Alors que les pourparlers engageant Damas et l'opposition se sont terminés sur un échec à Vienne le 25 janvier dernier, Sotchi était l'hôte, hier, d'une importante réunion sur la Syrie afin de relancer les pourparlers de Genève. Parrainé par la Russie, la Turquie et l'Iran, le Congrès du dialogue national de la Syrie se tient les 29 et 30 janvier dans la ville balnéaire de Sotchi. L'objectif de cette réunion a été défini en novembre dernier lors du sommet trilatéral entre la Russie, l'Iran et la Turquie à Sotchi sur l'avenir de la Syrie. Le président russe Vladimir Poutine avait en effet souhaité rassembler autour des négociations «des délégués de divers partis politiques, de l'opposition syrienne interne et externe ainsi que des groupes ethniques et confessionnels» afin de stimuler de nouveau le processus de paix et de jeter les bases d'un avenir pacifique pour le pays. Pari tenu, puisque 1500 participants sont attendus dans la ville balnéaire russe. 300 d'entre eux font partie de mouvements de l'opposition de la Syrie basés à l'extérieur du pays. Parmi eux figurent Qadri Jamil et Randa Kassis, respectivement délégués de la plate-forme de Moscou et de la plate-forme d'Astana, mais aussi Haytham Manna, co-président du Conseil démocratique de la Syrie. «Le travail qui est en cours est extrêmement complexe et épineux mais la tenue de la réunion est un pas important vers une solution politique», a noté Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à la veille de l'ouverture de cette rencontre, cité par Russia Today. Le responsable russe a prévenu que le long processus de réconciliation ne pouvait aboutir lors de cette seule rencontre. Une partie de ce qui est appellé l'opposition et la France appellent au boycott, l'ONU soutient l'initiative. Le Comité des négociations de la Syrie, qui rassemble plusieurs groupes d'opposition au gouvernement syrien, a décidé de boycotter la réunion de Sotchi quelques jours avant son ouverture. Le CNS a affirmé qu'il soutenait plutôt une «transition politique crédible» dans le format de Genève. Une attitude de défiance adoptée également par la France qui, par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, a fait savoir qu'elle ne participerait pas «aux travaux qui y seront menés». De son côté, Jean-Yves Le Drian a estimé le 29 janvier que la réunion ne permettra pas une «avancée» en raison, selon lui, du refus des autorités syriennes de négocier à Vienne. Malgré ces oppositions au dialogue, le Congrès de Sotchi a reçu le soutien appuyé de l'ONU, ecrit Russia Today. L'envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura participe à la réunion après avoir accepté l'invitation de Moscou quelques jours avant sa tenue. «Le Secrétaire général est convaincu que le Congrès de Sotchi sera une contribution importante à un processus de négociations intersyriennes relancé sous les auspices des Nations unies à Genève qui s'appuie sur la mise en œuvre intégrale du Communiqué de Genève (2012) et de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité», a déclaré le porte-parole du secrétaire général des Nations unies António Guterres dans un communiqué, le 26 janvier, note Russia Today. La Russie, la Turquie et l'Iran initient le dialogue engageant Damas et l'opposition pour l'instauration de la paix. Les terroristes de Daech, Ahrar El Cham et Front El Nosra ne sont pas concernés par le dialogue. Cependant, l'action militaire menée par la Turquie à Afrine, et dénoncée par Damas, peut ne pas favoriser le dialogue. La Turquie refuse la formation par Washington d'une armée des kurdes. Les Américains ont perpetré de nombreuses bavures dans la région tuant de très nombreux civils.
