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Bruno Etienne n'est plus
Biographe de l'Emir Abdelkader, islamologue, ancien conseiller de Ahmed Medeghri
Publié dans Le Temps d'Algérie le 06 - 03 - 2009

Partisan du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, militant idéaliste d'une «nouvelle Andalousie», Bruno Etienne n'est plus. Le professeur s'est éteint mercredi soir à Aix-en-Provence (sud de la France), suite à un cancer. Il avait soufflé sa 71e bougie le 6 novembre 2008.
Politologue, Bruno Etienne restera, pour l'histoire, l'un des meilleurs spécialistes du Maghreb et de l'Islam. Dans la lignée des orientalistes, il a dédié une vie entière à l'étude du Maghreb et du Machrek sous leurs multiples dimensions.
A peine rendue publique, la nouvelle de sa disparition a bouleversé la communauté universitaire et les milieux intellectuels maghrébins de France. Via son site internet, l'IEP d'Aix a salué l'enseignant-chercheur «de renommée internationale» et le «pionnier de la recherche pluridisciplinaire sur le phénomène religieux».
Intellectuel au parcours jalonné d'engagements, le défunt était un iconoclaste, un homme qui affectionnait les débats polémiques et avait le sens de la provocation, selon Mohamed Harbi. «A la différence de nombre de chercheurs, Bruno Etienne ne manifestait aucune condescendance à l'endroit de ses pairs», a déclaré au Temps d'Algérie l'auteur du FLN mirage et réalité.

Les éloges à Harbi
Les chemins de l'historien et du politologue se sont souvent croisés. Au gré de ses interventions sur le passé franco-algérien, Bruno Etienne ne tarissait pas d'éloges sur les mérites de Harbi. Dans un texte publié, voici quelques années, dans La pensée du midi, le politologue saluait les travaux «pertinents» de Harbi et de Benjamin Stora.
Peiné par la disparition d'un «ami» – son aîné d'une vingtaine d'années –, Stora parle d'une perte immense. Il était «toujours là, sur la brèche, insatiable de savoirs, de polémiques, de batailles intellectuelles (…) Il me manque, il nous manque déjà dans ce paysage intellectuel désolant de conformisme».
En 2007, Benjamin Stora avait codirigé avec l'historien Emile Temime – un méditerranéen décédé lui aussi – un livre collectif sur l'immigration en France au XXe siècle. Au rang des contributions, un texte – le dernier – de Bruno Etienne sous le titre Représentations médiatiques et discours politiques sur l'étranger immigré.
S'attaquant aux stéréotypes, le défunt y décryptait «les mécanismes de fabrication de l'oubli à propos des immigrés coloniaux», rappelle Stora. Né à la veille de la Seconde Guerre mondiale en Isère, au cœur de la région Rhône-Alpes, il a accompli de remarquables études de droit et de sciences politiques à Aix.
Fort d'un cursus sans faute, il soutient, en 1965, une thèse intitulée «Les Européens et l'Indépendance de l'Algérie». Mené à la perfection, le travail lui vaut le grade d'Etat en droit public et le 1er prix de la faculté d'Aix.
Huit ans en Algérie
Chercheur au CNRS de 1962 à 1965, il retrouve l'Algérie en 1966 pour les besoins de la coopération technique. Jusqu'à 1974, il partagera son temps entre l'enseignement à l'Ecole nationale d'administration et la charge de conseiller auprès du ministre de l'Intérieur de l'époque – et membre du Conseil de la Révolution –, Ahmed Medeghri.
De retour en France après la mort suspecte de Medeghri, Bruno Etienne décroche l'agrégation en sciences politiques en 1975. Entre 1977 et 1979, il est enseignant à l'université de Marrakech, tout en conseillant les autorités marocaines. Installé définitivement en France depuis 1980, il partage le reste de sa carrière universitaire entre l'université d'Aix dont il dirigera le Centre de recherche et d'étude des sociétés musulmanes (Cresm) et l'université de Lyon II.
Lauréat d'un diplôme d'arabe à l'Institut des langues de Tunis, le défunt lègue au crédit du savoir sur le Maghreb-Machrek et sur l'Islam une œuvre féconde. Une trentaine de titres dans le registre livresque et une multitude de travaux et d'articles.
Sur l'Algérie, les familiers de la bibliographie de Bruno Etienne retiennent, entre autres, Algérie, cultures et révolution (Le Seuil, Paris, 1976), L'Emir Abdelkader, isthme des isthmes (Hachette, Paris, 1984 et 1998). S'y ajoutent deux travaux universitaires non publiés : La guerre d'Algérie à travers la littérature algérienne (Mémoire l960) et Les Européens et l'Indépendance de l'Algérie (thèse de doctorat, l965).


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