Durant 19 jours d'une intense activité sur le terrain, les six candidats au scrutin présidentiel du jeudi prochain ont réussi à réanimer la scène politique nationale "gelée" jusque-là. Nos villes et villages ont rompu avec la routine quotidienne pour vivre au rythme d'une animation politique toute particulière. Habillés d'un nouveau décor, nos villes et villages ont vécu une autre ambiance : des affiches électorales collées sur les murs et vitrines des cafés, des banderoles accrochées au niveau des places publiques, des portraits des candidats collés sur des panneaux conçus spécialement pour la campagne. Avant le lancement officiel de la campagne, le 19 mars dernier, les candidats ont réuni leurs sympathisants pour les changer d'ouvrir des permanences électorales dans les communes, les cités et les douars les plus reculés de l'Algérie profonde. Les représentants locaux des postulants à la magistrature suprême ont organisé des conférences et animé des meetings populaires dans tous les coins et recoins du pays. Pour leur part, les candidats, outre l'animation de grands meetings, ont poursuivi leur campagne par un travail de proximité. L'objectif : avoir un contact direct avec les électeurs et connaître leurs préoccupations majeures. Par ailleurs, les représentants des candidats ont distribué des milliers, voire des millions de prospectus et dépliants contenant les programmes électoraux proposés aux Algériens. La distribution se fait au cours des meetings, au niveau des marchés, des cafés et des places publiques des cités. Toutes ces actions sont menées pour convaincre les électeurs de se rendre aux urnes à l'occasion du scrutin qui se tiendra jeudi prochain. En dépit des problèmes posés par les candidats et leurs représentants, la campagne électorale n'a connu aucun incident. Les rencontres avec les citoyens que ce soit au niveau des salles ou dans la rue se sont déroulées dans le calme et la sérénité. Les citoyens sont venus en grand nombre pour écouter les propositions des candidats à la présidence de la République. Malheureusement, certains candidats ne se sont contentés que des généralités. Alors que les Algériens souhaitent connaître la nature des projets que comptent réaliser nos présidentiables, ces derniers, pour certains, ont préféré discourir sans vraiment satisfaire la curiosité des citoyens. Par ailleurs, les thèmes ayant dominés la campagne sont la réconciliation nationale, le logement et le chômage. Dans tous ses meetings, le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a réitéré son attachement au processus de la réconciliation nationale tout en rappelant l'engagement de l'Etat à éradiquer les terroristes qui refusent de déposer les armes. Le candidat d'El Islah, Mohamed Djahid Younsi, a prôné, quant à lui, l'amnistie générale. La candidate du PT, Louisa Hanoune, a axé sa campagne sur la souveraineté nationale et la renationalisation des entreprises privatisées au cours de la dernière décennie. Dans son programme de développement, le candidat Mohamed Said a insisté sur la nécessité de libérer l'Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures. La campagne de Ali-Fawzi Rebaïne de Ahd 54 a tourné essentiellement autour de la réforme des institutions de l'Etat et de la lutte contre la corruption.