L'euro baissait un peu face au dollar mercredi, dans un marché calme en l'absence d'indicateurs majeurs, les investisseurs attendant de plus amples détails sur les mesures de soutien exceptionnelles de la Banque centrale européenne (BCE). Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3529 dollar, contre 1,3545 dollar mardi à 21H00 GMT. L'euro baissait également face à la monnaie nippone, à 138,41 yens contre 138,64 yens mardi soir. Le dollar aussi reculait face à la devise japonaise, à 102,30 yens contre 102,35 yens la veille. "L'ensemble de mesures d'assouplissement (de la politique monétaire) de la BCE continue de peser sur l'euro", notait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Jeudi, la Banque centrale européenne a décidé à l'unanimité de baisser ses taux d'intérêt, déjà à un plus bas niveau historique, et de mettre en place des mesures pour relancer le crédit. Son principal taux directeur a ainsi été porté à 0,15% (contre 0,25% depuis novembre). L'institution a également porté son taux de dépôt en territoire négatif, à -0,10%, une mesure qu'aucune banque centrale d'envergure n'avait expérimentée jusqu'ici. La BCE va en outre prolonger ses opérations de prêts illimités et très bon marché à court et moyen terme aux banques jusque mi-2016 et prêtera de nouveau à long terme jusqu'à 400 milliards d'euros à celles qui pourront prouver qu'elles ont ouvert les cordons de leur bourse aux PME et aux consommateurs. "La pression baissière sur l'euro devrait s'accentuer dans les mois à venir alors que la BoE (Banque d'Angleterre) et la Fed (Réserve fédérale des Etats-Unis) s'avancent vers une hausse de taux alors que la BCE pourrait de nouveau avoir besoin d'assouplir sa politique monétaire" pour soutenir la reprise de l'économie en zone euro, prévenait M. Hardman. De son côté, "le dollar continue de se renforcer légèrement face aux autres devises majeures", bénéficiant notamment "d'une poursuite en juin du rebond des taux de rendement des obligations américaines" soutenu par "les preuves d'un net rebond de l'économie américaine au deuxième trimestre après un fort ralentissement" en début d'année, notait Lee Hardman. Après l'annonce en fin de semaine dernière d'une amélioration sur le marché du travail en mai aux Etats-Unis, où le nombre d'emplois est retourné à son niveau d'avant la récession, les autorités ont indiqué mardi que les stocks de ventes en gros dans le pays avaient augmenté plus que prévu en avril. Par ailleurs, selon la Fédération nationale des entreprises indépendantes (NFIB), le moral des entreprises américaines n'a jamais été aussi bon depuis septembre 2007. Ces nouvelles positives faisaient remonter les rendements des bons du Trésor américain, ce qui a tendance à s'accompagner d'un regain d'intérêt pour le dollar. Les investisseurs attendent désormais la publication jeudi de chiffres sur les ventes au détail et des prix à l'importation aux Etats-Unis pour mai. Dans l'ensemble, les volumes d'échanges et la volatilité sur le marché des devises devraient rester faibles mercredi, en l'absence de publication d'indicateurs majeurs. Vers 09H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro, à 80,55 pence pour un euro, son niveau le plus fort depuis début décembre 2012, ainsi que face au billet vert, à 1,6788 dollar pour une livre. Le taux de chômage au Royaume-Uni a encore baissé fin avril, tombant à 6,6%, son plus bas niveau depuis décembre 2008. La devise suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,2188 franc suisse pour un euro, et baissait face au dollar à 0,9009 franc suisse pour un dollar.
