En assistant à un colloque organisé hier à Alger sur l'efficacité énergétique, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a rétiéré la position de l'Algérie qui consiste à encourager les énergies renouvelables sans pour autant abandonner les hydrocarbures. «L'Algérie, comme d'autres pays, s'est résolument lancée dans l'effort de transition sans abandonner les hydrocarbures, ce qui nous oblige à progresser progressivement vers mix-énergétique qui tient compte des énergies disponibles dans notre pays», a annoncé le ministère dans un discours prononcé devant les cadre de son département, ceux de Sonelgaz et ses filiales et en présence de l'ambassadeur des Pays-Bas en Algérie. Selon Guitouni, la diversification des ressources est devenue «une option stratégique qui nous pousse de façon permanente à concilier notre approvisionnement énergétique à long terme et à préserver nos capacités financières pour assurer le développement économique et social du pays». Etant donné que les hydrocarbures sont une fortune à long terme, poursuit le ministre, la politique de l'Etat algérien s'appuie sur les sources d'énergie renouvelables. «Une politique énergétique nationale a été mise au point pour renforcer, développer et diversifier les sources de production d'électricité, en tenant compte de l'énorme potentiel du pays dans le domaine des énergies renouvelables (énergie solaire, énergie éolienne, etc.)». Par conséquent, et afin de faire face à la demande croissante d'énergie à long terme, le gouvernement a lancé, rappelle Guitouni, un programme national de mise en valeur des énergies renouvelables, qui vise à l'installation de 22 000 mégawatts à l'horizon 2030 afin de doter le marché national en électricité. Ainsi, le gouvernement ambitionne d'atteindre en 2035/2040 une part des énergies renouvelables égale à 27% de la production nationale d'électricité. Pour le moment, le secteur a réalisé environ 400 mégawatts d'électricité grâce à l'énergie solaire, réparties sur 14 wilayas. Plus en détail, le programme algérien des énergies renouvelables sera constitué de l'énergie solaire photovoltaïque, représentant 61,7% des projets commandés, suivie de l'énergie éolienne (22,7%), du solaire thermique (9%), de la biomasse (4,5%), de la cogénération (1,8%) et de la géothermie (0,07%). La construction d'une centrale solaire d'une capacité de production de 4 GW, annoncée par le gouvernement en mars, constitue l'un des principaux projets prévus dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables. Une fois achevé, le projet représentera près d'un tiers de la puissance ajoutée par les projets réalisés dans le cadre du programme.