La conjoncture économique difficile interpelle au plus haut niveau les autorités algériennes. Dans un message à l'occasion du 1er Mai, le président Abdelaziz Bouteflika a appelé les forces ouvrières à redoubler d'effort et «renforcer nos politiques de développement pour se libérer complètement de leur dépendance aux hydrocarbures». Le chef de l'Etat a affirmé que l'Algérie traverse une période difficile caractérisée par une baisse drastique des revenus pétroliers. «En effet, nous faisons face aujourd'hui à une dépendance quasi totale aux recettes des hydrocarbures accompagnée par une implosion de nos importations commerciales avec une augmentation spectaculaire de leurs coûts qui nous oblige à recourir à nos réserves de change», a ajouté le chef de l'Etat dans son message, lu en son nom par Mohamed Benamar Zerhouni, conseiller à la Présidence. Pour sortir de cette crise, Abdelaziz Bouteflika a appelé «les forces vives du pays» à donner un nouveau départ à l'économie nationale pour faire face à «l'impact néfaste de cette crise». «Alors que nous traversons une conjoncture économique imprégnée des retombées de la crise économique mondiale générée par la baisse des taux de croissance de certaines économies émergentes et le recul considérable des cours du pétrole à l'échelle mondiale, je considère que notre célébration de la fête du travail cette année est synonyme, pour les forces vives du pays, d'un départ pour faire face à l'impact néfaste de cette crise, préserver la dynamique de croissance issue des programmes de développement socioéconomique successifs et enfin promouvoir la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage», a ajouté Abdelaziz Bouteflika. L'entreprise au cœur du développement Les solutions pour parer à cette crise, indique le chef de l'Etat, résident dans l'impulsion d'une nouvelle dynamique dont l'entreprise aura à jouer le premier rôle. La nouvelle Constitution, affirme-t-il, assure justement aux entreprises du secteur public et privé un cadre favorable et prospère pour leur contribution à l'édification d'un «nouveau modèle économique». «L'ensemble des secteurs économiques, industrie, agriculture, pêche, énergie, tourisme, technologies de l'information et de la communication, se doivent de relever ce défi et contribuer, plus que jamais, à la réalisation de cet objectif si important tant par la mobilisation des potentialités économiques nationales que par le recours au partenariat international pour sa contribution», a-t-il dit tout en assurant que l'Etat, conformément à la Constitution amendée, continuera à soutenir l'entreprise «à travers l'intensification des efforts visant à alléger les démarches administratives de manière à attirer les investissements et lutter contre le monopole et le renchérissement des prix au détriment du consommateur». Abdelaziz Bouteflika a rappelé également l'entière détermination de l'Etat à poursuivre le soutien à l'investissement productif des entreprises et à la création de l'emploi à travers l'appui au dispositif incitatif de l'investissement, la facilitation de l'accès au foncier en plus des récentes facilités adoptées par le gouvernement ainsi que l'accès des petites et moyennes entreprises au financement bancaire. «Cette démarche implique la mobilisation des capacités productives, la libération des initiatives par l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et la garantie d'un climat d'affaires favorable conformément à la Constitution amendée», a-t-il fait savoir.