Inaugurée, avant-hier, dans la matinée à l'institut Cervantes d'Alger, l'exposition «d'Artisanat Touareg et du M'zab» se poursuit jusqu'au 12 juillet prochain. Avec seulement trois exposants, à savoir les artisans du tapis Mustapha Bouad, Mahfoud Benslimane et le joaillier Mustapha Cherroum, l'exposition qui aurait pu être un véritable festival du tapis, démontre, d'un côté toute la splendeur de l'artisanat du sud et de l'autre le fait qu'on ne lui donne pas son importance. En effet, les problèmes résident dans les nombreuses difficultés que rencontrent les artisans à la commercialisation de leurs produits mais aussi et surtout dans la pérennisation d'un savoir faire ancestral. A ce sujet, il faut noter les difficultés matériels et financières qu'a rencontrées Farida Hadj Aissa Baba Amer , l'organisatrice de cette exposition, pour ramener des artisans à Alger. «Ces derniers deviennent de plus en plus exigeants et réclament qu'on leur paye leurs billets d'avion et la prise en charge de leur séjour. D'un côté, on ne peut pas leur en vouloir, car c'est juste le manque de moyens qui nous pénalise... Heureusement que l'institut Cervantes nous a invité et offert cette salle d'exposition», nous a révélé la commissaire de l'exposition, et responsable de l'agence de voyage et tourisme Tiny Tours, Farida Hadj Aissa Baba Amer. Tapis du M'zab Ouverte au public, l'exposition qui présente une pléiade de tapis mozabites de divers modèles et couleurs, propose aussi quelques bijoux et accessoires touaregs. Ornant les murs de la salle d'exposition, le visiteur retrouve ici le véritable tapis mozabite avec les couleurs, symboles et insignes propres à lui. On y découvre aussi ce tapis mozabite dans une version plus moderne avec des couleurs et des formes originales. «On distingue le vrai tapis mozabite par ses couleurs et symboles car le tapis Mozabite est différent de celui de la région de Laghouat ou de Tizi Ouzou. il faut savoir qu'il y a deux types de tapis spécifiques à la région de Ghardaïa, celui qu'on appelle ‘la Gandoura Mozabite' et ‘le tapis de Beni Yezgen'. Malheureusement, peu de gens savent les différencier même les mozabites eux mêmes ne savent pas décrire ces modèles et encore moins, ce que veulent dire les symboles dessus...», nous indique l'artisan Mustapha Bouad. Par ailleurs, en ce qui concerne l'artisanat Touareg, on trouve au milieu de la salle, une petite table sur laquelle quelques bijoux et accessoires touaregs sont disposés. Il s'agit de broches en argent représentant des motifs berbères décorés de pierres en rouge et noir, attenant à des petites figurines de gazelles en cuivre et de petits pots en cuir. Un étalage de culture et de traditions inestimable qu'on peut reconnaître tant à la qualité des produits présentés qu'a la beauté subtile et authentique de ces objets. De Grenade à Ghardaïa «Même si notre mission est la promotion du patrimoine espagnol, celui du pays-hôte nous est aussi très important», nous dira Antonio Gil De Carrasco, directeur de l'institut Cervantes d'Algérie. Et de poursuivre : «je tenais à accueillir cette exposition pour faire ressortir les similitudes entre l'artisanat du sud algérien et celui de certaines régions d'Espagne car il faut savoir qu'à Grenade, on retrouve les même tapis que ceux du M'zab. A Cordoue dans le sud de l'Espagne, on retrouve aussi la même joaillerie des Touareg ainsi que certaine céramique du sud algérien...Du coup, cette exposition a la vocation de rassembler l'artisanat algérien et espagnol...», nous explique Gil De Carasco. Organisée par l'Ambassade d'Espagne et l'institut Cervantes d'Alger, en collaboration avec l'agence de voyage et de tourisme Tiny Tours, l'exposition «d'Artisanat Touareg et M'Zab» qui se tient au siège de l'institut Cervantes d'Alger est ouverte au public jusqu'au 12 juillet prochain.