Comment un homme d'affaires qui a présidé la plus grande organisation patronale (FCE) est-il arrêté à Oum Teboul, à la frontière algéro-tunisienne, alors qu'il ne faisait pas l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national ? Un scénario digne des films hollywoodiens. L'arrestation du PDG de l'ETRHB, Ali Haddad – qui s'apparente plus à un kidnapping – suscite moult interrogations. Comment un homme d'affaires qui a présidé la plus grande organisation patronale (FCE) et dont toutes les décisions sont votées à l'unanimité des membres, est-il arrêté à Oum Teboul, à la frontière algéro-tunisienne, alors qu'il ne faisait pas l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) ? Est-il normal qu'il n'ait même pas le droit de passer ne serait-ce qu'un coup de fil pour rassurer les membres de sa famille et ses milliers d'employés ? Aussi, de quel droit des chaînes de télévision et autres journaux désignent-ils un citoyen algérien à la vindicte populaire, faisant fi du principe de la présomption d'innocence ? Autant de questions que doivent également se poser…(en catimini) ces magistrats, hommes de loi et médias, plus prompts à se mobiliser pour la libération du patron d'un autre groupe de presse, Ali Fodil (Echorouk), et qui subitement se confinent dans un silence radio. D'aucuns s'interrogent également sur le fait que parmi des dizaines d'hommes d'affaires, le choix est porté sur un seul, Ali Haddad, dont, pourtant, la qualité de patron remonte au début des années 1990, avec la naissance de la plus grande entreprise de travaux publics en Algérie. Sa proximité avec le pouvoir ne date que de l'année 2014, où il avait apporté son soutien à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. Comme d'ailleurs dans la plupart des pays du monde, où les cercles d'affaires jouent un rôle déterminant dans l'ascension des hommes politiques. Maintenant, pour ce qui est des «suspicions de corruption, de dilapidation des deniers publics, ou de marchés douteux», seule la justice est habilitée à trancher. Quant à certains confrères qui ne cessent de se «gargariser» des idéaux des droits de l'homme, de l'Etat de droit et du respect de la présomption d'innocence, ils doivent se mettre à l'évidence qu'ils ont failli à leur mission, se contentant -excès de zèle oblige – de plaire à leurs maîtres…