Lors de sa visite de travail effectuée, hier, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme, Ghania Eddalia, a annoncé l'ouverture du secteur de la solidarité au privé, en appelant les investisseurs à créer des centres psychopédagogiques spécialisés dans la prise en charge des enfants handicapés. Une décision, dira-t-elle, qui sera concrétisée, une fois que le décret exécutif, qui est actuellement sur la table du gouvernement, sera mis en vigueur. D'après elle, cette démarche ne signifie en aucun cas le désengagement du gouvernement dans la prise en charge de ces personnes aux besoins spécifiques. «L'ouverture du secteur de la solidarité nationale au privé sera un appui pour le secteur public, comme ce fut le cas pour les autres secteurs, en l'occurrence l'enseignement, la formation professionnelle, la santé…», a-telle insisté. S'exprimant lors d'un point de presse organisé au niveau du Centre de loisirs scientifiques (CLS), au centre ville de Tizi-Ouzou, la ministre de la Solidarité nationale a fait savoir, que le montant de la prime de solidarité dont bénéficient les handicapés, et qui varie entre 3.000 et 4.000 DA, sera revue à la hausse, une fois la situation financière du pays améliorée. «Certes que le montant actuel ne permet pas aux handicapés de subvenir à leurs besoins, mais il leur permet de bénéficier d'une assurance sociale». La ministre a mis l'accent sur la nécessité de la prise en charge psychopédagogique des enfants handicapés, que ce soit au niveau des écoles spécialisées, ou bien dans les établissements scolaires. Ainsi, elle a plaidé pour l'organisation de sessions de formation, au profit des parents de ces enfants, dans la langue des signes, et de les sensibiliser sur une meilleure prise en charge de leurs enfants. «Il faut qu'il y ait une prise en charge commune dans la prise en charge de ces enfants. Celle assurée au niveau des centres spécialisés doit être accompagnée par celle des parents, pour avoir les résultats escomptés», a-telle dit. Ceci, tout en appelant l'ensemble des acteurs de la société civile, à contribuer pour une meilleure prise en charge de ces enfants, qui est l'affaire de tous. «Il faut qu'il y ait une culture de la prise en charge de ces enfants, que ce soit en matière d'installation des équipements d'accès aux institutions publiques, ou encore pour leur insertion dans la société». Par ailleurs, la ministre a affirmé qu'un projet, portant la mise en place d'un dictionnaire pour la traduction des signes de communication des sourds-muets en langue Amazigh, sera établi. Une initiative qui a été prise en collaboration avec le Haut commissariat de l'Amazighité (HCA). La ministre a fait savoir que la wilaya compte 182 enfants handicapés, répartis sur 32 classes spécialisées. S'agissant du déficit flagrant de centres réservés pour la prise en charge de ces enfants handicapés, Eddalia a avoué que ce déficit existe au niveau national, et le contexte financier déficitaire ne permet pas de réaliser ce genre de centres dans l'immédiat. Une situation, ajoute-t-elle, qui devra s'améliorer, une fois que la situation financière du pays remise sur les rails. «Nous avons instruits les directeurs des actions sociales et de la solidarité (DASS) de différentes wilayas du pays, à mettre en place des aires dédiées pour cette catégorie. Ces aires seront implantées au niveau des centres sous leur tutelle». Pour ce qui est des démarches entreprises par son département ministériel pour l'insertion des handicapés adultes, ayant échoué leur cursus scolaire dans la formation professionnelle, la ministre a saisi le directeur de la formation et de l'enseignement professionnel (DFEP) et les chefs des centres spécialisés, afin de procéder au placement de ces jeunes adultes, à partir de 14 ans, dans des centres de formation professionnelle. «Il ne faut pas attendre à ce qu'ils aient 18 ans pour les placer dans les centres de formation. Cela leur permettra de s'insérer dans la société et d'acquérir un métier pour son avenir professionnel».