La saison oléicole qui tire à sa fin s'annonce prometteuse dans la wilaya de Tizi Ouzou avec un volume de 13 millions de litres d'huile d'olive attendus. En effet, depuis le début de la saison oléicole, la récolte a déjà atteint 692 000 quintaux d'olives sur une superficie de 29 700 hectares pour un volume de 9 millions de litres d'huile d'olive à travers le territoire de la wilaya, selon les indications de la direction des services agricoles de Tizi Ouzou, qui tablent sur une récolte globale de 13 millions de litres d'huile d'olive. Une récolte en hausse par rapport à la saison passée où il a été enregistré 8 millions de litres d'huile, selon la chargée de la filière oléicole à la DSA de Tizi Ouzou, Hadji Samia, qui a précisé que le rendement moyen pour cette saison est de 23 litres d'huile par quintal d'olives contre seulement 16 qx/h en 2017. La hausse de la productivité par hectare est pour beaucoup dans la bonne récolte de l'huile d'olive attendue cette année au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, selon les spécialistes qui affirment que malgré les feux de forêt ayant ravagé plusieurs localités réputées pour leurs oliveraies, la saison oléicole n'en a pas pour autant pâti. Selon les spécialistes, ces prévisions en hausse de la production oléicole de la wilaya sont liées à des conditions climatiques jugées favorables et à l'absence d'attaques de parasites, en plus de l'alternance saisonnière de la variété de l'olive Chemlal. Des explications corroborées sur le terrain par les agriculteurs dans différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment celles épargnées par les derniers feux de forêt qui ont transformé en cendres des dizaines de milliers d'oliviers. C'est le cas de Bouzeguène, Larbaa Nath Irathen, Beni Douala et Maâtkas, où des agriculteurs ont réalisé une excellente récolte par rapport à la saison passée. Toutefois, les temps difficiles que vit la filière oléicole n'est pas seulement due aux aléas climatiques ou encore à l'apparition de maladies et les ravages des incendies qui, chaque été, détruisent des milliers d'hectares. Il y a aussi le savoir-faire en la matière qui se perd chaque année un peu plus. L'entretien, la taille et l'élagage sont autant d'éléments nécessaires pour faire vivre les oliveraies. C'est d'ailleurs dans le but de sensibiliser les producteurs, notamment les plus jeunes, sur la nécessité d'entretenir les oliviers que de nombreuses associations locales organisent des foires et des journées d'étude pour vulgariser les techniques d'élagage, de taille et d'entretien des oliviers. Parmi le savoir-faire qui se perd, citons le cas de la taille. Il est connu que deux méthodes se disputent les faveurs des professionnels : ma taille traditionnelle dite taille en pendouiller et la taille d'éclaircissage ou taille en cascade. «Dans les deux cas, les élagueurs s'accordent sur un certain nombre de règles dont l'objectif est de garder un maximum de feuillage pour le minimum de bois. Le savoir-faire se résume en trois actes articulés : commencer par éclaircir l'intérieur de l'arbre en supprimant toutes les pousses verticales improductives (gourmands), poursuivre en supprimant le bois ayant porté des fruits pour favoriser les nouveaux rameaux fructifères, finir enfin la suppression des branches qui se croisent et se concurrencent en sectionnant le rameau toujours à la base sans laisser de chicots (bouts de bois mort). Les élagueurs professionnels savent que l'olivier fructifie sur le bois de l'année précédente, aussi tailler l'olivier, c'est lui permettre de développer des rameaux de remplacement qui porteront les fruits de l'année suivante», estiment les professionnels. Allier la qualité à la quantité Il y a aussi l'importance de la labellisation de ce produit du terroir afin de parvenir à son exportation car de nos jours, il est vraiment difficile pour l'huile d'olive locale de se frayer une place sur le marché international en raison notamment de son fort taux d'acidité. Selon une étude réalisée à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, les échantillons d'huile d'olive prélevés dans plusieurs daïras de la wilaya présentent dans beaucoup de cas un fort taux d'acidité supérieur à 3%, alors que la norme internationale est de 0,8%. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, selon la même étude. On peut citer la longue durée de stockage des olives au niveau des champs et des unités de transformation (les normes requises pour l'obtention d'un produit de qualité sont de 72 heures maximum de stockage), le non-tri des olives avant la trituration, leur stockage dans des sacs en plastique, alors qu'il est toujours recommandé selon les normes du Conseil oléicole international (COI),d'utiliser des caisses afin d'éviter l'oxydation et la fermentation des olives. C'est dans le but justement de booster la filière oléicole, qu'une journée d'étude a été organisée lundi dernier par la direction des services agricoles (DSA) de Tizi Ouzou au profit des oléiculteurs et des propriétaires des huileries au niveau du Centre des loisirs scientifique de la ville. Ce rendez-vous qui a vu également la participation des représentants des différentes subdivisons agricoles de la wilaya a été aussi l'occasion de la mise en place d'un comité inter-oléicole au niveau de la wilaya qui aura pour mission la prise en charge des questions liées à cette filière, avec notamment comme objectif principal celui du développement de la production et surtout parvenir à atteindre la meilleure qualité en matière d'huile d'olive et des produits dérivés. Une condition primordiale pour espérer labelliser ce produit du terroir et parvenir ainsi à son exportation, car de nos jours, l'huile d'olive produite dans notre pays ne peut prétendre à l'exportation pour la simple raison que c'est un produit qui n'a pas encore atteint les normes internationales requises en la matière. Ali Chebli visual composer wordpress plugin nulled
