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«L'attitude de l'Elysée et du Quai d'Orsay envers la Syrie est totalement irrationnelle»
Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 03 - 2015

Le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), Eric Denécé, revient, dans cet entretien, sur la récente déclaration faite par le secrétaire d'Etat américain John Kerry concernant la Syrie. Il évoque également les «félicitations» exprimées par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à Djabhat El Nosra (Front El Nosra), organisation qui, pourtant, a clairement et publiquement revendiqué son appartenance à Al Qaida et appliqué sur le terrain en Syrie les méthodes criminelles de la nébuleuse d'Oussama Ben Laden.
Le Temps d'Algérie : Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a, dans une récente déclaration, estimé que le président syrien Bachar El Assad devra être associé au dialogue pour le retour de la paix en Syrie. Quelles seraient les éventuelles incidences de cette déclaration sur la situation sécuritaire en Syrie?
Eric Denécé : Cela ne peut être que positif, tant sur le plan intérieur que sur le plan régional. Les Etats-Unis sortent enfin de leur obstination puérile et stérile et acceptent les réalités locales. Les djihadistes du Front Al-Nosra et de Daech sont un bien plus grand danger pour les populations locales et pour la paix mondiale que le régime de Damas. Cela illustre aussi leur pragmatisme. Leur solution ne marchant pas, ils en changent. Cette évolution est également à inscrire dans le contexte des négociations avec l'Iran sur le nucléaire et la participation active de Téhéran à la lutte contre Daesh. Enfin, c'est un signe de plus de la distanciation croissante entre Washington et Riyadh, mais aussi d'une manière moindre avec Tel Aviv.
Le Temps d'Algérie : Les Etats-Unis cesseront-ils de soutenir, militairement et politiquement, ce qui est appelé l'«opposition syrienne»?
Eric Denécé : Kerry n'a encore rien annoncé de tel. Au contraire, la CIA a lancé il y a quelques semaines un nouveau programme de recrutement et de formation d'opposants «démocratiques» contre le régime de Damas. C'est donc à la fois paradoxal et débile. En effet, avec le recul, nous savons que tous les soi-disant opposants armés dits «modérés» contre le gouvernement de Bachar finissent tôt ou tard par passer, avec armes et bagages, dans le camp des djihadistes. Il n'y a qu'à observer l'exemple de la pseudo Armée syrienne libre, qui n'est qu'une farce. Pourtant, les Américains s'obstinent dans cette voie… et les armements donnés à ces combattants servent à l'oppression des populations de Syrie et d'Irak et au terrorisme. On se demande parfois s'ils ne cherchent pas à renforcer Daech !
Le Temps d'Algérie : La déclaration de John Kerry n'est-elle pas motivée par la série de victoires militaires remportées par l'armée régulière syrienne contre les organisations terroristes comme l'Etat Islamique, Al Qaida et le Front El Nosra ?
Eric Denécé : En partie seulement, car si l'armée syrienne progresse régulièrement, elle n'a pas remporté de victoire spectaculaire sur les djihadistes. Ce n'est pas d'ailleurs sa stratégie. Elle préfère grignoter lentement les positions adverses et assurer le contrôle de ses zones. Rappelons que Bachar a le temps et que ce sont les Occidentaux et les monarchies du Golfe qui sont les plus inquiets. D'autre part, il faut se souvenir que l'armée syrienne a perdu plus de 70 000 combattants en quatre ans et que ses moyens ont été entamés. Elle adapte donc sa stratégie à ses moyens et à la politique internationale. Une guerre d'usure lui suffit. En revanche, l'évolution politique de Washington est liée à son indépendance énergétique croissante. Grâce au pétrole et au gaz de schiste, les Etats-Unis sont devenus un producteur de premier rang et n'ont plus guère besoin des hydrocarbures saoudiens. De plus, Obama semble particulièrement agacé de l'évolution politique de la Turquie - sous le joug d'Erdogan, un Frère musulman pur jus - et d'Israël avec la politique jusqu'au-boutiste de Netanyahu. Obama montre en fin de second mandat, contre toute attente, qu'il peut être capable de brouiller les cartes. Nous l'avons vu avec Cuba. Peut-être nous réserve-t-il d'autres surprises, notamment avec l'Iran.
Le Temps d'Algérie : «N'est-il pas dans l'intérêt des pays occidentaux de coopérer en matière de renseignements avec Damas pour prévenir d'éventuels attentats terroristes en Occident ?
Eric Denécé : Evidemment, et en premier lieu pour la France qui compte le plus grand nombre de «ressortissants» engagés avec Daech. C'est d'ailleurs un souhait de nos services, mais le gouvernement s'y oppose car les Syriens posent comme préalable la reprise des relations diplomatiques, ce qui est tout à fait compréhensible. A noter toutefois que Daech ne semble pas aujourd'hui (pas davantage que les Shebab somaliens, AQMI ou Boko Haram) capable de frapper en Occident. Tous ces groupes sont sous pression sur leur théâtre d'opérations et ne disposent pas de réseaux terroristes en Europe. En revanche, la vraie menace provient d'individus isolés ou de petits groupes rentrant du Moyen-Orient et déterminés à passer à l'action en Europe, à l'image des attaques de janvier dernier à Paris.
Le Temps d'Algérie : Le ministre français Laurent Fabius a dénoncé les propos de John Kerry, en refusant tout dialogue avec Bachar El Assad. La France se démarque-t-elle de la politique étrangère américaine? Il avait déclaré, il y a quelques semaines, que le Front El Nosra fait du bon travail en Syrie. Pourtant, cette organisation terroriste revendique clairement et publiquement son appartenance à Al Qaïda. Comment expliquer ces propos?
Eric Denécé : L'évolution de la position américaine est une véritable gifle pour la diplomatie française. Et même si cela fait mal au patriote que je suis, elle est amplement méritée. L'Elysée et le Quai d'Orsay, sous l'impulsion de Fabius, sont dans une attitude totalement irrationnelle à l'égard de la Syrie. Ils sont dépassés par les événements, rejettent les réalités et notre politique est finalement contraire à nos intérêts. Devant un tel amateurisme et un tel gâchis, le général De Gaulle doit se retourner dans sa tombe. Non seulement nous agissons sur de nombreux dossiers internationaux comme des auxiliaires de Washington (Syrie, Ukraine, Libye), mais nous sommes même en l'espèce plus radicaux qu'eux ! Et lorsque notre ministre des Affaires étrangères fait l'apologie d'Al Nosra, c'est le bouquet ! Comment ne pas s'interroger sur sa santé mentale et sur le rôle de ses conseillers ? Tout cela est désespérant et contribue profondément à décrédibiliser la France.


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