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Les partis de l'Alliance y croient malgré tout
présidentielle : Entre boycott et participation
Publié dans Liberté le 28 - 03 - 2009

Le succès de l'élection présidentielle se mesurera à l'aune du taux de participation en Kabylie. Une gageure pour le directoire de campagne du Président-candidat à Tizi Ouzou, qui met les bouchées doubles pour contrer les appels au boycott du RCD et du FFS ; les deux partis encore influents dans la région.
Le 8 mars est réellement une journée particulière à Tizi Ouzou. Les trottoirs de la ville ne sont jamais autant arpentés par les femmes qu'à cette date-là de l'année. “C'est une tradition chez nous. Toutes les femmes sortent le 8 mars”, explique notre chef de bureau. L'ambiance festive de la Journée mondiale place la population de la wilaya aux antipodes des préoccupations liées au scrutin présidentiel. Il faut croire qu'à une semaine du lancement officiel de la campagne électorale, les six candidats à la magistrature suprême n'avaient pas encore réellement investi le terrain de la ville des Genêts.
Les portes des permanences électorales sont closes pour la plupart. Il n'en demeure pas moins que les représentants des prétendants à la fonction présidentielle s'attellent à préparer la campagne, chacun à sa manière et selon les moyens logistiques dont il dispose. Le comité de campagne du Président sortant, candidat à un troisième mandat, Abdelaziz Bouteflika, a coopté El-Hadi Ould-Ali à la tête de son staff électoral à Tizi Ouzou. Le choix porté sur le transfuge du RCD et animateur principal du MCB (Mouvement culturel berbère) laisse quelque peu perplexe tant il semble inattendu. “Pourquoi pas ?” réplique d'emblée El-Hadi Ould-Ali, qui nous a reçu dans son bureau à la direction de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. “Ma désignation relève d'une démarche basée sur un choix fédérateur”, souligne-t-il. Il assure que le directoire de campagne d'Abdelaziz Bouteflika compte en son sein des membres issus de l'Alliance présidentielle et d'autres partis politiques ainsi que de la société civile.
À la mouhafadha du FLN, située dans un quartier de la ville haute, se configure un échantillon des organisations et formations politiques qui se sont arrimées derrière la candidature du président sortant (Onem, Onec, UGTA, UNFA, commerçants, notables…). Elles sont toutes représentées aussi bien au directoire de campagne de la wilaya qu'au niveau des QG des partis de l'Alliance présidentielle.
Dans le camp de M. Bouteflika, la victoire ne suscite pas l'ombre d'un doute. C'est plutôt le spectre de l'abstention qui alimente les inquiétudes, qu'on essaie tant bien que mal de dissimuler derrière un optimisme de circonstance. M. Lakhdari, député et mouhafadh à Tizi Ouzou, cite en référence les élections locales de novembre 1997, qui ont enregistré une participation massive de l'ensemble de la classe politique. “À l'époque, je m'attendais à un taux de participation (dans la wilaya, ndlr) dépassant les 65% alors qu'en réalité, il a tourné autour de 50%. Cette fois-ci, le boycott du RCD et du FFS est, certes, un handicap, bien que la population a compris qu'il ne servira à rien, donc le taux de participation sera appréciable”, pronostique le parlementaire. “Nous allons travailler dans l'objectif d'amener la population à accomplir un devoir national, celui de s'exprimer le 9 avril”, corrobore El-Hadi Ould-Ali.
Il dit que le meilleur argument de campagne consistera à étaler le bilan du chef de l'Etat en fin de mandat et à exposer ses projets futurs pour la région. “Tizi Ouzou est un grand chantier à ciel ouvert. Beaucoup de projets de développement sont en cours”, affirme-t-il. Outre les rassemblements de villages et de communes, qui seront animés par des cadres du RND, FLN et MSP ainsi que des membres du directoire de campagne de la wilaya, Abdelaziz Belkhadem prêchera la bonne parole sur le troisième mandat à Tizi Ouzou au nom de l'Alliance présidentielle.
Il est établi, surtout, que le président Bouteflika ira à la rencontre des électeurs de cette circonscription. “Nous attendons notre candidat à Tizi Ouzou. Nous mettrons en place un dispositif pour que la population soit au rendez-vous”, promet Ould-Ali. Au siège régional du FFS, la cloche égrène un son totalement différent. “Il n'y a pas d'engouement pour cette élection. La tendance est au boycott massif. Je pense que les proportions de la participation seront similaires à celles des scrutins de 2007, c'est-à-dire entre 20 et 23%”, affirme M. Bouaziz responsable de la fédération de Tizi Ouzou. Pour lui l'absence d'intérêt est motivée par le sentiment que le scrutin d'avril prochain n'est porteur d'aucun enjeu. “Il y a un seul candidat. Les autres ne sont que des comités de soutien”, déclare-t-il.
Si le RCD prône un boycott passif, signifié uniquement par le gel de ses activités publiques pendant toute la période électorale, le FFS entend expliquer activement le sens du “Non”. “Nous mènerons un boycott actif, mais le programme d'activités n'est pas encore fixé”, indique M. Bouaziz. “Notre rôle est de convaincre les gens de ne pas voter”, complète Kheloui Salem, représentant du parti dirigé par Aït Ahmed à Ath Aïssa Mimoun, une commune distante du chef- lieu de wilaya d'une vingtaine de kilomètres. Le jeune homme, fraîchement diplômé de l'école de journalisme, aiguise ses armes et ses arguments pour inciter les électeurs à bouder les urnes. “Je pense que nous n'aurons pas trop de mal, car il n'est pas possible d'organiser des élections dans de mauvaises conditions sociales”, précise-t-il en indiquant qu'aux législatives de 2007 (auxquelles le FFS n'a pas présenté de candidats), la commune a comptabilisé 392 voix exprimées sur environ 10 000 électeurs inscrits. C'est éloquent. D'autant que le militant du front affirme dur comme fer que son parti n'a guère usé de gros moyens dissuasifs pour inciter les citoyens de ne pas s'approcher des bureaux de vote. “Le FFS est contre la violence. En tant que militants, nous n'avons pas le droit de devenir des agresseurs ou des vandales”, soutient-il pour chasser entièrement la moindre appréhension quant aux tentatives de perturbation de l'opération électorale. “En tant que représentant de la population de Aïssa Mimoun, j'organiserai le scrutin présidentiel conformément à la réglementation”, affirme, à son tour, Aboud Mohamed, président d'APC de la localité. Il est d'obédience FFS. “Chacun prend la décision qu'il veut : voter ou boycotter. L'essentiel pour moi est de ne pas perturber l'élection”, poursuit-il à l'adresse des électeurs et des délégués des formations politiques et des représentants des candidats impliqués dans la course électorale. La mise en garde semble nécessaire à l'élu, même si l'on est loin des conditions politiques qui ont marqué les élections législatives et locales de 2002 puis la présidentielle de 2004.
À l'époque, la région encore sous influence des évènements du Printemps noir a vécu au rythme des bureaux de vote envahis et des urnes brûlées par une tendance radicale des animateurs du mouvement des archs, hostile à la tenue de toute forme de scrutin. Accentuant son souci d'impartialité, le P/APC de Aïssa Mimoun précise qu'il mettra les moyens de la commune à la disposition de l'administration centrale, “dans les limites autorisées par la loi. Si je soupçonne une transgression des lois en vigueur, je m'opposerai”.
À ce niveau encore, M. Aboud estime utile d'avertir contre une propension à utiliser les moyens de l'Etat au profit d'un seul candidat. À Tizi Rached, rien ne montre que l'élection présidentielle aura lieu dans moins de trente jours. Les gens vaquent à leurs activités quotidiennes, sans être interpellés par un quelconque geste électoral. Ici également, les permanences électorales ne sont pas ouvertes. “Pour le moment, les candidats n'ont pas encore désigné leurs représentants”, confirme Mohamed Marich Hocine, P/APC (élu RND), qui nous a reçu dans son bureau une semaine avant le démarrage de la campagne électorale. Il focalise sur les préparatifs du scrutin, qu'il dit assurés dans “de bonnes conditions”. Il rapporte que des brigades féminines ont fait du porte-à-porte pour amener les habitants de la commune, âgés de 18 ans et plus, à s'inscrire sur les listes électorales.
“À partir de là, nous avons mis à jour le fichier électoral”, ajoute-t-il. S'il ne veut pas s'aventurer dans une spéculation sur le taux de participation, il atteste que tout le monde aura le droit d'exprimer librement ses options politiques. “Nous respectons la position des partis politiques qui appellent au boycott de l'élection présidentielle. Mais nous sommes là pour permettre aux citoyens de voter sans problème”, termine-t-il. Yaïche Reski, représentant de la seule femme prétendante à la plus haute fonction de l'Etat, Mme Louisa Hanoune en l'occurrence, informe que son staff a tracé un plan de conférences-débat dans les 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou. “Des membres du directoire national de campagne, ainsi que ceux du bureau de wilaya et des militants animeront ces rencontres de proximité”, précise-t-il. Une attention particulière a été réservée au déplacement de la candidate dans la wilaya, mais dont la date n'est pas encore connue. “J'ai récupéré jeudi le programme officiel de la campagne électorale auprès de la Drag” (ðirection de la réglementation et de l'administration générale à la wilaya, ndlr), ajoute-t-il, soutenant que jusqu'alors, “tout se déroule convenablement. Les commissions communales ont été installées mercredi 18 mars”.
Sur la particularité de la population de la région, quelque peu réfractaire aux rendez-vous électoraux auxquels ne prennent pas part le FFS et le RCD, M. Yaïche rectifie que “la situation est plutôt difficile du point de vue social car les gens adhèrent au PT par dizaines chaque jour. La présidentielle est un examen pour le peuple algérien. Les citoyens de Tizi Ouzou ne sont pas différents”. Il reconnaît néanmoins que la localisation de la permanence électorale de la candidate du Parti des travailleurs au niveau de la nouvelle cité Genider, pose la contrainte de l'éloignement. “Nous avons du mal à orienter les gens. Nous voulons un local mieux situé, au centre-ville”, revendique-t-il. Au moment du reportage, les représentants, dans la wilaya de Tizi Ouzou, des autres candidats, à savoir Fawzi Rebaïne, Mohamed Saïd, Moussa Touati et Djahid Younsi, n'étaient pas connus.
S. H.


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