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Le cessez-le-feu est violé mais la trêve reste de mise : Yémen : la paix est-elle possible ?
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Jusqu'aux dernières heures qui ont précédé l'entrée en vigueur du cessez-le-feu au Yémen, parrainé par l'ONU, dimanche 10 avril à minuit, les forces de la coalition saoudienne ont lancé plusieurs offensives pour d'ultimes tentatives de modification de la carte militaire au nord du Yémen.
Le respect du cessez-le-feu est un test décisif pour les négociations politiques entre les différentes parties en présence dans le conflit, prévues au Koweït, le 18 avril.
Les forces d'Ansar Allah et du parti Congrès populaire général de l'ancien Président Ali Abdallah Salah, qui combattent les forces de la coalition saoudienne, ont, dans un communiqué de presse commun exprimé leur engagement à respecter le cessez-le feu tout comme les forces armées yéménites et les comités populaires, «tout en conservant le droit de répondre face à toute violation», selon le porte-parole de l'armée régulière, Charaf Luqman, cité par l'agence de presse Saba.
Dès les premières heures du cessez-le-feu, les rues de Sanaa se sont animées avec des embouteillages et des commerces qui ont rouvert leurs magasins devant une grande affluence des citoyens qui vivaient jusque-là sous le feu continu des avions de la coalition qui a détruit l'essentiel des conditions de vie de base des populations au Yémen.
Les Yéménites, tout en profitant des premières heures de la trêve pour accomplir leurs occupations quotidiennes, fatigués par la guerre, restent néanmoins méfiants après les échecs des précédentes trêves, depuis le début de la guerre le 26 mars déclenché par une coalition arabe de dix pays soutenue par les Etats-unis, le Royaume-Uni, la France et de façon non déclarée par Israël.
Pour la population, il était difficile de croire à un total cessez-le feu en voyant avec quelle intensité les derniers combats se sont déroulés, quelques heures avant le cessez-le feu, notamment à Taêz, Maarib, Jawf et Sanaa dans le nord du pays, où les forces de la coalition et leurs alliés yéménites ont tenté, en vain, de modifier la carte militaire pour peser sur le rapport de forces en prélude aux négociations inter yéménites, annoncées par l'ONU au Koweït pour le 18 avril.
La trêve violée
La trêve a été finalement violée aussitôt décrétée, à plusieurs reprises, selon l'Agence Saba, notamment à Taëz (sud-ouest), à Marib, à Nihm à l'est de la capitale Sanaa, et dans la province d'Al-Jawf. «Il y a eu 33 violations de la trêve avec au moins un raid aérien de la coalition saoudo-américaine dans les gouvernorats de Taêz, Sanaa et Marib», écrit Saba.
Selon l'agence Khabar News Agency, la trêve a été violée deux heures après son entrée en vigueur dans la nuit de dimanche à lundi par la coalition saoudienne qui a mené plusieurs raids aériens sur la région de Taêz, jusqu'à l'aube ainsi que dans la région d'Al Jawf, où plusieurs drones ont été observés dans le ciel de ce gouvernorat alors qu'à Hodeida, les habitants ont entendu les bruits de l'aviation de guerre.
A Sanaa, les chasseurs-bombardiers de la coalition saoudienne ont poursuivi leurs raids contre le district de Nihm (banlieue de Sanaa), qui constitue une porte d'entrée dans la capitale yéménite que la coalition tente de prendre depuis des mois mais sans succès.
Selon Saba, les agresseurs saoudiens ont opéré, dimanche, pas moins de 12 raids aériens sur différentes régions de ce district tant convoité.
Pourtant, la coalition saoudienne et le gouvernement yéménite contesté de Rabbo Mansour Hadi ont aussi affirmé leur engagement à respecter la trêve et dénoncé également les violations du cessez-le feu par des «attaques des Houthis pro-Iraniens», notamment à Taêz, à Maarib, et Al Jawf (nord), selon le chef d'état-major des forces loyalistes.
Il semble difficile pour les observateurs d'apprécier le respect ou non de la trêve, chacune des parties s'accusant mutuellement de violer la trêve, en raison de l'absence d'un organe d'experts indépendant chargé de superviser le cessez-le-feu comme cela se fait dans tous les conflits.
Des comités de surveillance du cessez-le feu
Cependant, le porte-parole du mouvement Ansar Allah, Mohamed Abdessalam, a annoncé lundi la formation au Yémen de comités locaux comprenant les deux parties en conflit pour surveiller et superviser le cessez-le-feu dans six provinces (Al-Jawf, Marib, Taêz, Shabwa, Dali), coordonner avec les Nations unies l'acheminement de l'aide humanitaire et former un comité central pour le traitement du dossier des prisonniers.
Abdesslam a indiqué que les comités devaient commencer lundi dernier leur travail avec des réunions dans chaque province.
Néanmoins, il ressort de ces déclarations, qu'en dépit de ces violations ici et là, les deux parties tiennent au maintien de la trêve, ce qui pourra ouvrir la porte aux prochains pourparlers de paix au Koweït sous l'égide de l'ONU pour trouver une solution politique et définitive au conflit qui a fait plus de 6000 morts dont 900 enfants.
L'ONU a salué l'entrée en vigueur d'une cessation des hostilités dans un communiqué de presse de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui a «exhorté toutes les parties à veiller à ce que cette cessation des hostilités soit pleinement respectée».
Ould Cheikh a souligné que les pourparlers de paix au Koweït, sous l'égide des Nations unies, doivent porter sur cinq questions principales : «Le retrait des milices et des groupes armés, la remise des armes lourdes à l'Etat, les dispositions de sécurité provisoires, la restauration des institutions de l'Etat et la reprise du dialogue politique inclusif, ainsi que la création d'un comité spécial pour les prisonniers et les détenus.»
Des chances pour la paix
Cette trêve intervient, faut-il le souligner, après des négociations directes entre Ansar Allah et l'Arabie saoudite aux frontières entre les deux pays, à la faveur d'un échange de prisonniers le 9 mars suite à une initiative des tribus vivant des deux côtés de la frontière (Djezan, Assir, Nedjran).
Ces négociations ont permis une accalmie totale aux frontières mais qui devait aussi s'élargir aux autres régions du Yémen, comme un signe de confiance entre les belligérants, pour mener à bien la suite des pourparlers sur les autres questions.
Selon plusieurs observateurs, des facteurs internes comme les divergences au sein de la famille royale Al Saoud sur la guerre au Yémen, (coûtant de plus en plus cher à Ryad), la dégradation de la situation économique, suite à la chute du prix du pétrole, ont amené l'Arabie à chercher à négocier la fin de la guerre.
Mais il y a aussi les fissures qui sont apparues au sein de la coalition, notamment entre Ryad et les Emirats arabes unis, comme le montre l'épisode du limogeage par le Président Hadi, l'homme de Ryad, de son Chef du gouvernement Khaled Behah, réputé proche de Abou Dhabi. Selon certaines sources, non confirmées officiellement, les raisons de ce limogeage est lié à un accord portant sur une cession de l'île de Socotra par Bahah à ses amis de Dubai, alors que Ryad voulait aussi cette île stratégique et classée patrimoine mondial.
Les Al-Saoud divisés
L'autre signe positif réside dans le soutien apporté par les grandes puissances à ce cessez-le-feu et plus globalement aux négociations politiques et au dialogue yéméno-yéménite, contrairement aux phases précédentes où la communauté internationale semblait indifférente au sort du peuple yéménite et complaisante vis-à-vis de l'Arabie saoudite.
Les Etats-Unis, principal soutien de l'Arabie dans cette guerre, ont ainsi exprimé leur satisfaction à travers un message du Secrétaire d'Etat américain John Kerry sur son compte Twitter. «Je salue le début d'un cessez-le-feu au Yémen et exhorte toutes les parties à saisir l'occasion pour permettre à l'aide humanitaire d'entrer et de continuer à avancer dans une solution pacifique.»
La France, qui avait soutenu l'opération «Tempête décisive» conduite par l'Arabie saoudite, son principal client en armements au Moyen-Orient, a salué l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu, comme «une première étape essentielle avant le début des négociations de paix prévues au Koweït le 18 avril.
Ce «lâchage» de Ryad par ses alliés qui exercent ainsi des pressions pour l'arrêt de ce conflit va certainement peser dans la balance sur les négociations au Koweit (un pays membre de la coalition saoudienne) offrant plus de chances pour un arrêt des combats et la paix en faveur du peuple yéménite qui souffre d'une guerre des plus meurtrières. C'est pourquoi ce cessez-le feu mérite le soutien contre ceux qui cherchent à souffler sur le feu.
Cependant, selon certains analystes politiques, les cinq conditions posées par l'ONU, notamment celles se rapportant à «l'Etat», risquent d'enliser les négociations dans l'identification de l'Etat. Est-ce celui contesté de Hadi, présent symboliquement à Aden (où Al Qaïda fait la loi) ou celui de Sanaa dirigé par le comité révolutionnaire formé par le mouvement des Houtis, alliés à l'ancien Président Ali Abdallah Salah, encore très influent sur la scène yéménite ? Et dans le sud du pays, qui représente l'Etat, Hadi, Al Qaïda ou Daesh ?
N'aurait-il pas fallu alors, s'interrogent ces observateurs, de discuter d'emblée de l'organisation d'un gouvernement de transition qui préparerait les conditions pour des élections libres et démocratiques redonnant sa place de libre arbitre au peuple yéménite souverain, sans aucune interférence étrangère ?
Par Houria Aït Kaci (*)
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