Pour une lutte efficace contre le terrorisme, il faut impérativement investir dans la lutte contre la violence à travers des approches sociales, culturelles, économiques et politiques. C'est, en substance, ce qu'a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à l'occasion des «3es Conversations régionales pour la prévention de l'extrémisme violent», organisées à Alger sous le thème «Investir dans la paix et la prévention de la violence dans la région sahélo-saharienne». La région du Sahel compte d'importants réseaux liés au terrorisme, à travers le trafic de drogue et de l'argent généré par l'immigration clandestine entre autres, ce qui constitue une des préoccupations majeures des Etats de la région. Pour le ministre des Affaires étrangères, «s'il est indispensable, l'effort sécuritaire doit nécessairement s'intégrer dans des approches politiques, économiques, sociales, culturelles et cultuelles à long terme qui ciblent les possibles facteurs d'exclusion, de marginalisation ou même d'injustice sociale qui peuvent exister dans la société et que la propagande terroriste exploite extensivement à son avantage». L'Algérie déploie depuis plusieurs années des efforts importants pour sécuriser ses frontières, au vu de la situation qui prévaut en Libye et au Mali, d'où la nécessité et l'urgence de lutter contre la radicalisation et l'extrémisme, qui constituent «un défi qui nous interpelle individuellement et collectivement», a relevé Abdelkader Messahel, précisant que «sa prise en charge adéquate exige la mobilisation de l'Etat, des institutions publiques, de la société civile et surtout du citoyen, comme elle nécessite la mise en place de stratégies multisectorielles à long terme qui implique tous les secteurs d'activités». L'Etat algérien a mené «une politique de déradicalisation portée par la mise en œuvre de profondes réformes, toutes guidées par la volonté de promouvoir l'inclusion et lutter contre les facteurs d'exclusion dans tous les secteurs d'activités», a-t-il ajouté. Dans cette lutte contre le terrorisme, l'Algérie partage son expérience dans ce domaine avec les pays frontaliers à travers «la formation, l'assistance technique et l'échange d'expérience», a souligné M. Messahel, soulignant que «convaincue que la sécurité régionale, comme internationale, est indivisible, l'Algérie développe une dense action de coopération bilatérale, régionale et internationale en matière de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme». Le terrorisme ne connaissant pas de frontières, l'Algérie, qui collabore également au Groupe de travail du GCTF sur l'Afrique de l'Ouest, en sa qualité de co-présidente avec le Canada, «ne ménage aucun effort en vue de contribuer par ce biais au renforcement des capacités régionales de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme», a mentionné Abdelkader Messahel. Enfin, on compte parmi les participants provenant de la région Sahel-Sahara, une soixantaine, des responsables politiques, parlementaires, membres de la société civile, des autorités religieuses et traditionnelles, des chercheurs, des représentants des forces de défense et de sécurité, des médias, ainsi que des gouvernements et des organisations régionales et internationales, a rapporté l'APS. Les 3es Conversations régionales pour la prévention de l'extrémisme violent d'Alger ont été organisées par le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), avec l'appui de l'Algérie, l'Institut international pour la paix (IPI), le Département fédéral des Affaires étrangères de la Suisse (DFAE) et du Centre africain d'Etudes et de Recherches sur le Terrorisme de l'Union africaine (CAERT). Les précédentes éditions se sont déroulée à Dakar et à N'Djamena.