Des dizaines de praticiens généralistes exerçant au niveau des établissements de santé de la wilaya de Tizi Ouzou affiliés au Syndicat national autonome des praticiens de la santé publique (Snpsp) se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la direction locale de la Santé et de la Population (DSP). Objectif : ils dénoncent leur réquisition au niveau des services spécialisés en l'occurrence des urgences et ce, en remplacement des médecins résidents qui sont en grève illimitée depuis le mois de novembre dernier. Ainsi, ils regrettent que deux généralistes de l'EPSP de Draâ El Mizan et Boghni soient victimes de harcèlement après avoir refusé d'être réquisitionnés. «Nous contestons les mesures disciplinaires imposées par les directeurs des établissements de santé à l'encontre des généralistes qui refusent d'assurer ces réquisitions», a regretté le président du bureau de wilaya du Snpsp, le Dr Ali Imadouchène rencontré sur la place de la protestation. A souligner que les contestataires refusent que les praticiens généralistes soient victimes du conflit qui perdure entre le ministère de la santé avec les médecins résidents. La quasi-totalité des médecins protestataires estiment que les praticiens généralistes n'ont pas une couverture judiciaire. Aussi, ils regrettent que les listes de garde soient signées par les médecins généralistes au niveau du CHU. «Nous sommes dans une situation embarrassante. Les praticiens sont réquisitionnés avec une pression menée par les directeurs des établissements de santé qui les menacent de mener des mesures disciplinaires, Draâ-El-Mizan et Boghni». Même son de cloche chez le SG du bureau de wilaya du Snpsp, le Dr Azouaoua Aït Hamou qui n'a pas hésité à qualifier ces pratiques «d'intimidation pour les praticiens du périphérique. Ce sont des réquisitions indignes, des abus d'autorité et de violation de la déontologie médicale qui stipule la mission de chaque corps médical que ce soit pour les généralistes ou les spécialistes», a-t-il estimé. Ils craignent d'aller vers une situation de pourrissement en cas de maintien de ces pratiques «illégales». Pour cela, ils menacent de radicaliser leur mouvement de protestation en organisant des grèves que ce soit au niveau local ou national. «Nous envisageons de radicaliser notre grève pour inciter les autorités concernées à veiller sur le respect du code de la santé».