Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif, a annoncé hier le rapatriement des dépouilles des deux harraga algériens morts noyés le 17 novembre au large de Cagliari (île de Sardaigne), en Italie, demain lundi. Dans une déclaration rapportée par l'agence officielle, le porte-parole du MAE a expliqué que «dès l'annonce par la presse italienne, le 17 novembre dernier, d'une information portant sur le naufrage d'une embarcation au large de la Sardaigne, nos services diplomatiques et consulaires en Italie ont entrepris des démarches auprès de toutes les institutions et administrations italiennes compétentes (MAE, Service de l'immigration au ministère de l'Intérieur, autorités judiciaires et policières) à l'effet d'identifier les naufragés (morts et rescapés)». Poursuivant sa déclaration, Benali-Cherfi a expliqué qu'à l'issue d'une procédure longue, suivie et accompagnée au jour le jour par notre ambassade à Rome et les services centraux du MAE, en coordination avec les familles des victimes, l'identification des deux corps repêchés a pu être établie le 28 novembre 2018. Et d'ajouter : «Le procureur territorialement compétent a autorisé, le 4 décembre courant, la libération des dépouilles à la faveur des démarches diligentes de notre ambassade à Rome», affirmant que les procédures afférentes au rapatriement des dépouilles ont été finalisées. Leur arrivée à Alger est prévue ce lundi 10 décembre 2018. Le ministère des Affaires étrangères «en contact permanent avec les autorités italiennes à travers nos services diplomatiques et consulaires dans ce pays reste mobilisé pour connaître le sort des disparus lors de ce tragique naufrage», a assuré le porte-parole. Le porte-parole du MAE n'a pas manqué, en cette occasion, de «présenter ses sincères condoléances aux familles des victimes, les assurant de notre sympathie et de notre solidarité», dira-t-il. Néanmoins, ce responsable n'a pas cité le nom des deux corps identifiés. Selon nos sources, il s'agit des deux jeunes harraga issus de la commune de Rais Hamidou à Alger, Ghilès Kebir âgé de 29 ans et Abdelhadi âgé de 33 ans. Leurs corps ont été repêchés par les gardes-côtes italiens le 19 novembre dernier. A rappeler que cette commune a été secouée il y a trois semaines par la tragique disparition en mer de plusieurs de ses enfants. Agés entre 17 et 30 ans, ils étaient 10 Algériens, issus pour la plupart de la commune de Rais Hamidou, (Pointe-Pescade), a être portés disparus depuis le 17 novembre dernier, alors qu'ils tentaient de rejoindre les côtes italiennes depuis la wilaya d'Annaba sur une embarcation de fortune, avant d'être surpris par le mauvais temps. Trahis par le moteur de leur barque qui n'a pas résisté jusqu'à l'arrivée à la terre ferme, dix d'entre eux ont choisi de rejoindre le rivage à la nage vers une île qui leur semblait proche. Seuls trois d'entre eux, restés dans le «boti» ont été sauvés par les garde-côtes italiens le 15 novembre dernier, près de l'île de Sant'Antioco, au sud de la Sardaigne. Parmi les dix autres qui ont quitté l'embarcation, deux sont décédés et leurs corps ont été repêchés alors que les huit autres sont toujours recherchés. Le corps de Ghiles Kebir a été le premier identifié. Deux jours après, c'est celui de Abdelhadi. Ce drame a jeté l'émoi chez tous les habitants de cette commune, toujours dans l'attente d'informations sur le sort des autres jeunes portés disparus.