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«Le droit de propriété à l'immobilier est sans restriction pour les Algériens établis en Tunisie»
Chakib Djouhri, député représentant la communauté algérienne zone Maghreb, Afrique, pays arabes et Asie au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 03 - 02 - 2015

Chakib Djouhri, député et représentant de la communauté algérienne en zone Maghreb, Afrique, pays arabes et Asie, évoque dans cet entretien la situation de la communauté algérienne établie en Tunisie et les efforts déployés pour que les Algériens puissent accéder à la propriété et au travail en Tunisie.
Le Temps d'Algérie : Présentez-nous l'Amicale des Algériens en Tunisie...
Chakib Djouhri : L'Amicale des Algériens en Tunisie est une association créée à l'initiative des ressortissants algériens résidant en Tunisie, en 1996, et fut agréée par les autorités tunisiennes en 1997. De par son statut, limité à l'époque par les autorités tunisiennes aux activités culturelles, elle a pour objectif de faire connaître la culture algérienne auprès de notre communauté et créer des liens fraternels avec le peuple tunisien frère.
Dans la réalité, elle a surtout eu des activités sociales et de solidarité avec les couches démunies, très nombreuses, qui constituent même la majorité de nos ressortissants. Elle contribue également à assister les consulats, à travers ses membres, dans des campagnes d'information et de sensibilisation d'intérêt général, et dans leurs actions d'assistance aux démunies.
Elle est dirigée par un bureau élu par l'assemblée générale des adhérents et est financée avec les cotisations et les dons, ne bénéficiant d'aucune aide ou subvention des autorités algériennes et a toujours refusé de recourir aux subventions de l'Etat tunisien pour garantir son autonomie.

Quelles sont les préoccupations de la communauté algérienne en Tunisie ?
Nous avons toujours, en tant qu'acteur de la société civile, ou en tant que député à l'Assemblée populaire nationale, représentant de la communauté à l'étranger, affirmé que les préoccupations de nos ressortissants établis dans cette zone sont diverses et variées, mais surtout qu'elle diffèrent de celles des autres communautés nationales à l'étranger, notamment celles établies en Europe.
Il faut savoir que dans le cas de la quasi-majorité de cette communauté, nous sommes devant une émigration non choisie, plutôt subie, voire forcée, du fait de certains événements historiques liés au début du colonialisme, ainsi que lors de la guerre de libération, qui ont causé un déplacement massif de tribus et de familles en Tunisie. Nous avons donc une majorité de ressortissants nés en Tunisie et n'ayant aucune attache familiale effective avec la patrie, mais qui ont tenu à rester algériens et ne se reconnaissent que comme tels. Nous reviendrons sur les problèmes qui découlent de ce statut pour cette catégorie.
Les préoccupations diffèrent également du fait du pays d'accueil, car il faut savoir que l'Etat tunisien n'a pas été toujours respectueux des droits de notre communauté, et ce, à la différence des pays européens ; nous citerons notamment :
- Le droit d'établir et de se faire délivrer régulièrement des titres de séjour d'une durée raisonnable, et surtout dans des délais raisonnables, nous avons des cas de ressortissants qui attendent des années pour se faire établir une carte de séjour, d'autres qui ne l'ont jamais eue, et d'autres encore qui réussissent à l'avoir mais pour une durée de moins d'an an. Cela sans aucune explication ni fondement légal bien-sûr.
- Le droit de propriété qui a été refusé aux Algériens, auxquels on ne délivrait pas de titre de propriété pour des biens immobiliers achetés ou hérités. Ni même d'autorisation pour vendre des biens ou les entretenir. Cela en contradiction avec le droit universel et les conventions entre les deux pays.
- Pour le droit au travail, nombreuses et insurmontables sont les restrictions faites aux Algériens. Exclus des postes liés au domaine public, le principe de préférence nationale est appliqué à toute entreprise privée désirant recruter un Algérien, et elle est tenue de chercher des Tunisiens avec un profil même moindre et attendre une longue période avant de recruter cet Algérien, ce qui décourage bien sûr cette entreprise. Dans le secteur libéral, les autorisations, registres et patentes nécessaires à l'exercice d'une activité ne sont délivrés que rarement. Cette situation a accentué au fil des années la précarité de notre communauté. Vis-à-vis de notre pays, la communauté a également de nombreuses attentes, notamment pour l'assistance que l'Etat algérien se doit d'assurer à ses ressortissants, notamment les plus vulnérables, par le renforcement de l'action sociale des consulats et l'amélioration qualitative des prestations de services administratifs, le réduction des délais de traitement des dossiers, des droits et timbres, et surtout l'amélioration de la qualité d'accueil et la préservation de la dignité des ressortissants. D'autre part, notre communauté recèle énormément de potentialités humaines dans des domaines variés, universitaires, culturels, et même sportifs, qui n'arrivent pas à s'épanouir dans le pays d'accueil du fait des restrictions citées, et qui ne bénéficient d'aucune politique de soutien ou d'intégration effective à ce jour.

Quel est le nombre d'Algériens établis en Tunisie ?
Notre communauté est répartie sur l'ensemble du territoire tunisien, et de ce fait, nous avons trois circonscriptions consulaires à Tunis, Kef et Gafsa. Le nombre d'inscrits est de 30 000 dans les trois consulats, seulement, il faut savoir que nombre d'Algériens qui ont bénéficié de la nationalité tunisienne, ou enfants de mère algérienne et de père étranger ne sont pas inscrits aux consulats. Bien que dans le second cas, depuis 2006, Son Excellence le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a octroyé à la femme algérienne le droit de transmettre sa nationalité au même titre que les hommes, et a réparé une injustice qui a fait souffrir des milliers de ressortissants de par le monde.

Comment les Algériens vivent-ils la transition en Tunisie ?
Il faut dire que le changement intervenu en Tunisie et la volonté de faire de la Tunisie un Etat de droit a été favorable à notre communauté, pour les raisons citées plus haut.Egalement, la position de l'Algérie pour soutenir et accompagner les efforts des Tunisiens pour mettre en place un Etat démocratique pluriel et faire face aux innombrables risques qui ont menacé ce processus, les conseils avisés qu'ont prodigués les autorités algériennes et à leur tête Son Excellence le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui ont été, et cela est l'affirmation de toute la classe politique tunisienne, pour beaucoup dans la poursuite sereine du processus de dialogue et de concertation politique qui ont abouti à la mise en place des nouvelles institutions tunisiennes. Tous ces facteurs sont à l'origine de la naissance de ce qu'on peut qualifier comme une nouvelle ère dans les relations algéro-tunisiennes, reposant sur la confiance mutuelle, la collaboration totale et le respect strict des conventions bilatérales.
Maintenant, il est certain que nos ressortissants subissent le contre-coup de cette transition au même titre que les Tunisiens qui connaissent des difficultés économiques et sociales et un risque sécuritaire majeur du fait de la conjoncture régionale, mais je suis certain que la Tunisie a les ressources et les bases sociétales à même de la faire rebondir.

Comment interprétez-vous le fait que le président tunisien, Beji Caid Essebsi, ait décidé d'effectuer sa première visite officielle en Algérie ?
C'est devenu une tradition pour les autorités tunisiennes de marquer leur attachement à la relation qu'a la Tunisie avec le voisin algérien. Cela a été le cas de tous les chefs de gouvernement qui se sont succédés, à commencer par Béji Caid Essebsi lui-même, qui a effectué sa première visite à l'étranger en tant que chef de gouvernement de la transition en Algérie.Ghannouchi d'Ennahdha et Caid Essebsi de Nidaa Tounès, ont été reçus auparavant par Son Excellence le président de la République,Abdelaziz Bouteflika, lorsque le processus de transition semblait menacé.

Moncef Marzouki avait, lui, choisi la Libye comme première destination officielle...
Marzouki avait, à cette période, la conviction que la Tunisie avait un rôle important à jouer dans le soutien du processus de changement en Libye, qui semblait déjà à sa naissance compromis, avec les implications pour la Tunisie qu'on connaît. Cela ne l'a pas empêché à plusieurs reprises d'affirmer les liens solides de la Tunisie avec l'Algérie. Je rappelle que lors de la nomination de Son Excellence, Abdelkader Hadjar, en qualité d'ambassadeur d'Algérie en Tunisie, la presse tunisienne a qualifié d'exceptionnel l'accueil qui lui a été réservé. Il a également tenu lors de la commémoration du 1er Novembre 1954 à lever le drapeau algérien dans le palais présidentiel de Carthage, fait unique dans les annales de la diplomatie tunisienne.

Comment vit la communauté algérienne expulsée par la France vers la Tunisie du temps du colonialisme ?
Comme cité plus haut, de nombreux facteurs ont fait qu'au jour d'aujourd'hui beaucoup de problèmes ont été solutionnés, il faut saluer à cet égard le rôle focal de Son Excellence, Abdelkader Hadjar, ambassadeur d'Algérie, qui a inscrit depuis le début de son mandat en 2012, les préoccupations de la communauté comme l'une de ses priorités et qui est arrivé à établir des relations avec les autorités tunisiennes ainsi que toute la classe politique et médiatique tunisienne, d'écoute, de concertation et de respect rarement accordé auparavant à un autre pays. Le droit de propriété pour l'immobilier et le foncier non agricole est sans restriction pour les Algériens.

Comment voyez-vous l'avenir des relations algéro-tunisiennes avec Beji Caid Essebsi ?
L'Algérie et la Tunisie ont une Histoire commune très riche, remplie d'affection et d'émotions, jalonnée par des gestes de solidarité uniques, qu'on n'a pas besoin de rappeler. Son Excellence le président Caid Essebsi a accompagné dans le passé en sa qualité de militant politique, homme d'Etat ayant exercé de hautes charges en Tunisie, les militants et les leaders de la Révolution algérienne, puis les dirigeants de l'Algérie indépendante, et à ce titre, nul n'est mieux placé pour donner à la relation des deux Etats ses lettres de noblesse que se sont créés les deux peuples dans leur combat pour s'affranchir du joug du colonialisme et construire leurs pays. Il est certain que durant son mandat, les relations entre les deux pays connaîtront une phase très dense, d'autant plus que les Tunisiens, au même titre que les Algériens, appellent au resserrement des liens algéro-tunisiens.

Quels seraient les défis communs auxquels les deux pays devraient faire face ?
Il existe deux genres de défis. Le premier est d'apporter une réponse concertée aux nombreux risques que pose la conjoncture régionale actuelle, notamment les risques sécuritaires liés à la lutte contre le terrorisme.
La Tunisie doit soutenir l'Algérie dans son rôle stabilisateur et faiseur de paix dans la région, en Libye précisément. Il est important aussi de prévenir les tensions et les risques qui naissent du manque de développement dans les régions frontalières et du manque de perspectives qu'offrent ces deux Etats à leur jeunesse dans ces régions, par une meilleure intégration et le développement des régions frontalières.
L'autre défi est régional, il découle de la responsabilité qu'ont ces deux pays dans la construction de l'espace maghrébin souhaité par tous les peuples et rêvé par les pères de la Révolution dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 et qui l'ont affirmé lors du congrès de Tanger en 1958.
La Tunisie doit appeler le Maroc à cesser les amalgames et à réaffirmer sa volonté de reprendre le processus de l'UMA sans préalables ou conditions et se doit aussi d'appeler ce pays frère au respect du droit international et les résolutions onusiennes qui donnent le droit au peuple sahraoui à l'autodétermination.

Quel message voudriez-vous transmettre aux présidents Bouteflika et Essebsi à l'occasion de cette visite d'Etat ?
La jeunesse qui forme la majorité des deux peuples souhaite que les deux pays soient un exemple de solidarité et de fraternité, dans le monde arabe, et un modèle économique réussi d'intégration et de développement humain, dans le cadre d'institutions démocratiques et représentatives. Pour cela, elle n'a pas hésité à confier le gouvernail à deux personnalités qui ont marqué leur Histoire, connus pour leur courage et leurs convictions et qui ont porté depuis leur jeune âge les attentes de leurs peuples.


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