La visite «historique» de Gueddafi en Italie a permis de clore formellement la page du contentieux colonial entre les deux pays, mais le séjour du dirigeant libyen qui s'est achevé dans la polémique, a frôlé l'incident diplomatique. Après deux heures de vaine attente, le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a annulé vendredi soir sous les applaudissements une réunion où le colonel Gueddafi ne s'était pas présenté alors qu'il devait y prendre la parole devant plusieurs centaines de députés et de personnalités. Le chef de l'Etat libyen n'a pas expliqué son absence, attribuée par l'ambassade de Libye à «la prière du vendredi». La presse italienne avançait samedi l'hypothèse que Gueddafi n'avait pas voulu entendre certaines parties du discours que devait prononcer M. Fini. Selon le texte du discours, M. Fini lui aurait reproché de mettre sur le même plan les Etats-Unis et le terrorisme, et lui aurait demandé d'autoriser une délégation de députés italiens à se rendre dans les camps de rétention d'immigrants clandestins en Libye pour s'y assurer de la situation des droits de l'Homme. Pour clore l'incident, Silvio Berlusconi s'est rendu dans la nuit de vendredi à samedi sous la tente du colonel, dressée dans les jardins de la villa Pamphili. Selon l'entourage du chef du gouvernement, le leader libyen lui aurait réaffirmé que «l'Italie était un pays ami».