Annoncée pour l'automne 2018, la célébration de la béatification de Mgr Pierre Claverie, ancien évêque d'Oran, et des 18 moines de Tibhirine tués en Algérie dans les années 1990, reconnus martyrs par Rome le 27 janvier dernier, va être reportée. Une décision prise par les évêques d'Algérie et leurs vicaires généraux, réunis à Alger ce 18 juin. En effet, les évêques et vicaires généraux ont estimé, selon le site La Croix, que la célébration «à Oran à l'automne 2018» n'est plus réalisable en raison des délais d'organisation. «Jusqu'ici, nous étions dans l'attente d'une réponse du Saint-Siège sur les propositions que nous avions faites en vue de les célébrer à Oran à l'automne 2018. À ce jour, les délais d'organisation ne rendent plus cette proposition de date réaliste», selon un message adressé aux membres de l'Eglise d'Algérie. Ce report permettra, selon ces évêques, d'associer tous les parties concernées par cette célébration. «Cela nous offre la possibilité de disposer de davantage de temps pour associer plus largement à la réussite de cette célébration tous ceux qui sont concernés : Saint-Siège, congrégations, familles, pouvoirs publics, communautés locales... De ce fait, la décision concernant la date de cette célébration ne pourra pas être prise avant cet automne. Nous vous la communiquerons aussitôt que nous la connaîtrons», précisent-ils. Même si la présence du Pape à Oran n'a pas été encore confirmée par Rome, «le choix de célébrer la béatification en Algérie a beaucoup de sens mais il est aussi plus compliqué», a admis l'évêque d'Oran, Mgr Jean-Paul Vesco. «Il aura forcément une incidence sur la célébration elle-même : nous souhaitons qu'elle soit aux couleurs et à la dimension de l'Eglise d'Algérie, qu'elle mette les Algériens musulmans au centre. Il y a le temps de l'Eglise (l'Eglise universelle, l'Eglise d'Algérie, les congrégations impliquées), le temps du pays, le temps des mentalités... Nous mesurons que nous avons besoin de temps pour les faire coïncider, parvenir à une forme d'unanimité et partager notre choix au-delà», a ajouté Mgr Jean-Paul Vesco. Enfin, dans une déclaration au cours du mois d'avril dernier, l'ambassadeur d'Algérie à Rome, Abdelhamid Senouci Bereksi, avait souligné que «la visite [du pape] est importante et c'est pour cela qu'elle doit être saluée par l'ensemble des Algériens parce qu'elle porte en elle un caractère humanitaire et tolérant».