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Les patries d�Albert Camus Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 01 - 2010

Le 4 janvier 1960, Albert Camus est tu� dans l�accident de la Facel V�ga conduite par Michel Gallimard. Il a 47 ans. Une mort � la James Dean. Comme pour ce dernier, il y a un c�t� h�ros chez lui. Dans sa sacoche, un texte inachev�, Le Premier homme, qui ne para�tra qu�en 1994. La geste d�un enracinement. A le lire, on comprend Camus, son �cart�lement, ses d�chirures, les failles qu�il chevaucha toute sa vie. A sa mort, le silence qui le recouvre est plus pesant que celui qu�il a observ� � propos de l�Alg�rie de son vivant.
Il n�en sortira que, paradoxalement, � la faveur de la plong�e de ce pays dans les enfers de la violence politique des ann�es 1990, comme si un ph�nom�ne de vases communicants entre lui et sa terre natale fonctionnait au m�pris de la chronologie. Mais cet �crivain humaniste, que le soleil d�Alg�rie a emp�ch� de voir son pays de naissance dans toute sa pl�nitude, a-t-il jamais �t� enti�rement enterr� pour nous ? Pas un �crivain alg�rien n�a fait l��conomie, � un moment ou � un autre, de s�interroger sur la vie et l��uvre de cet a�n� belcourtois que son temp�rament m�diterran�en � cette passion indomptable � a pouss� � affirmer qu�il pr�f�rerait sa m�re � la justice. Ce positionnement passionnel a fait les d�g�ts que l'on sait, mais je ne vois que tr�s peu de M�diterran�ens qui soutiendraient le contraire. Camus� Encore ? Et cette phrase, la m�re, la justice ! Eh, oui, encore, Camus ! Eh oui aussi, des mots si puissants qu�on ne peut reparler de lui sans ressortir cette phrase litigieuse. Mais que dire de Camus en dehors de cette pol�mique r�currente ? Pas grand-chose, en d�pit de l�actualit�, de �son� actualit�. On a l�impression que tout a �t� dit. A sa mani�re, le 50e anniversaire de sa mort est une actualit� qui offre l�occasion d�avoir une pens�e pour lui, grand fr�re �gar� � travers les chicanes de l�Histoire. De reparler de tout ce qui, le concernant � ses questionnements, surtout � est rest� en suspens. Et puis, il y a cette autre actualit� : la proposition de le �panth�oniser �. En voulant le d�m�nager du petit cimeti�re intime de Lourmarin dans le Lub�ron, Nicolas Sarkozy a certainement en vue d��galer sinon de rivaliser avec le geste de Jacques Chirac en 1996 devant les cendres de Malraux transf�r�es au Panth�on. Y aurait un beau discours � faire ! A quel point Nicolas Sarkozy s�int�resse-t-il � Camus dont la r�flexion et la pratique ont �t� consacr�es � un projet moral aux antipodes de la soci�t� in�galitaire � laquelle travaille le pr�sident fran�ais ? A l�en croire, �gr�ce � lui, j'ai la nostalgie, chaque fois que je vais en Alg�rie, de ne pas �tre n� en Afrique du Nord�. Mais comme le vivent au quotidien de nombreux Fran�ais, �tre n� en Afrique du Nord n�est pas de tout repos lorsqu�il s�agit de refaire ses papiers. Oui ! Revenons � Camus. Par une ironie du sort, il semble devenir un �crivain pour chefs d�Etat. Avant qu�il ne suscite l�engouement de Sarkozy, George Bush avouait avoir lu, alors qu�il �tait encore � la Maison- Blanche, L�Etranger. Un roman dont le h�ros tue un Arabe ? �Une lecture int�ressante et rapide�, commenta le d�clencheur de la guerre d�Irak. En fait, le retour de Camus s�est amorc� depuis longtemps d�j�. En 1999, l'Etranger se classe en t�te d'un top 50 �tabli par 6 000 lecteurs. Mais, surtout, le premier roman de Camus (publi� la premi�re fois en 1942) s�est vendu � 6,7 millions d'exemplaires �coul�s en Folio. C�est le livre de poche le plus vendu en France. De plus, Camus reste l�auteur le plus �tudi� dans les universit�s am�ricaines et une r�f�rence philosophique pour les ex-dissidents des pays de l�Est. Mais que nous l�gue-t-il ? Une immense interrogation sur le destin des hommes et des nations. Son esth�tique de l�absurde est aujourd�hui en �uvre dans le geste placide de l�homme faisant face � la d�mesure du monde et de lui-m�me. On a beau retourner la question dans tous les sens, on en conclut d�finitivement que si Camus ne voulait pas que l�Alg�rie reste fran�aise, il n�acceptait pas plus son ind�pendance sous la conduite du FLN. Ceux qui pardonnent au grand homme sa c�cit� passag�re trouvent � son expectative des raisons valables, notamment � et comment en disconvenir ? � celle-ci : c��tait d�abord un artiste et non un homme politique. Il n�avait pas � se positionner sous la pression d��v�nements qui poussaient � l�irrationnel. On peut entendre cet argument. Mais comment ne pas le confronter aux raisons de justice qui ont conduit tous les autres �crivains alg�riens, berb�ro-arabo-musulmans et europ�ens confondus, de Feraoun � Jules Roy, en passant par Pelegri, Robl�s, S�nac, Mammeri, Kateb Yacine, Dib, Jean Amrouche, � se positionner clairement en faveur de l�ind�pendance de l�Alg�rie ? C�est une vieille histoire qu�il ne faut pas �ruminer� ad vitaem ? D�accord ! C�est bien parce que Camus a �t� un �crivain simple dans sa fa�on d�exprimer son univers et complexe dans son positionnement politique qu�il nous est utile aujourd�hui. Il est une source de questionnements � laquelle on devrait s�abreuver pour ne pas tomber dans les manich�ismes qui gouvernent le monde de la politique, de la pens�e, de la litt�rature et m�me de l�art. Camus, Alg�rien d�une Alg�rie qui n�existait que dans sa t�te, et Fran�ais d�une France qui lui reprochait d��tre Alg�rien ? Ce choc le projetait dans l�universel en passant pardessus la congruit� des appartenances nationales. Son incapacit� � d�coupler les deux parties qui le composaient est sa plus belle �uvre. Celle qu�il avait commenc� � raconter dans le Premier homme.

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