Cette discipline porteuse de médailles a du mal à convaincre. Youcef Rihane vient de remporter le Tournoi international juniors de Cap-d'Ail, clôturé samedi dans les Alpes-Maritimes (France), après son succès en finale devant le Roumain Nicholas David Ionel par deux sets à zéro. Rihane, vice-champion d'Afrique en titre, a remporté le premier set 6-3 avant de dominer le second 6-2, en 1 heure et 30 minutes de jeu. Il faut dire que depuis l'épopée des Bounab, Batiche, ‘'Feu'' Mahmoudi, Yassine Amier, Halim Azzi, Noudjeim Hakimi, Harrad, Abdelhak Hameurlaine, Assia Halo, Warda Bouchabou, Saida Harrad, Sihem Ben Youcef, Feriel Seghir, Samira Takorabet, Lamia Hameurlaine, ou encore Slimane Saoudi, Lamine Ouahab, Eddy Chala, et Samira Medjadi, le tennis algérien n'arrive pas à sortir du contexte arabe ou maghrébin. Cette discipline porteuse de médailles a du mal à convaincre. Des spécialistes mettent souvent cela sur le dos de l'infrastructure, de la prise en charge des athlètes ou sur celle des sparring-partners qui manquent terriblement. Le départ de Lamine Ouahab naturalisé marocain, et selon quelques acteurs de cette pratique sportive, nous a porté préjudice. Ce dernier nous a valu des satisfactions sur le plan continental, seul à avoir relevé le défi ; aucun n'a eu ce prestige d'aller bousculer la hiérarchie sur le plan mondial. Combien de tennismen ont quitté prématurément des tournois souvent officiels sans arriver à atteindre le podium. Pour sa part, le jeune Rihane Youcef vient d'assurer et de bénéficier de 160 points dans le prochain classement ITF juniors qui sera publié lundi par la Fédération internationale de tennis (ITF), il aura de grandes chances de jouer le tableau final de Roland-Garros fin mai prochain, après Lamine Ouahab. Les médailles se comptent sur le bout des doigts Peut-on compter les médailles remportées par cette pratique sportive ? Pas grand-chose, selon le nombre de compétitions enregistrées depuis sa création. Même sur le plan mondial et hormis toujours Lamine Ouahab qui a réussi à atteindre les demi-finales (juniors) d'un tournoi de Roland Garros en France, aucun autre Algérien n'a pu réaliser cet exploit. Pourtant, le tennis peut se targuer de disposer d'assez de courts de tennis pour espérer convaincre au plan mondial. L'on se rappelle que lorsque les moyens étaient rares, seuls Feu Mahmoudi, Bounab ou encore Batiche ont pu atteindre un niveau intéressant ; beaucoup d'autres se sont plutôt contentés de matchs leur permettant d'être classés sur le plan national. Coupe Davis : l'Algérie loin du compte L'épreuve de la Coupe Davis est l'une des plus célèbres dans le monde, à laquelle participent plus de 160 pays, dont l'Algérie depuis 1975. Notre pays en revanche reste muet dans ce genre d'épreuves, et n'a pu atteindre le moindre classement mondial ; c'est Davis Dwight Davis (1879-1946), un étudiant de Harvard, qui en est le fondateur. Pour l'histoire, la première Coupe Davis s'est déroulé les 8, 9 et 10 août 1900 sur les courts en gazon du Longwood Cricket Club de Boston. Les Etats-Unis avaient battu les Iles Britanniques 5-0. Le trophée est un Saladier d'argent fondu chez l'orfèvre le plus célèbre de Boston, Schreve. Les grands chelems, une opportunité Les grands chelems ont été créés pour redonner plus de crédibilité à la discipline. Pour cela, il en existe quatre : il s'agit de l'Open d'Australie à Melbourne (surface : dur «Plexicushion») qui généralement débute la troisième semaine de janvier. Les Internationaux de France de tennis (ou «Roland-Garros») à Paris (surface en terre battue) qui commencent la dernière semaine de mai. Wimbledon à Londres (surface sur du gazon) commence la dernière semaine de juin. Et enfin, l'US Open à New York (surface sur du dur «Decoturf») commence la dernière semaine d'août. Seul Lamine Ouahab… Lamine Ouahab, lui, a été le seul Algérien à avoir passé le cap des quarts de finales d'une compétition comme celle d'un grand chelem en allant titiller les grands de la discipline. C'était lors du tournoi de Roland Garros, où il a eu à rencontrer un certain Rafael Nadal, lors des demi-finales. Depuis… rien. Les participations sur le plan continental de l'Algérie et en tennis se comptent sur le bout des doigts, et les résultats sont plutôt maigres. L'on ne se souvient pas d'une grande consécration, notamment sur le plan individuel. Qui d'un Mahmoudi, d'un Halim Azzz, d'un Slimane Saoudi et d'un Lamine Ouahab, pour ne citer que ceux-là, a été sacré champions d'Afrique ? Cette position que conserve l'Algérie en tennis est en réalité loin d'être sa place, elle se doit d'être meilleure. Des nations comme le Zimbabwe, l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie ou encore le Maroc se targuent de posséder des champions continentaux avec moins de moyens. Celles-ci disposent d'une meilleure organisation sur le plan de la gestion. Le tennis algérien devrait sortir de ce carcan, des querelles intestines ou encore de la mauvaise gestion administrative qui l'en ont empêché. L'aspect infrastructurel semble être aussi la cause d'une réaction qui tarde à se dessiner. Cela dit, et avec la venue d'un ministre fraîchement installé, le tennis national, à sa tête ses deux fers de lance, Lynda Benkaddour et Youcef Rihane, saura comment chambouler la donne, en allant, pourquoi pas, déranger les plus grands.