Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), en coordination avec d'autres partis de la Tunisie, du Maroc et de la Libye, a lancé une initiative qui se veut un espace de débat et de concertation visant à donner une autre dimension aux relations entre les acteurs de la classe politique de la région. L'idée a été débattue et mûrie en marge des travaux du cinquième congrès national du parti de Mohcine Belabbas, où les délégations des quatre pays «se sont entendues pour donner à leurs relations un prolongement et un suivi plus soutenus dans des termes et des formes qu'elles se proposent de préciser dans les meilleurs délais». Dans une déclaration commune signée par le Parti authenticité et modernité (PAM) du Maroc, le parti tunisien Al Joumhouria et le Parti national libyen (PNL), en plus du RCD, ils expliquent que cette initiative «est à la fois dictée par des exigences historiques et des considérations politiques dont les implications géopolitiques sont de plus en plus pressantes». «Outre l'urgence de donner un cadre crédible, opérationnel et adapté à la situation des quatre pays d'Afrique du Nord afin de dépasser les fragmentations de leurs potentiels politiques et économiques qui figent le sous continent nord africain dans l'immobilisme et les menaces de régression, voire de déstabilisation, l'ensemble des participants considère qu'un nouveau pacte englobant les quatre pays suscités et les nations riveraines du Sahel s'avère être désormais un impératif, économique, environnemental et sécuritaire qu'aucun alibi ne peut occulter», peut-on lire dans le document. A travers leur démarche, les initiateurs semblent vouloir pousser les gouvernements respectifs de leurs pays à dépasser les causes à l'origine des blocages pour une véritable union sur le plan régional pour réaliser le développement espéré par leurs peuples respectifs. Et ce, en se référant à ce qui se passe dans d'autres parties du globe. «Les signataires de la présente déclaration sont convaincus que les perspectives d'un nouveau repositionnement et agencement de leurs territoires respectifs doivent transcender les conjonctures et aléas qui ont ignoré, contraint ou volontairement combattu un destin que les nouvelles situations nationales et les évolutions internationales commandent désormais d'inscrire comme l'une des urgences majeures de l'agenda régional», écrivent-ils. Pour tracer un chemin à ce nouvel espace, les signataires «projettent de se doter d'une instance de débat et de propositions et de se retrouver chaque année dans un des pays concernés afin d'évaluer l'écho et l'avancement effectif de leur initiative». Et bien qu'elle soit lancée par quatre partis uniquement, l'adhésion reste cependant ouverte à toute autre formation politique désirant participer à donner du prolongement à ses relations. «Notre appel qui engage les signataires invite également l'ensemble des forces progressistes de nos pays à s'associer à nos débats, pour arriver dans les plus brefs délais à créer un climat politique de fraternelle confiance qui implique activement nos concitoyens dans une opportunité capitale qui conditionne nos souverainetés, préalables à nos développements que les gouvernements concernés n'ont pas pu honorer», ajoute la déclaration. Le RCD a publié sur son site internet trois correspondances des partis signataires, annonçant leur «adhésion» à l'initiative et leur «disponibilité à soutenir tout effort visant son renforcement», comme ils se disent «prêts à accueillir toute réunion» dans leurs pays respectifs.