9185 candidats passent le baccalauréat cette année dans la wilaya de Ghardaïa. Répartis sur 32 centres, dont 15 au chef-lieu de wilaya, ils entament le deuxième jour des épreuves. Malgré les douloureux événements qui ont secoué leur ville et même leur quotidien, les habitants de Ghardaïa ne désespèrent pas. Les élèves de terminale non plus, qui font preuve de volonté et même de sérénité, et malgré les retards enregistrés dans les programmes scolaires, les candidats étaient au rendez-vous comme pour dire qu'ils croient en un avenir meilleur. Tôt le matin, un hélicoptère de la police survolait les quartiers sensibles. Un important dispositif sécuritaire est mis en place par les services de police et de gendarmerie devant les 32 centres d'examen. «Tous les moyens ont été mobilisés pour la réussite de cet examen», nous avait assuré Azzedine Djilani, le directeur de l'éducation, la veille de la première épreuve. C'est ce que nous ont également affirmé le lieutenant de police Djaafar Djaber et le colonel de gendarmerie, Ali Raouen. Tant au CEM Ali Ibn Abi Taleb de Sidi Abbaz qu'au lycée Moufdi Zakaria où les candidats libres ont composé, tout s'est déroulé normamement. Les responsables des deux centres d'examen nous ont assuré qu'aucun incident n'a été signalé, excepté au lycée Moufdi- Zakaria, réservé aux candidats de la filière gestion et économie, où quelques incidents ont été enregistrés. Les élèves rencontrés à l'extérieur nous ont assuré qu'un enseignant mozabite avait tenté de provoquer quelques candidats arabes. «Les sujets étaient abordables, mais c'est cet incident qui nous a un peu perturbés. En effet, un élève a posé une question à un enseignant et autre mozabite l'a agressé verbalement, ce qui a failli dégénérer», rapporte Amel, une candidate, qui précise que le chef de centre «a pu maîtriser la situation et le calme est vite revenu». Dans un technicum situé au quartier El Qorti, les élèves auraient, selon des rumeurs, été aidés par les enseignants dans l'épreuve de mathématiques. Nous n'avons pas pu confirmer ou infirmer l'information, le quartier étant à haut risque, et l'accès y est difficile depuis plus de 2 mois en raison des évènements. Rencontrés quelque temps avant les épreuves, des élèves nous ont assuré qu'ils n'étaient pas prêts à cause des arrêts de cours - deux mois - suite aux évènements tragiques qu'a vécus leur localité. Ils avaient même tablé sur «un échec programmé», dont la responsabilité incombait à la direction de l'éducation. Les derniers affrontements qui avaient eu lieu la veille de l'examen entre les forces de sécurité et les mozabites ont ravivé les appréhensions des parents et des élèves. Un membre du FFS rencontré hier au siège du parti nous a assuré que «cet examen ne se passera pas sans incident», ajoutant : «la provocation de la prière du vendredi au quartier d'El Hofra et les évènements nocturnes qu'a connus le quartier Chaaba sont les résultats du laisser-aller des autorités». De notre envoyée spéciale
