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«L'arabe est la langue d'enseignement, c'est irrévocable»
Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 31 - 05 - 2014

Nouria Benghebrit, ministre de l'Education, est revenue sur les principaux chantiers de son secteur et appelé à une meilleure gestion des dossiers à travers un travail intersectoriel, tout en déplorant les informations erronées à son sujet et des déclarations sorties de leur contexte. Le Temps d'Algérie : Les élèves de terminale ont un rendez-vous crucial aujourd'hui. Des mesures ont-elles été prises pour leur garantir de bonnes conditions et éviter un scandale comme celui de l'année dernière ?
Nouria Benghebrit : Nous avons travaillé de façon continue et la préparation d'un tel examen se fait dès le début de l'année. Je peux dire que le système d'organisation de l'examen du baccalauréat est maîtrisé. Il y a un vraie professionnalisme dans la prise en charge de l'ensemble du système. Toutes les mesures ont été décidées pour une prise en charge optimale. Le plus pour cette année, c'est que nous avons travaillé en amont et avons privilégié plutôt la prévention. Les candidats au bac sont ainsi sensibilisés aux risques auxquels ils s'exposent en cas de tricherie.
Vous avez critiqué le taux trop élevé de réussite au bac et les déclarations portant sur la réalisation d'un taux de 80% en 2015. Le taux de cette année reflétera-t-il la réalité ?
Il est clair qu'un taux aussi élevé est un objectif. Nous souhaitons que la majorité des candidats ait son bac. Mais les résultats ne peuvent être décidés d'avance. La réalité veut que ce sont ceux qui travaillent qui réussissent. Notre rôle est de garantir des conditions d'enseignement et d'examen optimales pour la réussite des élèves, mais à la fin, le travail est la clé de la réussite.
Vous avez pris en considération le retard dans les programmes suite aux grèves répétitives du secteur. La pratique du seuil des révisions est devenue une constante, ce qui n'est pas sans décrédibiliser l'examen. Comment envisagez-vous de remédier à cette situation ?
Ce qui était une mesure exceptionnelle en 2008 est devenu une constante depuis sept ans. Pis encore, c'est presque un acquis, un droit. Et la pratique entraîne des effets pervers. Lutter contre cette pratique qui dévalorise l'examen fait l'unanimité au sein des parties concernées (ministère, corps enseignant et parents d'élèves). Cela doit se faire sur plusieurs plans. D'abord, revoir le système d'examens. Ensuite, et dans le cadre de la réforme, changer d'approche de façon à ce que la modification du contenu des programmes ou la suppression de certains cours n'entraînent pas d'importants impacts. Ainsi, il faudra privilégier plutôt des exercices et des questions faisant appel à la réflexion et la composition plutôt qu'à la récitation de ce qui a été appris par cœur. Ceci serait en continuité avec les réformes introduites dans le secteur depuis 2003.
Vous expliquez donc la pratique du seuil de révision par la nature des programmes et l'approche d'enseignement plutôt que par les grèves ?
Les grèves sont un effet démultiplicateur. Au fond, le problème est dans l'approche par laquelle les questions étaient posées et nous oblige à développer plutôt le système sécuritaire. Il faut travailler sur d'autres facteurs, en sus évidemment de la réorganisation du temps scolaire, du rythme, et d'intégrer de la dimension pédagogique.
Le taux d'échec des étudiants en première année universitaire s'élève à 80% pour certaines filières techniques et mathématiques. Doit-on y voir un lien avec la qualité de l'enseignement au secondaire et éventuellement avec le seuil de révision ?
Il y a forcément un lien. Un exemple concret : l'année dernière, les élèves des classes mathématiques se sont vus dispensés d'étudier et de réviser les cours de probabilité.
Or, ce cours est très important pour les filières math-info. Ceci entraîne forcément un échec par la suite. C'est un exemple concret des conséquences négatives de la pratique du seuil.
Vous avez évoqué une réforme du bac. Votre prédécesseur a envisagé de revoir l'examen et d'introduire notamment une session de rattrapage. Est-ce à l'ordre du jour ?
Effectivement. Les questions relatives aux épreuves anticipées, à la fiche de synthèse, à la session de rattrapage et au système de compensation sont toutes à l'étude et forment des hypothèses pouvant être concrétisées dans le but de renforcer la qualité et la crédibilité de cet examen. Des commissions d'évaluation du déroulement des examens travaillent depuis le début de l'année. La synthèse de leurs rapports sera présentée en juillet. Après les assises nationales et la présentation de ces rapports, on souhaiterait engager un débat avec la société, à travers les médias, où toutes les propositions seront les bienvenues, notamment concernant les programmes de deuxième génération.
L'élaboration de nouveaux manuels scolaires est-elle envisagée ?
Les livres scolaires refléteront tout changement dans les programmes nationaux. Bien qu'une réforme profonde nécessitera du temps, pour répondre à l'urgence, nous avons établi un chronogramme avec la Commission nationale d'élaboration des programmes, qui a abouti à la préparation de trois manuels allégés, notamment en ce qui concerne le nombre de pages. Mais dans notre optique, il faudra aller vers des manuels multidisciplinaires.
Comment évaluez-vous jusque-là les réformes de 2003 ?
Certes, les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attend. Mais ce que nous avons relevé, c'est que les manquements enregistrés sont en grande partie liés à un manque de moyens et de gestion intersectorielle. Certains facteurs ayant entravé le succès de la réforme ne dépendent pas seulement du secteur de l'éducation. A titre d'exemple, la surcharge des classes. Les nouveaux ménages ont tendance à s'installer dans les banlieues et forment une ceinture autour de la ville. Très souvent, on n'a pas pris en considération l'installation d'infrastructures adéquates dans ces nouveaux regroupements démographiques importants. De ce fait, les classes des banlieues se retrouvent surchargées, contrairement à celles du centre-ville, et ce, dans toutes les wilayas.
Quid du manque d'enseignants de langue étrangère dans certaines wilayas, notamment de l'intérieur et du sud du pays ?
Nous nous devons d'avoir un regard innovant sur cette question. Nous avons l'obligation de travailler avec équité dans l'ensemble des régions. Des solutions permettant de compenser, pour l'instant, ce manque, existent déjà. Mais leur concrétisation relève d'une gestion multisectorielle du problème. Il n'y a pas de problème de manque d'enseignants, ni d'absence de postes budgétaires, ni de moyens financiers. Le problème se trouve surtout dans la volonté de la mobilité. Comme pour le problème de la surcharge des classes, régler cette situation relèvera d'un travail intersectoriel, avec le ministère de l'Habitat par exemple, qui pourrait créer des logements de fonction par exemple, etc.
Vous avez déclaré avoir pour but que l'école algérienne produise les citoyens algériens de demain. L'école, notamment celle appelée «arabisante», aurait-elle failli à cette mission, un échec, visible dans les différentes attaques dont vous avez fait l'objet en raison de votre sexe, de votre nom et de votre appartenance au «courant francophone» ?
C'est une question complexe. Ce qui m'attriste est l'abandon de la culture algérienne qui est contre le racisme et la xénophobie. A travers de fausses informations, j'insiste, de fausses informations répandues, on a voulu nous amener à un conflit que nous avons dépassé. La langue arabe est la langue d'enseignement. C'est une décision politique irrévocable. En tant que ministère, nous nous devons de l'appliquer. Mais nous avons remarqué que la maîtrise des langues, qu'il s'agisse de l'arabe ou des langues étrangères, fait défaut. Il est de notre responsabilité de corriger ces points négatifs d'autant plus que nous donnons à la langue arabe une importance primordiale. De ce fait, il s'agit d'un combat d'arrière-garde. Nous n'allons pas revenir en arrière. Au contraire, comment améliorer l'enseignement de l'arabe ? Comment s'appuyer sur des textes modernes ? Comment intégrer la poésie, le théâtre et les auteurs modernes en tant que référence dans l'école élémentaire ?
Vous avez déclaré vouloir rendre obligatoire l'enseignement de tamazight alors que vous constatez un déficit dans la maîtrise des langues à la fois nationale et étrangères. Comment attaquer un tel chantier ?
La politique linguistique relève de la responsabilité de l'Etat et du pouvoir politique. Et dans la politique linguistique, l'arabe comme le tamazight sont des langues nationales. En tant que langue nationale, l'Etat a estimé que là où il y a une demande sociale d'enseignement de tamazight, l'Etat se devait d'y répondre. Cependant, nous avons constaté depuis le début de l'enseignement de tamazight que la demande a diminué. Ce qu'il faudrait faire, c'est intervenir d'abord sur la demande, puis également sur la problématique de la normalisation de la langue. Avec quelle graphie se fera l'enseignement de cette langue ? Il faudra académiser cette langue mais surtout avoir une vision à long terme. Contrairement à ce qui a été rapporté, je n'ai jamais dit vouloir la rendre obligatoire. C'est une langue qui est essentiellement orale, on ne peut pas la rendre du jour au lendemain langue d'enseignement sans sa normalisation.
Un mot pour les candidats du bac ?
J'aurai un message de réconfort. Il ne faut pas se fier à ce qui est rapporté anonymement sur facebook auquel ils sont connectés. Ils ne doivent pas mettre en péril leur avenir à cause de ce qui est rapporté. Ils doivent avoir confiance en leur Etat, ce sont des citoyens algériens, de futurs étudiants algériens et leur destinée est en Algérie. Attention à ne pas la gâcher. J'aurai également un message pour les parents. Ils doivent jouer leur rôle dans le soutien et l'encouragement de leurs enfants.
Quid des élèves de Ghardaïa ?
En raison de l'obligation que nous avons de traiter de manière équitable l'ensemble des wilayas, Ghardaïa est aussi préparée que les autres. Les autorités locales sont très mobilisées pour que tout se passe bien, comme cela a été le cas pour l'examen de fin de cycle primaire. Il faudrait de plus en plus en appeler à l'apaisement. Il faut que notre société soit une société apaisée pour que l'on puisse construire, aller de l'avant et former notre nouvelle génération à l'esprit critique en lui donnant tous les outils de la pensée.


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