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S�TIF: LA PASSION DE D�FENDRE DE JACQUES VERG�S
Comprendre n�est pas excuser
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 04 - 2010

�Le m�decin ne soigne pas la maladie, mais le malade, l�avocat ne d�fend pas le crime mais celui qui l�a commis.�
Hier, l�auditorium Kacem Na�t-Belkacem de l�Universit� de S�tif a abrit� une conf�rence organis�e par l�Association des anciens �l�ves des lyc�es Mohamed- Kerouani (ex- Albertini) et Malika-Ga�d de S�tif. Devant une salle archi-comble, Me Verg�s, avocat connu dans le monde entier mais aussi controvers� en France, donnait une conf�rence. Le sujet : �La passion de d�fendre� On ne pr�sente plus Jacques Verg�s : aventurier rocambolesque, id�aliste engag�, h�raut des causes les plus d�rangeantes et souvent les plus nobles, des faits divers les plus sordides aux luttes de lib�ration nationale en passant par le terrorisme international et l�activisme politique. Ce m�tis franco-vietnamien � que de Gaulle traita un jour de �dr�le de coco� tout en lui accordant sa camaraderie comme compagnon d�armes de la r�sistance � ennemi de tous les colonialismes, qui a fr�quent� une galerie d�individus aussi divers que Mao, Pol Pot, Klaus Barbie, Carlos et bien d�autres encore, revient avec nous sur les souvenirs et les probl�matiques qui l�ont marqu� : la r�conciliation des forces progressistes et nationales, le FLN, la lutte des fedayin, la question de la dignit� humaine et le bonheur d��tre avocat Ma�tre Verg�s est connu comme �l�avocat des r�prouv�s� ou l�avocat des causes perdues. Ses clients, souvent jug�s �ind�fendables� car faisant l�unanimit� contre eux, sont condamn�s d�avance par l�opinion publique. Entre autres, Klaus Barbie, Carlos et aussi des combattants du FLN en Alg�rie, consid�r�s comme des terroristes dans les ann�es 1950 qui, aujourd�hui, ont droit au tapis rouge. Dans son travail d�avocat, il cherche avant tout � comprendre comment un homme arrive � commettre son acte. Or, qui conna�t l�accus�, qui conna�t les faits ? C�est l�avocat ! Dans un proc�s il y a toujours des faits incertains. Mais souvent, on juge d�apr�s son intime conviction et non d�apr�s des faits ind�niables. Lors d�un proc�s, il importe de comprendre l�encha�nement des actes. La d�fense est aussi un pacte entre l�avocat et son client. Dans un proc�s, un drame s�accomplit sous nos yeux. �Chez Euripide ou Racine, dit-il, nous savons que Ph�dre va se suicider. Dans un proc�s, nous ignorons jusqu�au bout quel sera le sort de l�accus�. C�est ce qui donne au proc�s son c�t� al�atoire, son image trembl�e si fascinante. L�incertitude ne concerne pas seulement l�issue, mais les faits : les faits eux-m�mes sont incertains. A chacun sa v�rit� !� �La profession d�avocat n�est pas seulement l�exercice d�une technique, c�est aussi et avant tout une mani�re d�assumer l�humanit� de tous les hommes, coupables ou non. Quand on vit une grande passion, il est bon d�en rechercher les causes. Ayant la passion de d�fendre, j�interroge naturellement les affaires qui me sont confi�es et je constate qu�un dossier de justice est le sommaire d�un roman ou d�une trag�die inachev�e. Du drame qu�il rec�le, je suis tour � tour spectateur, lecteur de la transcription faite par le juge, enfin co-auteur de l��pilogue ou de l�acte V qui lui donne un sens. La parent� formelle entre l��uvre de justice et l��uvre litt�raire est �vidente.� Lors de sa conf�rence, Me Verg�s a tenu � donner des exemples �loquents comme Antigone, une trag�die con�ue comme un proc�s, ou encore Jeanne d�Arc, un proc�s qui se d�roule comme une trag�die ou encore le proc�s de Julien Sorel. �Ce sont des monstres, dit-on parfois de certains criminels. On pense ainsi les exclure du genre humain, les rejeter parmi les animaux les plus �nigmatiques, le Minotaure ou le Sphinx. En oubliant que celui qui d�chiffre l��nigme,�dipe, est lui-m�me un monstre, aux yeux du peuple, avec ses pieds bots. Mais � les exclure de l�Humanit�, on se condamne � ne pas comprendre la gen�se de leurs actes, on renonce � rechercher les moyens de les pr�venir.� Me Verg�s a la passion de comprendre ses clients, m�me si, tel Barbie, ils furent ses ennemis. C�est pour lui un d�fi. S�il devait d�fendre Oussama Ben Laden, ce n�est pas alors aux juges qu�il s�adresserait mais � l�opinion publique. Les gens s�int�ressent toujours aux proc�s, la soci�t� se voit � travers les proc�s. Aussi, chaque citoyen r�fl�chit � son sort. Selon la r�gle, plus le crime est abominable, plus vite il faut trouver un coupable. A la fin de sa conf�rence, Me Verg�s a dit son admiration pour l�homme qui se sacrifie pour ce qu�il croit. Cette attitude fait partie de notre culture. La technique ne peut rien contre le courage des hommes. Mais il ne faut jamais oublier que le sacrifice ne justifie pas, pour autant, l�id�al. Ceux qui poss�dent encore des valeurs et qui s�engagent pour les d�fendre font peur, encore aujourd�hui. �La chronique judiciaire ressemble � un mus�e Gr�vin, o� des cadavres embaum�s attendent un regard pour revivre. Ce regard peut �tre celui du d�fenseur, s�il sait, comme Apul�e, notre ma�tre, �tre � la fois avocat et magicien�, conclut-il.
Imed Sellami
Jacques Verg�s
N� d'une m�re vietnamienne et d'un p�re m�decin r�unionnais, Jacques Verg�s sera sensibilis� tr�s jeune � la politique, et � douze ans, il d�file d�j� pour le Front populaire. Tr�s dou� pour les �tudes, il obtient son baccalaur�at � seize ans et d�bute des �tudes de droit. Mais la Seconde Guerre mondiale �clate, et Jacques Verg�s d�cide de quitter sa terre natale pour s'engager dans la R�sistance. Pour son action aux c�t�s des Forces fran�aises libres (FFL), il sera plusieurs fois m�daill�. A la fin de la guerre, bien que profond�ment gaulliste, il adh�re au Parti communiste. En 1950, il est �lu membre du bureau du Congr�s de l'Union internationale des �tudiants � Prague et il en devient le secr�taire, deux ans plus tard. Jacques Verg�s est un anti-colonialiste convaincu et engag�. Il milite pour le FLN et d�fend Djamila Bouhired, condamn�e � mort pour attentats � la bombe. Elle deviendra son �pouse et lui donnera deux enfants. En 1962, il s'installe en Alg�rie et devient le chef de cabinet du ministre des Affaires �trang�res. Il reste en Alg�rie jusqu'en 1970, et y exerce son m�tier d'avocat. De retour en France, il se fait conna�tre du grand public en prenant la d�fense de personnalit�s connues ou plaide dans des dossiers m�diatis�s et pol�miques. Parmi ses affaires les plus connues, on peut citer Klaus Barbie l'ancien nazi, le terroriste Carlos et sa compagne Magdalena Kopp, Max Fr�rot d'Action directe, des dirigeants des Khmers rouges, Slobodan Milosevic, Georges Ibrahim Abdallah, Paul Barill, Moussa Traor� ou encore Simone Weber, Omar Raddad ou le pr�fet Bernard Bonnet. Il devait assurer la d�fense de Saddam Hussein, mais un conflit d'avocats l'y a fait renoncer. Jacques Verg�s poss�de une bibliographie importante, de son premier livre De la strat�gie judiciaire, paru en 1981 aux Editions de Minuit jusqu'� La Passion de d�fendre, paru en avril 2008 aux Editions du Rocher. En 2007, un documentaire de Barbet Schroeder, L'Avocat de la terreur, d�voile des facettes m�connues du t�nor du barreau. Ce film a d'ailleurs remport� le C�sar 2008 du meilleur documentaire au 60e Festival international du film de Cannes.


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