«Les banques ont joué un rôle important comme instrument de développement, avec un taux de financement de 16% à 17% par an», a déclaré hier, l'ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, lors de son passage à la Radio nationale. Il a également souligné que «le rôle consistant à faire des banques seulement un instrument de développement, de distribution et d'allocation de ressources pour une efficacité sociale doit s'arrêter». L'ancien argentier du pays espère que parmi les priorités de cette élection présidentielle, figurera l'économie des services, mais surtout l'ouverture du système bancaire et financier. «Nous avons des structures bancaires et financières qui sont, dans la gouvernance, dans les formes de gestion et dans la structure du capital, figées depuis plus de 20 ans», a-t-il précisé. Interrogé sur la réforme bancaire, Benkhalfa a indiqué que «depuis 20 ans, nous avons atteint un seuil où tous les mécanismes de fonctionnement doivent être revus», ajoutant «on ne peut pas avoir un marché dans lequel les banques, qui ont en stock d'environ 9.000 milliards de dinars et une bourse dormante, et on ne peut pas distribuer des crédits à 2% et collecter de l'épargne à 3%». Dans ce sens, l'ancien ministre plaide pour une refonte de tous les mécanismes économiques sur les services. «Nous n'avons pas beaucoup avancé, les financements bancaires sont aussi à revoir, parce qu'on ne peut pas allouer des ressources gratuites via les banques». Pour Benkhalfa, la restructuration des banques n'a pas avancé, c'est pourquoi «on se retrouve avec des banques qui assument difficilement une mission de service publique, à côté d'acteurs du marché», a-t-il expliqué.