Plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès étaient hier au rendez-vous pour manifester contre le système politique en place qui veut s'éterniser au pouvoir. Des milliers de citoyens, de femmes, d'hommes, de jeunes, d'enfants de tous âges sont sortis dans la rue pour exprimer leur rejet du plan de sortie de crise proposé par le chef d'état-major Gaid Salah. Le deuxième homme militaire du pays a appelé mercredi dernier à l'application de l'article 102 de la Constitution pour destituer Bouteflika, chef de l'Etat et ministre de la Défense nationale. «Non à l'article 102, le peuple veut l'application de son article «dégagez tous, Yetnahaw Gaa», lit-on sur plusieurs pancartes et banderoles hissées par des manifestants de tous âges. Unes immense marche a eu lieu au chef-lieu de wilaya où des centaines de manifestants ont battu le pavé pour réclamer le départ de système et refuser toute solution de sortie de crise émanant des caciques au pouvoir. «Le peuple veut une transition sans eux, l'article sans eux est la meilleure solution pour le pays et ses enfants qui ont su le défendre ces dernières semaines», lance un manifestant, alors que la procession humaine gagnait de l'ampleur et sillonnait les artères principales de la ville de Boumerdès. «Les dirigeants actuels sont sourds, ils n'ont toujours pas entendu le cri des millions d'Algériens qui sortent dans la rue pour réclamer leur départ. Ces gens-là savent bien que leur fin approche et ne veulent pas l'admettre, et veulent nous faire croire qu'ils veulent du bien au pays en organisant une période de transition alors qu'ils l'ont volé pendant des années», lance un étudiant qui affirme qu'au niveau des universités de la wilaya, plusieurs rencontres ont eu lieu pour débattre de l'avenir du pays et les actions à mener dans l'avenir pour sauver l'Algérie de cette caste sous le pouvoir d'un seul homme. Les rues de l'ex-Rocher noir grouillaient de monde. Les principales artères étaient inondées par des foules immenses de manifestants qui scandaient des slogans anti- pouvoir. «Djeich, Echaab, Khaoua, Khaoua», ont-ils scandé tout en refusant la proposition de l'application de l'article 102. «Le peuple veut le départ de tous le système, le peuple est source de tout pouvoir, le peuple veut appliquer l'article 07», lit-on sur des pancartes brandies par des manifestants qui ont tenu à garder la marche pacifique. «Nous réclamons une transition qui soit gérée par le peuple et non par les symboles du système en place qui ont failli dans leur mission», lancent des manifestants qui observent des haltes au niveau des institutions publiques. Les manifestants ont appelé à la fraternité et à éviter les divisions entre les citoyens issus d'un seul peuple, celui qui a réussi à faire sortir la France coloniale. Ils étaient emmitouflés dans des emblèmes aux couleurs nationales et amazigh en réponse à ceux qui appellent à la division. «Nous répondons à ceux qui veulent la division, par notre union et notre pacifisme, et nous pouvons déjouer leurs plans au même titre que les plans diaboliques de ce pouvoir qui veut une sortie de crise honorable et casser notre mouvement», nous dira un militant associatif rencontré alors que la procession humaine allait joindre l'autre bout de la ville pour rallier le quartier du 11 Décembre 1961. La proposition de sortie de crise a été rejetée par des manifestants à Bordj Ménaïel, Naciria, Dellys, Issers et Boudouaou qui sont sortis pacifiquement pour dénoncer le système en place.