Les programmes de deuxième génération (P2G) dont la mise en vigueur est prévue pour la prochaine rentrée scolaire se veulent un recentrage et un recadrage sur l'Algérie, son espace, sa géographie et ses valeurs. C'est le résumé donné par le professeur Farid Benramdane, conseiller auprès du ministère de l'Education nationale. Ce dernier a expliqué les fondements sur lesquels reposent ces programmes destinés aux élèves de la 1re année moyenne et pour les 1re et 2e années primaires. Pour l'invité de la Chaîne III de la Radio nationale, il s'agit d'une démarche plus globale que celle entamée avec la mise en place, en 2003, de la réforme du système éducatif. «Il ne s'agit pas d'une réforme, mais d'une amélioration des programmes lancés en 2003», explique, M. Benramdane, également expert national et international en pédagogique. Ces programmes, sont aussi, ajoute l'orateur, une capitalisation d'une expérience nationale. «La commission nationale des programmes chargée de réfléchir sur la réforme du système éducatif a capitalisé une expérience en matière de conception de programme», soutient ce dernier qui fait partie de la dite commission. Un taux d'échec entre 60 et 70% à l'université. Pour lui redonner sa vraie valeur perdue ces dernières années, des réformes seront mises en œuvre à partir de l'année prochaine. Un diagnostic a été dressé dans ce sens, selon l'invité de la rédaction. «Nous travaillons les filières, leur identité et les coefficients et ce, par rapport à des standards internationaux», souligne-t-il, au moment où ce dernier a reconnu que le diplôme d'accès à l'université a perdu de sa crédibilité. Un fait qu'il explique par la stabilité chronique que connaît le secteur. Cette dernière était, d'ailleurs, à l'origine de l'échec enregistré à l'université et qui tourne, estime le conseiller du ministère, autour de 60 à 70% dans certaines matières 32% des élèves abandonnent l'école à 16 ans Le défi de l'école, considéré comme un espace de production et de reproduction du savoir, c'est la qualité. En effet, l'école algérienne a atteint son objectif sur le plan quantitatif, alors qu'elle reste à la traîne en termes de qualité. En dépit des investissements colossaux visant à promouvoir l'enseignement, les résultats ne sont que décevants. «Nous investissons presque 16% du budget national dans le secteur de l'éducation, alors que les taux de réussite aux examens sont très insuffisants par rapport aux efforts financiers consentis», regrette l'invité de la radio. Ce dernier considère «anormal» que sur les 100 élèves entrant en 1re année primaire seuls quatre obtiennent leur baccalauréat sans redoubler, 20 redoublent en 2e année primaire, alors que 32%, parmi les autres, abandonnent l'école avant l'âge de 16 ans. Et pour remédier à cette situation, M. Benramdane préconise la refonte pédagogique en concentrant les efforts sur les pratiques de classes, la gouvernance appelle la «gouvernance», ou comment manager le fonctionnement de l'école par le biais d'objectifs planifiés et enfin la professionnalisation du métier d'enseignant par la formation. Des leviers qui assurent un enseignement de qualité avec des enseignants performants au sein d'un environnement stable. Et la signature en novembre dernier de la charte d'éthique et de stabilité du secteur par le ministère et les partenaires sociaux traduit bel et bien la volonté de concrétiser cet objectif. Par ailleurs, et concernant le concours de recrutement de plus de 28 000 enseignants, 35 881 contractuels sur les 971 964 candidats y ont pris part. Ce concours s'est déroulé dans d'excellentes conditions grâce à la mobilisation générale», estime l'invité de la rédaction. Pour ce qui est des tentatives de fraude enregistrées lors de cet examen, M. Benramdane les considère comme un épiphénomène. Ceci, tout en faisant savoir que des sanctions sévères (éducatives et préventives) seront prises à l'encontre de leurs auteurs.