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Pour un miroir aux alouettes...
Publié dans Le Temps d'Algérie le 15 - 07 - 2018

A l'heure où les écoles et lycées ont sonné la cloche des escapades estivales, il en est qui ont d'autres escapades en tête. Le week-end dernier, des harraga, ces brûleurs d'étape en mer, ont été interceptés par les gardes-côtes à l'Est (Annaba) et à l'Ouest (Beni-Saf). Il se peut qu'il y en ait, malheureusement, d'autres dans les heures, les jours à venir...
N'ayant cure des tribunaux ou des poissons carnassiers, seule la sortie, la crique des meilleures opportunités, leur importe. Sans les blâmer outre mesure, une chose est sûre : ça n'est pas la faim qui les dévore. Le prix à payer pour l'embarquement sur un rafiot en est la preuve en dizaines de millions. De quoi se payer tout un troupeau de moutons de l'Aïd... Non, ils ne crèvent pas la dalle. Ils ont faim d'une vie de château ! Prêts à tout laisser derrière eux, ils n'ont rien d'autre que leur vie à sacrifier sur l'autel du chant des sirènes et des mirages. Dans les nuages d'une fumée de joint d'herbe qui fait rire (...), ils se disent courageux en jouant à cache-cache avec les garde-côtes et, à chaque tentative d'embarquement, ils tournent le dos à la famille, aux amis d'enfance et à tout ce qui, en principe, fait d'eux des hommes en devenir...
Pourtant, l'école, le lycée, l'université leur tendent inlassablement les bras, mais rien d'algérien ne leur parle concrètement, à leur sens. Ils écoutent l'autre rive, celle qui se coltine, au niveau de toute l'Union Européenne, la hantise de l'invasion des migrants. Paraît que c'est la vie de château, là-bas. Ô la belle affaire que voilà, pour nos harraga ! L'expression est fourbe et elle en a dupé plus d'un. Le repli sur soi, l'entre-soi de caste et d'armoiries, le mérite héréditaire, la cuillère en or dans le bec, est-ce vraiment ce qui attire nos aventuriers, à voile ou à moteur ? De plus, nos candidats au suicide non déclaré ont-ils idée de la nécessité du tas de lettres de noblesse et de sang bleu pour l'accès à la vie de château ? Non, le rêveur d'un ailleurs, qu'il soit d'Annaba, de Béni Saf ou de Tataouine-les-taudis devrait réfléchir à deux foies de brebis avant d'embarquer sur un rafiot, pour la vie de château …
Et, sans donner de leçon paternaliste, l'espoir de refaire sa vie, ou de commencer à la faire, ne passe pas forcément par des cercueils flottants. Contre le passé, il n'y a rien à faire en mer. Le plus beau reste à faire sur terre, en pierres d'étoiles sur les rochers de son bled ! Partir, par tous les moyens, pour échapper aux guerres et aux conflits armés, peut se comprendre. Mais brûler frontières et étapes pour finir au fond des eaux ou, au mieux, finir quémandant des papiers d'identité, c'est le choix d'un clodo-Dz à l'anonymat pesant.
Certes, l'école d'hier a produit des zombies décérébrés. Hier, recrues avérées des maquis terroristes, aujourd'hui, ils fuient de harga en harba, une vie qui se mérite, avec ses hauts et ses bas. Naturellement, tout ceci n'évoquera rien à nos virtuoses du clavier sur les réseaux sociaux, ces bourreaux de toute politique sociale. Ils sont si modernes qu'ils en repoussent les règles d'usage et les principes de la courtoisie. Seul l'échange de leurs commentaires acerbes exprime l'univers négatif qui les entoure. Où qu'ils soient, où qu'ils aillent, c'est eux qui sont au centre du monde. Donneurs de leçons, en gros et en détail, leurs carnets de voyage ne sont pourtant qu'une suite infinie d'autoportraits. En d'autres termes, «ils nous gonflent» pendant que d'autres futurs harraga risquent de gonfler les statistiques macabres, faute d'avoir jeté un SOS, une bouteille en mer méditerranée. Et ce, pour un miroir aux alouettes...


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