Le Maroc qui refusait, en novembre de l'année en cours, l'organisation en son temps prévu de la Coupe d'Afrique des nations de football CAN 2015, organisera ce samedi 20 décembre la finale du Mondial des clubs opposant le Real Madrid au club mexicain du Cruz Azul. Pourquoi donc le Maroc avait-il insisté sur le report de la CAN ? Le journal français Le Monde tente d'élucider ce «mystère» et connaître les raisons réelles ayant motivé le Maroc à refuser d'accueillir en janvier 2015 la CAN comme prévu initialement. Le journal revient sur ce sujet et évoque les raisons officieuses qui auraient, selon ce média de renom, poussé le royaume chérifien à refuser d'accueillir la CAN 2015. Le Monde écrit que l'une des plus importantes raisons serait la crainte d'une «contestation sociale». Le Maroc redouterait les manifestations éventuelles qui pourraient se dérouler aux abords des stades. Comme au Brésil avant le Mondial 2014, d'après ce journal. A cela s'ajouterait la panique du roi du Maroc face à l'éventualité de remettre la coupe au voisin algérien, qui figure parmi les favoris de la compétition. Le journal français évoque la «crainte» du roi marocain, Mohammed VI, de «remettre la coupe au capitaine des Fennecs». Mohammed VI craindrait, à en croire Le Monde de remettre le trophée de la CAN à l'équipe nationale de football d'Algérie à un moment où le dossier du Sahara occidental est évoqué sur un pan plus large dans le monde, gagnant davantage de sympathie parmi la communauté internationale. Le Maroc avait, rappelle-t-on, évoqué Ebola pour justifier sa demande de report de la CAN 2015. Premièrement, le maintien des vols de la compagnie aérienne nationale, Royal Air Maroc, vers les pays touchés par l'épidémie est largement utilisé par les détracteurs pour invalider les arguments évoquant le «risque sanitaire majeur» lié à Ebola. Le palais royal marocain a présenté des arguments qui ont été vite démontésLors des éliminatoires de la CAN, le royaume a accueilli les matches de la Guinée, un des pays les plus touchés par Ebola, écrit Le Monde qui évoque l'aspect financier comme «principale motivation du Maroc à organiser le Mondial des clubs et non la CAN 2015». Pour quelques personnalités du football africain, ce refus se justifie par le manque de préparation de l'équipe nationale du Maroc. C'est ce que déclarait, notamment, Claude Leroy, sélectionneur du Congo, il y a quelques semaines : «Je n'ai pas été convaincu par les arguments du Maroc. Je pense qu'il s'agit d'autres préoccupations, peut-être d'ordre géopolitique. Le Maroc était prêt structurellement mais pas sportivement. Je pense que par rapport aux qualités particulières de leurs voisins, ils n'ont pas voulu être les derniers de la classe. C'est ce qui a dû les inquiéter…». La Confédération africaine de football a retiré, mardi 11 novembre, l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2015 au Maroc, qui demandait son report par crainte du virus Ebola. Reste à savoir où le tournoi sera disputé. Le Maroc, pays initialement prévu pour organiser la CAN du 17 janvier au 8 février 2015, avait, rappelle-t-on, annoncé le 10 octobre qu'il souhaitait reporter d'un an la compétition, à cause de la propagation du virus Ebola, qui a fait près de 7000 morts dans le monde, notamment en Afrique de l'Ouest (principalement au Liberia, au Sierra Leone et en Guinée). Le 4 novembre, la Confédération africaine de football (CAF) a maintenu l'événement aux dates prévues, et a fixé un ultimatum de quatre jours au royaume chérifien afin qu'il revienne sur sa décision. La CAF s'est appuyée sur un rapport édité par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) «favorable à l'organisation de la compétition au Maroc», d'après la CAF. Les rapports de l'OMS avaient été différemment interprétés par le Maroc d'un côté, et la CAF, de l' autre, dans une sorte de «guerre d'arguments». La CAF a aussi souligné le poids économique de la plus prestigieuse des compétitions africaines. «Il en va de la survie de la CAF», déclarait Constant Omari, membre du comité exécutif. Le 8 novembre, le Maroc est resté sur sa position, indiquant qu'il souhaitait «toujours organiser la CAN, mais pas aux dates prévues», ce qui pourrait avoir des conséquences pour la longue bataille juridique qui s'annonce entre l'instance africaine et le royaume. Le conseil exécutif de la CAF, réuni au Caire, a considéré que cette demande de report «constituait un refus d'organiser la compétition» et a décidé que «l'équipe nationale du Maroc (qualifiée d'office en tant que pays hôte) était disqualifiée».