs �logieux pour ce plan hardi qui allait permettre � l�Alg�rie, non seulement d�assurer son autosuffisance en divers produits de consommation courante, mais aussi d�en exporter une grande partie. Un journal d�opposition du nom path�tique de L�Alg�rie moustachue fit para�tre un �ditorial qui rappelait aux Alg�riens (h�las ! ils n��taient plus l� ! tous �taient partis en Sard�lie) que le nouveau plan du gouvernement Ouahybelkha n��tait, ni plus, ni moins, que la poursuite du programme de feu le pr�sident Boumediene dont la politique �conomique �tait bas�e sur le principe du �compter sur soi�. L��ditorialiste, un nostalgique de l��poque lumineuse d�une Alg�rie r�volutionnaire debout et respectable, �crivait : �Des sources dignes de foi indiquent que ce retour � des principes issus de la glorieuse R�volution de novembre ne serait pas d� � l�initiative des seuls membres du gouvernement dont la tendance g�n�rale est plut�t au lib�ralisme. Nos sources affirment qu�un certain Aom Est Gnout avait profit� de la pr�sence du ministre Rammet � une colonie de vacances organis�e au profit des enfants des mineurs de l�Ouenza, pour le sensibiliser sur la n�cessit� de revoir totalement la politique �conomique du pays. Comme tous nos ministres, le Rammet en question ne connaissait pas bien la vraie vie des populations. Ce sont des responsables qui travaillent ici mais vivent ailleurs. On dit que le ministre fut surpris de trouver des produits de basse qualit� dans les superettes qu�il a visit�es � l�Ouenza, o� l�on ne vendait que de la marchandise �trang�re. La mine avait �t� c�d�e � des Hindous orthodoxes et ces derniers firent main basse sur la ville et ses infrastructures. L�ancienne coop�rative de consommation fut transform�e en superette truff�e de produits indiens. La marchandise alg�rienne �tait carr�ment refus�e. Cette situation n��tait pas limit�e � la seule ville mini�re. L� o� il y avait des Japonais, on ne vendait que des produits venus de l�empire du Soleil levant et l� o� on trouvait des Egyptiens, �a sentait la f�ve pourrie dans tout l�entourage !� �Les Chinois, ayant compris que le pays rec�le d�immenses potentialit�s en mati�res premi�res et en infrastructures de base, se sont mis dans la t�te de les exploiter pour faire baisser la facture d�importation. Ils sont 35 millions de Chinois � vivre sur cette terre et ce sont donc 35 millions de consommateurs. Ils commenc�rent par boycotter tous les produits �trangers qui avaient leurs �quivalents en Alg�rie. Les patrons � eux aussi chinois � retrouv�rent le sourire. Leurs usines se remirent � travailler. Quand on ach�te un produit du pays o� l�on vit, on sauve des emplois, on aide l��conomie nationale et on fait tourner la machine. Quand on se rue sur un produit �tranger, on aide une �conomie �trang�re, on sauve des emplois � l��tranger et on gaspille nos devises. Ce sont ces arguments, d�velopp�s par le mineur Aom Est Gnout qui firent changer de cap � la politique �conomique de M. Rammet. A son retour � Alger, il en parla aux autres membres du gouvernement. Comme la mode n��tait plus au lib�ralisme outrancier depuis qu�un goldenboy de Wall Street avait tap� dix z�ros au lieu de trois sur un clavier d�ordinateur, d�clenchant, sans le savoir, la plus grande crise financi�re de ce si�cle nouveau, le gouvernement de Ouyahibelkha trouva la formule s�duisante. Ce retour aux id�es qui ont fait la force �conomique de l�Alg�rie, nous les devons aussi � il ne faut jamais l�oublier � au r�veil du sentiment national, au retour des id�es d�appartenance � une entit� � et une identit� �, � l�attachement aux valeurs patriotiques symbolis�es par l�embl�me national, qui ont accompagn� la formidable aventure du onze national de l�Alg�rie africaine.� L��ditorial d�plut royalement � la Cour, mais comme tout le monde f�tait la victoire, on oublia d�ordonner � l�Anep de mettre L�Alg�rie moustachue sur la liste rouge des quotidiens qui ne recevront jamais la publicit� de Mobilis ou de Sonatrach ! C�est ainsi que se d�veloppa la zone de Oued S�mar-Tchou En La� et toutes les autres r�gions du pays. L�Alg�rie africaine n�importait pratiquement plus rien, hormis quelques rares mati�res premi�res non disponibles ici. Comme on ne voulait pas tomber dans les m�mes exc�s connus auparavant, les produits de luxe �taient autoris�es � l�importation, mais fortement tax�s. Celui qui ne se contentait pas des parfums sous licence de Tlemcen ou d�El Oued devait en payer le prix. Et les fins gourmets qui voulaient du saumon fum� de Norv�ge ou du chocolat suisse devaient �galement casquer ! Le gars qui nous expliquait tout cela en bon fran�ais ne devait pas avoir plus de 35 ans. Il faisait partie de cette nouvelle jeunesse install�e en Alg�rie et qui avait tout de suite compris qu�elle disposait d�un v�ritable tr�sor. Le pied-noir s��tait r�veill� de sa saoulerie. Il avait la gueule de bois et n�arrivait m�me pas � bien articuler ses mots : �C�est bien beau tout cela ! Mais si les pieds-noirs �taient rest�s, vous n�auriez pas eu besoin des Chinois pour vous r�veiller ! Nous n�aurions pas accept� de tout importer et nous n�aurions jamais permis de transformer ce grand pays en immense bazar. Ha ha ha, elle est bien bonne, celle-l� ! Le patriotisme �conomique ? Mais nous �tions des patriotes �conomiques avant l�heure�� Silencieuse jusque-l�, Meriem El Aggouna se leva et gifla le pauvre buveur de Jacks Daniel�s. Ce dernier, au lieu de se calmer, se leva et nous d�fia : �OK ! Les Chinois ont r�veill� ce pays ! Or ! Tenez, lisez ce canard, l� en page 4.� Il nous lan�a le journal et se rassit. Nous nous pr�cipit�mes sur le papier. Un encadr� signalait que depuis l�arriv�e de 35 millions d�Alg�riens en Sardaigne � devenue Sard�lie �, ce pays importait de tout : �Du bl�, des mati�res agricoles, mais aussi des aiguilles, des limes, des voitures, des ordinateurs, des t�l�phones, des stylos, des tee-shirts. Tout, quoi ! Mais la Sard�lie vit sur un nuage depuis sa qualification en Coupe du monde et tout le monde parle ici d�un �ventuel derby Sard�lie- Alg�rie africaine. De quel c�t� penchera le c�ur des Sard�les ?�
A suivre


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