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«La politique qui consiste à déstabiliser des pays au nom de la démocratie a lamentablement échoué»
Majed Nehmé, directeur d'Afrique Asie, au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 01 - 2015

Majed Nehmé, directeur du magazine français Afrique Asie, lie l'attentat terroriste perpétré contre le siège de Charlie Hebdo à la guerre imposée à la Syrie. Il explique comment cet attentat et les graves événements sécuritaires qui se produisent depuis quelques jours en France ont largement été favorisés par le soutien du président François Hollande aux djihadistes sévissant en Syrie. Le directeur d'Afrique Asie attribue tous ces attentats à la politique prônée par certains pays du Golfe et certains pays occidentaux envers la Syrie puisque, explique-t-on, c'est cette politique qui a donné une capacité de nuisance aux organisations terroristes qui menacent, aujourd'hui, le monde entier.
Le Temps d'Algérie : Le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été victime d'un attentat terroriste. Cela était-il prévisible ?
Majed Nehmé : Cet attentat terroriste était trop prévisible. Le journal a déjà été la cible d'une attaque terroriste en novembre 2011 qui avait détruit en partie ses locaux. Les responsables de cet hebdomadaire s'attendaient à un tel acte. Leur siège était sous surveillance policière permanente directe et indirecte avec les nombreuses caméras de surveillance qui cernaient le siège et toute la rue. Des policiers étaient également en faction dans la rue. Ils n'ont pas fait le poids face à des fanatiques déterminés et bien entraînés. Les assassins étaient connus des services et on se demande pourquoi les mesures de sécurité n'ont pas été renforcées. Il y a eu certainement une défaillance sécuritaire grave.
La France devrait-elle s'attendre à de nouveaux attentats ?
Sans aucun doute. Mais ce sera beaucoup plus difficile avec la mobilisation sécuritaire générale aujourd'hui en vigueur. Le chef du MI5, service de renseignement britannique, vient d'ailleurs de donner le signal d'alerte en révélant qu'un groupe extrémiste (Al-Qaïda) en Syrie projetait des attentats de grande ampleur en Occident.
S'agit-il du Front al-Nosra ? On se rappelle que Laurent Fabius s'était désolidarisé de la décision de Washington de placer al-Nosra sur la liste des organisations terroristes. Lors d'une conférence de presse commune avec le chef de la diplomatie saoudienne, fin 2012, il a osé déclarer, dans le cadre de la réunion à Marrakech des «Amis de la Syrie» que «tous les Arabes étaient vent debout» contre la position américaine, «parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot».
«C'était très net, et le président de la coalition était aussi sur cette ligne», a-t-il conclu. A la veille de cet horrible carnage, la position française n'a pas changé (encore) d'un iota. Pour Paris, le régime de Bachar al-Assad et Daech c'est blanc bonnet, bonnet blanc. Or, cette position autiste a privé la France d'une source inestimable de renseignements sur les réseaux terroristes qui infestent non seulement le monde arabe mais aussi les pays occidentaux.
Tant que la France ne change pas de posture dans ce domaine, elle sera démunie dans la lutte contre ces cellules. A cela il faudra ajouter le laxisme ambiant dans le domaine de la surveillance de cette nébuleuse qui se développe en toute liberté.
Des informations publiées par des médias font état de 1100 djihadistes français au sein de l'organisation terroriste Etat Islamique (EI). Est-ce qu'ils représentent un danger pour la sécurité de la France ?
Mais bien sûr. L'un des auteurs de cet acte terroriste avait déjà fait en 2005 le voyage vers l'Irak, via la Syrie. A l'époque, les services syriens l'avaient arrêté et extradé vers la France où il sera condamné à dix ans de prison. Il sera libéré au bout de quatre ans avant de reprendre du service en Tunisie et en Libye. Les services occidentaux, en facilitant le départ de ces fanatiques vers la Syrie et l'Irak, pensaient bêtement qu'ils vont être tués. Mais contre toute attente, la plus grande partie sont de retour et constituent une véritable menace pour la sécurité nationale en France et ailleurs.
Le président François Hollande a aidé, militairement notamment, l'opposition syrienne. Cela n'a-t-il pas renforcé la capacité de nuisance des terroristes de Daech ?
Tout à fait. Les armes françaises livrées à l'opposition modérée, qui n'a jamais existé que dans l'imagination fertile de certains hommes politiques néo-conservateurs et dans les médias propagandistes occidentaux, se sont retrouvées entre les mains de Daech et d'al-Nosra. Les Américains ont fait la même erreur politique avant de se rétracter. L'attentat contre l'hebdomadaire français va-t-il enfin ouvrir les yeux des décideurs politiques français ? Espérons-le sans trop y croire...
Ne pensez-vous pas que l'Otan, dont la France, a encouragé les organisations terroristes, dont l'EI, en œuvrant à la destruction de l'Etat syrien ?
Tous ces pays avaient fait un pari stupide : la Syrie va tomber dans leur escarcelle en 3 à 6 mois. C'était également le pari de certaines monarchies du Golfe. Or, près de quatre ans après, ils constatent qu'ils ont perdu leur pari, mais les dégâts sont énormes : l'Etat syrien est certes debout mais très affaibli. Et son affaiblissement s'avère dangereux pour tous les pays de la région (Liban, Syrie, Turquie et maintenant l'Arabie saoudite est à son tour déstabilisée). Les Occidentaux également.
Ne croyez-vous pas que pour la sécurité de son pays, le président François Hollande devait coopérer avec l'Etat syrien pour échanger des renseignements sur les djihadistes français qui ont rallié Daech et le Front al-Nosra en Syrie ?
Je n'en vois pas d'autre alternative. Mais cela prendra du temps et exige un changement de l'équipe néoconservatrice en charge actuellement de la diplomatie française.
A qui profite l'attentat terroriste perpétré contre Charlie Hebdo et quelles en seraient les conséquences aux plans sécuritaire, politique et social ?
En comparant l'attentat contre Charlie Hebdo à celui du 11 septembre en 2001, certains médias et politiques balisent la voie à l'instauration d'un système liberticide. En quelque sorte un Patriotic Act à la française. C'est une tentation dangereuse. Je ne vois pas d'autre issue que de s'attaquer sur le plan intérieur aux vrais problèmes socioéconomiques qui rongent la France.
Et d'un autre côté remettre à plat toute la politique interventionniste à l'étranger qui n'a jusqu'ici produit que des désastres. La politique qui consiste à déstabiliser des pays au nom de la démocratie a lamentablement échoué (Sahel, Libye, Syrie, Irak, Afghanistan…). Il est grand temps de revenir à une diplomatie plus réaliste, respectueuse de la souveraineté des peuples et des Etats. Surtout que la France en particulier et l'Occident en général n'en ont plus les moyens.


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