La présidence de la République vient d'instaurer de nouvelles règles de sécurité autour du périmètre de son siège et de celui des autres résidences présidentielles. Dans un décret présidentiel publié avant-hier soir, le président Bouteflika a renforcé la protection de ces édifices, prévoyant la délocalisation et la démolition de toute construction à l'intérieur du périmètre de protection, sans pour autant fixer les limites du périmètre de protection et des zones qui le composent. «Il est entendu par périmètre de protection l'espace terrestre, aérien et maritime situé hors enceinte du siège de la présidence de la République et des résidences présidentielles et devant faire l'objet de mesures de sécurité spécifiques», lit-on dans le texte, précisant qu'un plan de sécurisation de chaque périmètre de protection est élaboré sous l'égide du wali territorialement compétent, en coordination avec les services habilités de la présidence de la République. Ainsi, l'article 7 du décret dispose que «toute construction, installation ou activité implantée à l'intérieur du périmètre de protection, susceptible de constituer une menace ou un danger pour la sécurité du siège de la présidence de la République et des résidences présidentielles, peut faire l'objet, selon le cas, de délocalisation, de modification, de démolition ou d'acquisition par l'Etat conformément à la législation et à la réglementation en vigueur». A Zéralda, l'opération de délocalisation des voisins a été entamée. Les propriétaires et autres titulaires de droits réels concernés par ces mesures bénéficient d'une indemnisation conformément à la législation et à la réglementation en vigueur en la matière, ajoute la même source. L'ombre de l'incident de Zéralda Apparemment, l'incident de la résidence présidentielle de Zéralda qui avait abouti au limogeage de plusieurs généraux des services de sécurité et le rassemblement de centaines de policiers devant le siège de la Présidence ainsi que le survol de celle-ci par des drones ont inspiré les rédacteurs du décret. En effet, à l'intérieur du périmètre de protection dont les limites seront fixées par un autre texte, le décret interdit, sauf autorisation spéciale, de pratiquer des activités de survol du périmètre par parachute, par ballon, par ULM, par hélicoptère ou par tout type d'aéronef ou tout objet volant. Il interdit aussi d'installer des équipements susceptibles de constituer une menace pour la sécurité du siège de la présidence de la République ou des résidences présidentielles. Même la circulation à l'intérieur de ce périmètre est réglementée par l'autorité administrative compétente, en concertation avec les services habilités de la présidence de la République. «L'exercice et/ou l'organisation de toute activité ou manifestation à l'intérieur du périmètre de protection est soumis à l'accord de l'autorité administrative compétente, après avis des services habilités de la présidence de la République», stipule encore le décret présidentiel qui ajoute que «toute activité exercée ou implantée au niveau du périmètre de protection est soumise au contrôle des services techniques et de sécurité concernés sous l'autorité du wali territorialement compétent, en coordination avec les services habilités de la présidence de la République». Aussi, dorénavant, toute vente, location ou mise à disposition de quelque nature que ce soit, d'un bien immobilier situé à l'intérieur du périmètre de protection, est soumise par le propriétaire du bien ou son mandant, préalablement à sa mise en œuvre, aux services de la commune concernée qui recueillent l'avis des services habilités de la présidence de la République. En tout état de cause, ce décret ne manquera pas de susciter les craintes et l'angoisse des habitants voisins du palais présidentiel d'El Mouradia et du périmètre immédiat des autres résidences présidentielles. A Zéralda, l'opération de relogement des habitants ne s'est pas déroulée dans les meilleures conditions. Certains ont contesté la décision de leur délogement.