Le ministre de la Sant� a d�clar�, jeudi, aux membres de la commission de la sant� de l�APN, que l�Alg�rie avait re�u, la veille, un nouveau lot de vaccins contre la grippe A/H1N1 fourni par GlaxoSmithKline. Une situation plut�t �tonnante puisque le contrat entre les deux parties stipule que les livraisons doivent �tre suspendues tant que les autorit�s alg�riennes n�ont pas d�livr� d�autorisation de mise sur le march�. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L�Alg�rie a-t-elle ou non d�livr� d�autorisation r�glementaire pour la mise sur le march� du vaccin contre la grippe A/H1N1 ? La question m�rite d��tre pos�e. Jeudi, lors de son passage devant les membres de la commission permanente de la sant� de l�Assembl�e populaire nationale, Sa�d Barkat, a annonc� que l�Alg�rie avait re�u une nouvelle quantit� de doses. �Nous avons r�ceptionn� hier (mercredi) 631 000 doses de vaccin contre la grippe porcine, ce qui fait que nous disposons actuellement de 1 310 000 doses�, avait alors indiqu� le ministre de la Sant� devant les parlementaires. Pourtant, aucun nouveau lot de vaccin n�aurait d� �tre livr� par GlaxoSmithKline puisque � th�oriquement � les autorit�s sanitaires alg�riennes n�ont toujours pas d�livr� d�autorisation r�glementaire de mise sur le march�. Une disposition consign�e noir sur blanc dans le contrat n�goci� par le minist�re de la Sant� et cosign� par l�Institut Pasteur d�Alg�rie (IPA) et le laboratoire pharmaceutique GSK. En effet, l�article 4.2 pr�cise que l�IPA dispose d�un d�lai de 7 jours pour notifier � GSK la confirmation de l�octroi d�une autorisation temporaire de mise sur le march�. Auquel cas, l�obligation de GlaxoSmithKline de �fournir le vaccin pand�mique � l�IPA sera suspendue durant un nombre de jours �gal au nombre de jours �coul�s entre la date de notification et la date d�octroi de l�autorisation r�glementaire. D�s la d�livrance de l�autorisation r�glementaire, GSK doit amender et notifier � l�IPA le nouveau programme pr�vu de la livraison et modifier le calendrier (art 4.2 b)�. Il est utile de pr�ciser que dans ce cas de figure, les mesures contractuelles qui lient les deux parties sont tr�s strictes. �En attendant la d�livrance de l�autorisation r�glementaire, GSK peut r�affecter le volume de vaccin pand�mique fabriqu� pr�alablement � l�octroi de l�autorisation � d�autres clients.� A terme, le risque pour l�Alg�rie �tant de ne pas recevoir la totalit� de sa commande et de la voir distribu�e � d�autres pays. D�o� l�introduction de la clause suivante : �Pour �viter tout doute, l�IPA est tenu d�acqu�rir le volume de vaccin pand�mique de GSK, nonobstant le retard de livraison et conform�ment aux dispositions du pr�sent paragraphe (b)�. Les retards enregistr�s dans la d�livrance de l�autorisation de mise sur le march� entra�nant l�arr�t des livraisons, les risques que pourraient entra�ner le stockage des doses de vaccins et les frais inh�rents � une telle op�ration seront � la charge exclusive de l�Institut Pasteur d�Alg�rie. L�IPA doit demander � GSK �de prendre en charge le stockage des vaccins pand�miques au niveau de toute installation de stockage que GSK estime appropri�e dans l�attente de l�octroi de l�autorisation r�glementaire. Un tel stockage sera aux seuls risques de l�IPA, et GSK ne doit pas �tre tenue responsable ou tenu envers l�IPA de toute perte ou endommagement du vaccin pand�mique au cours de cette p�riode de stockage (�). L�IPA doit payer � GSK les frais et d�penses engag�s par GSK et ses filiales dans le cadre d�un tel stockage, dans les trente jours suivant la r�ception de la facture de GSK ou ses filiales pour ces frais et d�penses, �mis de temps � autres (4.2.c)�. On comprendra que l�application de ces clauses ne fera qu�alourdir la facture de 73 millions d�euros que doit payer l�Etat pour prot�ger les Alg�riens contre la grippe A/H1N1. Tout ceci bien s�r sans aucune garantie du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline. Actuellement, il est impossible de savoir si les autorit�s sanitaires ont d�livr� ou non une autorisation de mise sur le march� � GSK tant la gestion de ce dossier inextricable se d�roule dans une opacit� totale. Th�oriquement, la d�livrance de ce document saurait avoir lieu du moment que les trois laboratoires charg�s du contr�le du vaccin n�auront pas confirm� son innocuit�. Et en d�clarant, jeudi, � l�APN, que les laboratoires alg�riens (l�Institut Pasteur d�Alg�rie, le Laboratoire de toxicologie d�Alger et le Laboratoire de contr�le des produits pharmaceutiques) assument une responsabilit� �absolue� dans le processus de contr�le, Sa�d Barkat ne fait que d�gager la responsabilit� de son d�partement dans la gestion de ce dossier. Pourtant, les incoh�rences dans ses d�clarations prouvent le contraire. Selon les explications pr�sent�es aux d�put�s par le ministre de la Sant�, la batterie d�analyses entreprises par les trois laboratoires n�cessite �une p�riode in�vitable qui dure entre 14 � 21 jours et passe par plusieurs op�rations �. Une affirmation qui va � contresens des d�clarations pr�c�dentes de ce m�me ministre qui avait annonc� que la campagne de vaccination d�buterait 48 heures apr�s la r�ception du premier lot. Ce dernier ayant �t� livr� le 7 d�cembre, la vaccination aurait d� �tre lanc�e vers le 10 d�cembre. A ce moment pr�cis, il n��tait pas question de contr�les et d�analyses a posteriori qui pourraient s��taler sur �21 jours�. La d�livrance par l�Institut Pasteur d�Alg�rie de la mise sur le march� du vaccin fourni par GSK ne devait �tre qu�une simple formalit�. Mais la mort des cobayes lors des tests effectu�s au niveau de l�IPA sur le premier lot de vaccins a vraisemblance fauss� les pr�visions du d�partement de Sa�d Barkat qui, rappelons-le, a n�goci� seul le contrat avec le laboratoire britannique.