Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tenu ce week-end la première réunion de son Secrétariat national au lendemain du 5e congrès ordinaire du parti. Après avoir mis l'accent sur la mise en conformité des structures de base et la concrétisation des instances dédiées introduites dans les nouveaux statuts, le SN du RCD a débattu de la situation politique et sociale du pays, relevant, encore une fois, ce qu'il qualifie d'«incapacité manifeste du gouvernement à prendre en compte la multitude de revendications et de mouvements sociaux qui touchent la majorité des secteurs». Le parti de Mohcine Belabbas regrette dans un communiqué publié à l'issue cette réunion que les mouvements des enseignants, des médecins-résidents ou des retraités de l'Armée «ne trouvent comme réponses que des dispositifs policiers et une instrumentalisation éhontée de la justice pour empêcher l'expression pacifique de leurs revendications dans les espaces publics». Sur ce registre, et concernant la grève des enseignants affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), le RCD rappelle qu'il a fallu le déclenchement des manifestations des élèves pour que le tête-à-tête entre les syndicats des enseignants et le ministère de tutelle soit rompu par l'intervention de la présidence de la République. «Dans cette affaire qui a duré près de deux mois et dans d'autres, le Premier ministre s'est muré dans le silence», assène le parti. Pour ce dernier, les autorités craignent pour la paix sociale. Reprenant d'ailleurs l'expression utilisée par le même syndicat dans son communiqué de suspension de la grève et selon laquelle il y a eu «intervention des hautes autorités du pays», le RCD explique que cela «dénote de la peur des pouvoirs publics et de la fragilité de la paix sociale» dans un contexte sensible qui précède l'échéance électorale de l'année prochaine. A cet effet, le Secrétariat national du parti soutient que «la dégradation du climat social et économique nécessite plus que des mesures de replâtrage en attendant la présidentielle de 2019». Mettant en garde contre la politique de fuite en avant des pouvoirs publics, le parti rappelle avoir de tout temps appelé au dialogue dans la résolution des conflits. Mais, suggère-t-il encore, la négociation suppose des parties à égalité et non des cérémonies médiatiques pour avaliser des décisions prises ailleurs comme dans les rituels des tripartites. Sur le plan interne, la formation politique de Mohcine Belabbas a enregistré avec satisfaction la nature et la qualité des débats lors des dernières assises, saluant au passage la grande maturité du collectif du Rassemblement lors des débats sur le programme, les orientations et les symboles du parti. «Les délégués à ce congrès ont démontré que le patriotisme du parti est inséparable de la liberté, de la démocratie et du droit à la différence dans l'approche et les postures tactiques ; étant entendu que le ciment de l'organisation est notre programme politique», écrit le Secrétariat national du RCD. Ce dernier a enfin pris acte des activités préparatoires aux assises des Jeunes Progressistes et des Femmes, et chargé ses membres de la mise en œuvre des autres démembrements prévus par les statuts.
