Le défenseur central Madjid Bougherra a entamé, hier à Alger, son dernier stage avec l'équipe nationale, lui qui s'apprête à prendre sa retraite internationale. «Je suis impatient de rejoindre la sélection surtout que c'est ma dernière compétition officielle. Je suis même un peu excité. Je tenterai de savourer chaque minute et chaque instant avec le groupe», dira le «Magic» sur les ondes de la radio nationale. Son ultime défi et dernier rêve est de décrocher un titre avec l'EN après avoir vécu deux qualifications au Mondial en 2009 et 2013 aux dépens de l'Egypte et du Burkina Faso. «J'aimerai bien achever ma carrière par un sacre africain. Avec la délocalisation de la CAN, notre chance se complique un peu. On va repartir à zéro en quelque sorte, car on ne connaît pas les conditions en Guinée équatoriale. Il faudra rester concentré et solidaire. Il faudra de la rage et de l'agressivité, en plus de nos qualités techniques. On doit former, tous ensemble, une équipe et être conquérant. On doit aller chercher les résultats. Moi, je suis confiant», affirme le capitaine légendaire des Verts, qui a décidé de prendre sa retraite internationale à l'âge de 32 ans, alors qu'il peut encore rendre de loyaux services à l'EN. «Je pense qu'il est temps d'arrêter. C'est le moment de laisser la place aux jeunes. Les Medjani, Belkalem et Halliche peuvent tenir quatre ou cinq ans et faire une autre Coupe du monde. Une nouvelle génération arrive, avec une autre mentalité. On n'a pas les mêmes repères. Chaque génération a sa propre façon de voir les choses», explique Bougherra qui avait joué son premier match avec les Verts en juin 2004 après avoir évolué chez les Olympiques en compagnie de ses deux potes, Antar Yahia et Karim Ziani. Il a côtoyé trois générations, celles de 2006, de 2010 et de 2014, ce qui lui permet d'être le leader spirituel du groupe aujourd'hui. Ses jeunes camarades le considèrent comme «le grand frère» et ils sont tous à l'écoute de ses conseils. «J'ai eu la chance de côtoyer trois générations et de vivre deux grands évènements, la Coupe du monde 2010 et celle de 2014 où on est entré dans l'histoire en arrachant cette première qualification pour le second tour du Mondial», se réjouit «Bouggy» qui va certainement laisser un grand vide au sein du groupe après la CAN 2015. «Bougherra est un leader, tout le monde est à l'écoute de ses conseils et ses orientations. Il était derrière moi depuis mon premier jour en sélection et il m'a aidé à m'intégrer dans le groupe. Ça fait longtemps qu'il est en sélection et il va laisser un vide après la CAN», admet le nouveau latéral droit des Verts, Mehdi Zeffane. «Madjid est un grand monsieur avec un gros cœur. Je suis fier de l'avoir comme coéquipier. J'ai beaucoup appris à ses côtés», avoue Carl Medjani. «Bougherra est un gars exemplaire, avec une bonne mentalité. C'est un joueur qui a adhéré très tôt au projet de la FAF», témoigne, de son côté, l'ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane. «Ça m'embête de ne pas faire un match d'adieu chez nous en Algérie. Je vais revenir en mars pour dire au revoir à mes camarades. Si on joue un match à domicile en juin, je viendrai même en tant que spectateur. Je vais voir avec le sélectionneur national et le président de la Fédération», avoue Bougherra qui compte achever sa carrière professionnelle dans son club de cœur, aux Glasgow Rangers, et passer entre temps ses diplômes d'entraîneur. Sacré «Bouggy !».