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Aïd El Adha : les partisans de la "frime" et les autres
Société
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 10 - 2013

Lorsque l'Aïd El Adha commence à poindre à l'horizon, il s'en trouve qui saisissent l'occasion pour s'offrir des béliers à 90.000, 100.000, voire 150.000 dinars, comme si l'ascension sociale ou la réussite se mesuraient à l'aune de la taille de "Kebch el Aïd" ou de la longueur de ses cornes.
La célébration du sacrifice du prophète Ibrahim Al Khalil, le 10 de Dhou El Hidja, mois du pèlerinage aux Lieux Saints de l'islam, semble de plus en plus s'éloigner de son caractère éminemment spirituel pour "s'immiscer dans les dédales du m'as-tu-vu", estime Abdelfettah F., professeur dans un lycée de Constantine.
Cet enseignant de mathématique, lui-même père de famille, soutient qu'il est "quelque part inconvenant de donner à ses enfants une créature de 200 kg, abondamment cornue et à la toison épaisse, rien que pour qu'ils puissent +frimer+ dans le quartier devant certains de leurs camarades dont les parents, sortis exsangues du Ramadhan, de l'Aïd El Fitr et de la rentrée scolaire, ont du mal à joindre les deux bouts".
Une viande fade au goût de poulet !
Moussa, éleveur du côté de Ain Smara, une commune située à quelques encablures de Constantine, connait parfaitement les "ficelles" de l'engraissement des moutons destinés à l'immolation le jour de l'Aïd El Adha.
Il affirme que la viande de ce genre de moutons, "épaissis" aux aliments de volailles, dans le cadre d'un processus entamé deux à trois mois avant la fête, est "fade", "dure" et a un "goût de poulet".
Pour lui, rejoignant en cela le professeur de maths, acquérir une bête en se fondant uniquement sur ses dimensions ne peut procéder que du désir de fanfaronner devant les copains et les voisins, surtout lorsqu'on habite dans une cité HLM.
D'abord, renchérit-il, il faut régler le problème "d'hébergement" de l'animal dans un appartement, ensuite lui donner suffisamment à manger durant son séjour à la maison, sans compter les difficultés liées, le jour "J", à l'égorgement, à l'écorchement et au dépeçage d'un bélier de taille imposante, tout cela pour une viande "sans saveur".
A une semaine de l'Aïd El Fitr, tandis que les vendeurs de bétail se mettent à foisonner sur les places publiques et le long des axes routiers, de petits troupeaux constitués de moutons au museau recouvert de henné commencent à fleurir dans les cités d'habitation.
"Papa n'y connait rien"
Des expressions enfantines telles que "le nôtre est plus gros" ou "celui que mon père a acheté est plus beau" sont légion et il se trouve même des chérubins qui se mettent carrément à pleurer lorsque leur "kebch" est jugé chétif, convaincus que leur papa "n'y connait rien".
En attendant le jour de l'Aïd, le prix des ovins atteint des altitudes vertigineuses, au grand dam des salariés qui se trouvent confrontés à ce cruel dilemme : faut-il simplement sacrifier au rituel d'Ibrahim, selon ses moyens, ou alors se débrouiller pour ne pas que la progéniture soit triste.
De nombreux constantinois, approchés par l'APS, semblent avoir fait leur choix et ne font pas mystère de leur décision de se contenter d'acheter une demi-carcasse d'agneau et quelques abats chez le boucher du coin, histoire de préparer malgré tout l'incontournable couscous de l'Aïd après avoir grillé quelques brochettes.
Une résolution qui n'est visiblement pas du goût de Boualem B., chauffeur de poids-lourd dans une entreprise privée, rencontré au sortir d'un marché à bestiaux improvisé à El Khroub, flanqué d'un énorme bélier aux cornes en tire-bouchon dont il a du mal à contenir les ruades.
"Il ne m'a coûté que 90.000 dinars, c'est une affaire, non ?", se réjouit-il, visiblement fier de son achat. "Il est tellement fort que j'ai décidé de l'appeler Torki (le turc)", ajoute-t-il dans un large sourire. Boualem finit même par reconnaître qu'il s'est endetté de 60.000 dinars auprès de son employeur pour pouvoir se payer son "Torki". Dans cette affaire, en parlant de turc, et à y voir de plus près, il n'est du tout certain que "la tête de turc" soit forcément celle que l'on croit.


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