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Hommage au fils de pauvre
Mouloud Feraoun
Publié dans Le Temps d'Algérie le 17 - 03 - 2009

Qui ne connaît pas cet écrivain ? Qui n'a pas entendu parler, ne serait-ce que dans une conversation du petit Fouroulou du Fils du pauvre, son tout premier roman autobiographique ?
Ce personnage «prodige» et si réel a accompagné nombre d'entre nous durant la première scolarité.
Aujourd'hui, les anciens recommandent les romans de Mouloud Feraoun à leurs successeurs, non sans cette nostalgie qui les plonge dans les histoires de Tizi Hibel, village natal de l'écrivain.
Tizi Hibel n'est autre que Ighil Nezman, village des «contes accrocheurs» de Feraoun, le fils du village qui fut «l'interprète sincère» par excellence de la vie dans ces villages de Kabylie, en son temps.
D'ailleurs, juste à l'entrée de Tizi Hibel, repose au cimetière le grand écrivain assassiné par les troupes criminelles de l'OAS, le 15 mars 1962, peu de temps avant l'indépendance du pays. La demeure modeste et traditionnelle de la famille Aït Chabane (son nom d'origine) dégage une odeur de repos et aussi de calme et de bonté, à l'image de Feraoun.
L'ami de Roblès
Il est né le 8 mars 1913. A sept ans, il est inscrit à l'école de Tizi Hibel. En 1928, il est boursier à l'école primaire supérieure de Tizi Ouzou. En 1932, il est reçu au concours d'entrée de l'école normale de Bouzaréah, Alger (actuelle Ecole normale supérieure des lettres et sciences humaines). Il y fait la connaissance d'Emmanuel Roblès.
En 1935, il est nommé instituteur à Tizi Hibel où il épouse sa cousine Dehbia avec laquelle il aura 7 enfants. En 1946, il est muté à Taourirt Moussa. En 1952, il est nommé directeur du cours complémentaire de Fort National.
En 1957, nommé directeur de l'école Nador de Clos Salembier, ce qui l'oblige à quitter la Kabylie pour les hauteurs d'Alger. En 1951, il est en correspondance avec Albert Camus. Le 15 juillet, il termine La terre et le sang, récompensé en 1953 par le Prix du roman populiste.
Assassiné par l'OAS
Le 15 mars 1960, il fut assassiné avec Ali Hammoutene, Salah Ould Aoudia, Marcel Basset, Robert Aymard et Max Marchand, tous inspecteurs des centres sociaux créés sur l'initiative de Germaine Tillion à Château Royal près de Ben Aknoun.
Les criminels de l'OAS (Organisation armée secrète) avaient tiré 108 balles pour s'assurer de leur mort. C'est le commando Delta du lieutenant Degueldre qui les aurait tués.
Mouloud Feraoun a commencé son premier roman autobiographique, Le fils du pauvre, en 1939, il n'est publié qu'en 1950 à compte d'auteur. Ce n'est qu'en 1954 que le Seuil le publie, expurgé des soixante-dix pages relatives à l'école normale de Bouzaréah.
Les éditions du Seuil publient, en 1957, Les chemins qui montent, la traduction des poèmes de Si Mohand étant éditée par les Editions de minuit, en 1960. Son Journal, rédigé de 1955 à 1962 est remis au Seuil en février 1962 et ne sera publié qu'après sa mort.
Les œuvres de Mouloud Feraoun ne sont pas seulement impérissables mais elles ont toujours un lectorat - très large - d'âges confondus et sont considérées comme les œuvres les plus lues au Maghreb.
Pourtant, en décidant d'écrire Le fils du pauvre, Mouloud Feraoun n'avait nullement cette ambition d'être aussi connu aujourd'hui. Il voulait juste sortir de cette léthargie qui frappait à l'époque les montagnes de la Kabylie.
Il voulait aussi s'extérioriser en peignant son enfance douloureuse agitée entre une misère matérielle impitoyable et une joie «vulnérable» d'un fils unique privé dès la naissance de l'amour paternel.
Une enfance douloureuse
En effet, vu la famine qui avait frappé les hauteurs de la Kabylie dans les années 1900, le père du petit Feraoun s'est trouvé obligé d'aller travailler à Lens (en France) en 1910, trois ans avant la naissance de Mouloud.
«Il arrivait difficilement à nourrir sa famille», selon la parole traditionnelle de Tizi Hibel. Vers 1927, le père de Feraoun fut victime d'un accident aux fonderies d'Aubervilliers, trouvant ainsi la mort.
De l'enfance douloureuse, Feraoun passe à la description de l'amour chaste dans un milieu très hostile et très conservateur dans son deuxième roman, L'amour et le sang.
S'inspirant cette fois-ci de la réalité, l'auteur décrit la vie familiale extrêmement rude, alors que les gens, pour gagner le pain quotidien, étaient contraints d'émigrer, risquant leur vie en exerçant des métiers extrêmement dangereux.
Il décrit surtout cette mort provoquée par les jalousies conjugales que peut éprouver un homme à l'égard d'un cousin.
Des jalousies parfois non fondées, nées d'un soupçon irrationnel à la suite d'une conversation anodine à la djemaâ du village.
Ces avilissements humains constituent aussi l'âme du roman suivant du fils de Tizi Hibel, Les chemin qui montent. Puis Feraoun, très marqué par la guerre d'Algérie, écrit un chef-d'œuvre sous forme de journal. Un roman dont nous retiendrons cette objectivité exemplaire, l'une des vertus de Mouloud Feraoun.


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